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1744.

La vapeur de l'eau bouillante éleve enfuite le piston contenu dans le cylindre, malgré le poids de la colonne No. 463. d'air dont il eft chargé; & dès qu'il eft parvenu à fa plus grande hauteur, un diaphragme nommé régulateur, & placé au haut du chapiteau de l'alambic, vient boucher fa communication avec le cylindre. Auffi-tôt il fe fait une injection d'eau froide en forme de pluie dans le cylindre , par un autre tuyau toujours rempli d'eau froide, & garni d'un robinet; cette eau froide condense la vapeur de l'eau bouillante dont la force s'anéantit, ce qui produit en vuide, & donne lieu à la colonne d'air qui paffe fur le pifton joint au poids du pifton, de le chaffer de haut en bas pour le ramener d'où il étoit parti, & par ce mou→ vement élevant l'autre bras du levier, fait monter l'eau

du puies par le moyen des pompes afpirantes qui y font

attachées.

Le mouvement de la clef du régulateur qui interrompt la communication de l'alambic avec le cylindre, & celui de la clef du robinet du tuyau d'injection qui le fuit immédiatement, l'un & l'autre dans ces mouvemens fe font par le moyen d'une couliffe attachée au même bras du balancier où eft attachée le piston à une distance convenablè de l'attache du pifton. Cette couliffe eft maintenue dans une ficuation verticale, elle a une fente dans fon milieu, traverfée d'un boulon, & porte une cheville fur chacune des faces de fes côtés extérieurs & oppofés; ces deux chevilles, l'une en haut & l'autre en bas, font à peu-près à égale distance du boulon. Près de cette couliffe on a établi folidement deux poteaux qui foutiennent un effieu horizontal & mobile, auquel eft attachée du côté de l'alambic une parte de fer à deux griffes, & du côté de la couliffe une tige de fer, au bout de laquelle il y a un poids; de ce même côté font auffi attachées à l'esfieu deux branches de fer, dont l'une eft rencontrée par ke boulon de la couliffe lorfqu'elle s'éleve & fait tournee

gau

l'effieu & toutes les parties qui y tiennent de droite à che. L'autre branche de fer et rencontrée par la cheville 1744 No. 463. d'en-bas de la couliffe, lorfqu'elle defcend, & oblige à fon tour l'effieu & toutes les parties qui y tiennent, de tourner en fens contraire de gauche à droite.

Par le premier de ces deux mouvemens alternatifs, la tige de fer & le poids qui y tient parviennent à la verticale qui paffe par l'effieu, & auffi-tôt après qu'il l'a paffée, ce poids tombe & imprime à une des griffes de la patte de fer une force qui agit fur le boulon d'un étrier (dont les anneaux font enfilés par le même effieu), fait reculér cet étrier en arrière, & fait agir la clef du régulateur, par le moyen de la queue d'une fourche, qui tient d'un côté à cette clef, & de l'autre à l'étrier; ce mouvement ferme le régulateur.

Le fecond de fes deux mouvemens alternatifs étant exactement le même que le premier, & se faisant en fens contraire, ouvre le régulateur.

Quant au mouvement de la clef du robinet du tuyau d'injection, pour s'ouvrir & fe fermer, il fe fait par le moyen d'une patte d'écreviffe de fer attachée à cette clef, & pofée horizontalement; une broche de fer eft dans cette patte, & la frappe par un mouvement de vibration, tantốt à droite & tantôt à gauche; l'un de ces coups ouvre le robinet, & l'autre le ferme; cette broche tient à l'effieu foutenu en l'air d'un levier, qui a un marteau à l'une de fes extrémités ; ce bout de marteau tient à une échancrure faite à une planche horizontale, dont un bout n'est foutenu que par des cordes, & peut s'élever, l'autre bout de cette planche ayant une charnière qui permet de

mouvement.

Pour entendre la relation que toutes ces parties one avec la couliffe qui les doit mouvoir, en s'élevant & s'abaiffant alternativement, il fuffit de dire que lorfque cette couliffe eft à la plus grande élévation, la cheville fupé

rieure qui eft attachée à une de fes faces, fouleve la plan 1744 che dont on vient de parler; cette planche ceffant d'être N°. 463. horizontale, fait que le marteau fe dégage de l'échancrure

qui le retenoit, ce marteau tombe & fait que la broche donne un coup à la patte d'écreviffe qui fait ouvrir le ruyau d'injection. Lorfque la couliffe redefcend, la même cheville rencontre l'autre bout du levier du marteau, fait remonter ce marteau pour aller fe rattacher à la planche, & qui en remontant oblige la broche de donner un autre coup en fens contraire à la patte d'écreviffe qui fait fermer le tuyau d'injection.

Pour donner une idée fuffifante de cette finguliere machine, il nous refte encore à parler d'une de fes parties

effentielles.

Nous avons dit qu'au grand balancier étoit attaché à un de fes bras le pifton qui joue dans le cylindre, & la couliffe qui ouvre & ferme le régulateur, auffi-bien que le tuyau d'injection; qu'à l'extrémité de l'autre bras eft attachée la tige qui meut les pompes afpirantes, pour élever l'eau du puits; cette eau le décharge dans une bafche ou réservoir, où elle eft entretenue toujours à une même hauteur; à ce même bras du grand balancier eft encore attachée une chaîne aboutiffant au cadre du piston d'une pompe refoulante, qui éleve une partie de l'eau de la bafche par un tuyau montant dans une cuvette : une partie de l'eau de cette cuvette fert à entretenir le tuyau d'injection, qui fe fubdivife en une autre branche, pour porter fans ceffe de l'eau dans le cylindre au-deffus du pifton, en humecter le cuir & empêcher par-là que l'air extérieur ne s'introduife dans le vuide du cylindre par la circonférence du pifton : lorfque ce pifton defcend ( ce qui arrêteroit tout le jeu de la machine), cette eau, quand le piston remonte, fe décharge, par le moyen d'une conduite, dans un réservoir provifionnel d'eau froide, le fuperflu de l'eau de la cuvette en fort par un tuyau def

cendant, & va fe rendre dans le même réfervoir provifionnel d'eau froide, qui fert par une décharge à remplir d'eau la chaudiere, en commençant l'opération.

Ce réservoir provifionnel fert encore, par le moyen d'une pompe refoulante, à remplir d'eau pour la premiere fois la cuvette d'injection, lorfqu'on n'a pas eu le foin, avant d'arrêter la machine, de fermer le robinet d'injection.

L'eau qui a été injectée dans le cylindre, & qui s'y est échauffée, ne peut pas fortir par l'alambic, parce que le tuyau qui fert de communication de l'alambic avec le cylindre, s'y introduit jufqu'à une hauteur convenable; mais elle fort par un autre tuyau aboutiflant à la bafe de ce cylindre; ce tuyau fe divife en deux rameaux inégaux, dont le plus grand en évacue les trois quarts, & fe détermine au fond d'une petite citerne; à l'extrémité de ce rameau est une foupape fufpendue à un reffort de fer ; cette foupape, qui eft fermée quand le pifton defcend, & qui est toujours baignée d'eau, afin que l'air extérieur n'y puifle entrer, eft chargée de plomb, dé maniere que le poids de l'eau qui remplit ce rameau, ne puifle élever à chaque injection la foupape qu'il ne foit aidé force de la vapeur. Cette citerne, par le moyen d'une conduite, entretient un fecond réservoir provifionnel d'eau chaude.

par

la

Le petit rameau, qui ne contient que le quart de l'eau qui a été injectée, & qui fort tiede, conduit cette eau dans la partie fupérieure d'un tuyau perpendiculaire, qui plongeant dans l'eau bouillante de la chaudiere, s'éleve en perçant le chapiteau jufqu'en un point tel, que fon extrémité fupérieure qui eft bouchée, foit au-deffus de la jonction; par ce moyen la chaudiere eft nourrie d'autant d'eau, qu'il s'en évapore par l'ébullition. Voilà en général la defcription & le jeu des principales parties de la machine à feu angloife: nous difons en général, car quoi

1744.

N°. 463.

1744.

que cette defcription ne foit peut-être que trop longue, elle ne donne cependant pas une idée complette de cette N°. 463. fameufe machine; mais elle nous a paru fuffilante pour faire entendre les changemens que M. de Genflane fe, propofe d'y faire.

M. de Genffane fupprime le grand balancier, & par conféquent les quatre parties qui y font attachées, favoir le pifton du cylindre, la couliffe qui ouvre & ferme. le régulateur, auffi bien que le tuyau d'injection; la tige qui meut les pompes afpirantes, & enfin l'attirail de la pompe refoulante, & cette pompe elle-même. Sa machine eft compofée d'un vafe à trois pieds de fer fondu, fervant de fourneau; ce vafe a une porte pour y mettre le bois ou le charbon, & eft percé par le fond garni d'une grille, pour laiffer tomber les cendres & fervir de paffage à l'air qui entretient le feu.

De la partie moyenne de ce fourneau partent deux. tuyaux, l'un à droite & l'autre à gauche, dont l'un fert de cheminée, & l'autre qui fe termine e entonnoir fert à recevoir une cuvette pleine d'eau qui s'y échauffe. Ce fourneau est évasé par le haut, & fa partie fupérieure se termine par un rebord propre à foutenir la chaudiere remplie d'eau bouillante, qui a un semblable rebord un peu plus haut que fa partie moyenne, & qui s'enfonce de toute cette hauteur dans le fourneau. L'eau bouillante de cette chaudiere eft toujours entretenue à la même hauteur › par le moyen d'un tuyau de communication avec la cuvette dont on vient de parler.'

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Cette chaudiere faite de fortes planches de cuivre, ainsi que fon chapiteau qui a la forme d'un dôme, eft femblable à celle de la machine angloise; au sommet du dôme, on y a mis une foupape qui fert en l'ouvrant à arrêter la machine quand on le veut, & à indiquer fi le jeu de la machine eft trop prompt où trop lent, par la quantité, vapeur qui en fort & qui force la foupape à fe lever.

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