vertiffement, que Flaminia & Silvia terminent par une Danfe, qui fut fort applaudie. Voici les Couplets du Vau deville de ce Prologue. A l'Hôtel de la Comédie On voit fécher für pied Thalie; Elle veut devenir Foraine: N'a pas tort. Quoique notre Troupe s'applique, N'a pas tort. Jupiter amoureux de Danaé, cher che avec Mercure des expédiens pour tromper la gouvernante de cette Prin ceffe; Arlequin confulté, leur confeille de prendre les avis des gens à bonnes fortunes; Mercure fuivi d'un homme de Robe, d'un petit - Maître, & d'un nouveau Parvenu, leur dit que fon Maî tre eft un Seigneur étranger, qui demande à les confulter fur l'embarras où le réduit la vigilance importune d'une fevère gouvernante, qui obféde fans cet fe la beauté qu'il adore, enfermée dans une Tour, où perfonne n'a la liberté d'entrer. L'homme de Robe, qui n'a jamais, dit-il, trouvé de cruelles, ne fait quel confeil donner, & dit, en s'en allant, preffé par un émiffaire amoureux, qui vient le chercher, qu'il eft de l'avis de ces Meffieurs. Le petit-Maître dit àpeu près la même chofe; & enfin le Parvenu conseille de gagner la gouvernante par des libéralités. Sans peine à vos défirs la vieille fe rendra; Faites pleuvoir de l'or, & la Tour s'ouvrira. Jupiter goûte les confeils du Parvenu, fe découvre à lui;.& pour le récompenfer, le recommande à la Fortune, dont le Palais paraît à l'inftant. Cette décoration eft très - magnifique; on voit la Déeffe fur un piedestal, audeffus de fa roue. Douze colonnes torfes cannelées, rehauffées d'or, forment un riche veftibule; elles tournent continuellement entre leurs bases & leurs chapiteaux, fymbolifent l'instabilité de la Fortune, & jettent un grand brillant, La Fortune répond par un figne de tête, quand Jupiter lui recommande le Parvenu & Arlequin. Après quoi la Déeffe defcend & forme des Danfes ca ractèrisées, avec les différentes Nations qui lui font leur cour. On chante ce Vaudeville, qui termine le premierActe. L'Epoux d'une fringante brune Damon, d'une race commune, De vos faveurs je n'en veux qu'une, 'Au fecond acte, Jupiter apprend avec dépit l'amour du Prince de Mycene pour Danaé. Il donne toute fa puiffance à Arlequin, pour épouvanter & outrager fon Rival, fans qu'il puiffe en être offenfé. Arlequin refté seul, veut éprouver s'il a véritablement tout le pouvoir de Jupiter; il trace une grande raie fur le théâtre, & dit qu'il veut que tous ceux qui pafferont cette marque, deviennent fous, & qu'en la repaffant ils recouvrent leur bon fens. Le Prince de Mycene au défefpoir de ne pouvoir délivrer Danaé, fe plaint à Pantalon, &c. Mais il paffe la marque, & il extravague à l'inftant. Pantalon furpris, veut le confoler & le faire revenir; mais paffant la ligne, il perd l'efprit à fon tour, chante, danse, &c. Enfuite Arlequin efface la raye, prend la figure de Danaé, & dit au Prince qu'il s'eft échappé de la tour, & difparaît un moment après. Danaé paraît enfin, Colombine lui apprend qu'un grand Prince veut l'époufer, l'inftruit & la fait fortir de cet état d'ignorance dans lequel on l'a toujours tenue. Au troifieme acte, un Poftillon fur un colimaçon, conduit Arlequin habillé en Ambaffadeur, & monté fur une tortue. Il s'adreffe à la Gouvernante & lui dit que fon Maître le Roi de Lydie, dont Jupiter a pris la figure, eft amoureux de la Princeffe. Elle re: çoit des préfens, & Jupiter prêt d'entrer dans la tour, apprend l'arrivée de Junon, qui paraît outrée de la perfidie de fon époux. Arlequin qui veut faire le plaifant, eft changé en âne par la Déeffe, ce qui lui fait dire cette efpece de bon mot: on eft étonné de voir un âne parler comme un homme, & l'on voit tous les jours des hommes parler comme des ânes. Junon apprend au Prince de Mycene, ce qu'il doit craindre de Jupiter; aufli-tôt la pluie d'or tombe, & Junon excite une furieuse tempête que Jupiter calme. Il fe montre dans fa gloire, & promet une heureuse abondance. La Piece finit par des danses & des chansons, dont la mufique a été fort goûtée; elle eft de Mouret. VAUDEVILLE. Si vous voulez d'une beauté, Vieux Barbon, qui voulez toucher མ་ Pour tromper les foins vigilans D'une Gouvernante cruelle, |