Puis-je vous préférer un semblable vainqueur? Madame, en vérité, c'est trop d'être incrédule, « Et de me soupçonner d'un si grand ridicule. » Le style est obligeant. ARGANT. Ne nous épargnez pas: Nos fautes ont pour vous de furieux appas. Vous nous ressemblez pen; vous triomphez des nôtres, Et nous ne demandons qu'à partager les vôtres. Fort bien. SOPHIE. FLORINE s'avance pour lire la sienne. Autre lecture... « Enfin... » Oh! par ma foi, Celui-ci me paroît un peu trop fort pour moi. (Elle rend ou brûle le billet. ) Monsieur, en vérité, l'on ne peut mieux écrire; C'est dommage pourtant qu'on ne puisse vous lire. (Damon reprend les billets.) D'URVAL, en revenant de son étonnement. Mais enfin le portrait... SOPHIE, Quoi! vous récriminez! FLORINE. C'est une trahison que vous imaginez. SOPHIE. Vous voulez joindre encor l'insulte à la blessure? C'est être trop cruel. FLORINE, vivement. C'est un traître, un parjure, Qu'une autre traiteroit de la bonne façon. 235354B SOPHIE. (Elles enlèvent Constance.) Venez: pour vous venger, laissez-lui son soupçon. Je ne puis... Permettez... Quoi! ne pourrai-je apprendre...? SOPHIE. Non. Ce n'est plus à vous, madame, à vous défendre. FLORINE. Il ne mérite pas ce que vous demandez. SOPHIE, en se retournant vers Damon. Voilà ce beau retour... Damon, vous m'entendez. O ciel! DAMON. (Elles sortent. ) SCÈNE XIV. ARGANT, D'URVAL, DAMON. ARGANT, d'Urval. Vous avez fait une rude entreprise; Vous n'y reviendrez plus, votre bisque est mal prise. Quand on veut s'embarquer dans ces sortes d'affaires, Protéger l'accusée, et s'enflammer pour elle; Se prendre aveuglément de tendresse et de zéle; Et traiter un époux de calomniateur... SCÈNE XV. D'URVAL, DAMON. -D'URVAL. (Il sort.) Tu me vois pénétré de douleur et de rage: DAMON. N'es-tu pas plus heureux que d'être convaincu? En suis-je moins certain? L'injure est manifeste. DAMON. J'ignore les détails de cette perfidie; Mais je connois Constance, et je mettrois ma vie... D'URVAL. Tu la perdrois... Constance... O regret superflu! DAMON. Ne le suivez donc plus, comme vous avez fait, Je le paie assez cher, hélas! en ce moment. DAMON. J'ai des pressentiments que je ne puis m'ôter. Ils sont faux; mais enfin je cède à ta prière: FIN DU QUATRIÈME ACTE. ACTE CINQUIÈME. Il paroît dans le fond du théâtre des girandoles SCÈNE I. D'URVAL, DAMON, en domino. D'URVAL. Viens; tandis que le bal dans cette galerie DAMON. A l'égard du portrait, C'est un vol; et voici comme on te l'a soustrait. D'URVAL. Quelle scélératesse!... Ah! permets, cher ami... |