페이지 이미지
PDF
ePub

"An. 920..

it

Quant aux troifiémes noces, les peres à la verité les ont permifes, mais comme une foibleffe honteufe : c'eft pourquoi nous ordonnons, que si quelqu'un n'ayant point d'enfans à l'âge de quarante ans fe marie pour la troifiéme fois, il fera privé de la communion pendant cinq ans ; & ne pourra ensuite la recevoir qu'à pâques seulement, comme étant purifié par l'abftinence du carême. Mais on ne pardonnera point les troifiémes noces à l'homme de quarante ans, qui a des enfans. Si un homme de trente ans. ayant des enfans, épouse une troifiéme femme, fera privé de la communion pendant quatre ans: enfuite il ne communiera que trois fois l'année, à pâques, à l'affomption de N. Dame & à Noël, à cause des jeûnes qui precedent ces trois fêtes. S'il n'a point d'enfans, il fera feulement fujet à la penitence obfervée jufques à prefent pour les troifiémes noces. Quant aux fecondes, ou mêmes aux premieres noces, elles ne doivent avoir aucune mauvaise cause, comme de rapt ou de débauche precedente: autrement les contractans ne feront reçus à la communion, qu'aprés avoir accompli la penitence de la fornication, qui eft de fept ans : fi ce n'est à l'article de la mort. Ce decret d'union fe lifoit depuis tous les ans au mois de Juillet fur l'ambon de la grande église à C. P.

L'empereur envoya à Rome, pour faire approuver ce decret, comme nous voyons par une lettre Tom. 9. cone. p. du patriarche Nicolas au pape Jean X. où il dit: Vous favez les afflictions que nous avons fouffertes

1267.

depuis environ quinze ans ; mais lorfque nous l'ef

perions le moins J. C. a appaifé la tempête, & nous An. 920. fommes tous heureufement réunis. C'est pourquoi nous vous écrivons, pour renoüer le commerce interrompu par la difficulté des tems: afin qu'envoyant des legats de part & d'autre, nous convenions tous, que ce quatrième mariage, qui a caufé tant de scandale, n'a pas été permis à caufe de la chose, mais de la perfone; & par indulgence pour le prince, de peur que fa colere n'attirât de plus grands maux. Ainfi on recommencera à C. P. à lire vôtre nom avec le nôtre dans les facrez diptyques, comme on avoit accoutumé ; & nous joüirons d'une paix parfaite. L'empereur vous en prie instamment par Bafile protofpataire, qu'il vous envoye, à qui nous avons joint le prêtre Euloge. Vous nous envoyerez auffi des legats, pour regler avec nous ce qui pourroit avoir befoin de correction.

LVI. Richer évêque

920. chr. Lob.c

Cependant le pape reçût des plaintes du clergé de Tongres, contre Herman archevêque de Colo- de Tongres. gne. Car Eftiene évêque de Tongres ou de Liége, Flod. chr. ann. étant mort en 920. le roy Charles le fimple confentit 19. d'abord à l'élection de Hilduin clerc de la même églife: mais celui-ci ayant quitté fon parti, pour s'attacher à Guillebert, qui fe prétendoit fouverain de Lorraine: le roy donna l'évêché de Liége à Richer abbé de Prom, élu par une autre partie du clergé. Mais comme Guillebert étoit le plus fort dans le païs, Herman archevêque de Cologne ordonna évêque Hilduin, qu'il favorifoit, & qui avoit même la nomination du royHenry. Ainfi il fe mit en poffeffion de l'évêché de Liége.

L

An. $25.

[ocr errors]

Le

roy Charles écrivit fur ce fujet à tous les évê ques de fon royaume une lettre où il dit : Hilduin Tom. 9. conc. p oubliant les fermens qu'il nous avoit faits, a été trouver nos ennemis au-delà du Rein, & a demandé à Henry l'évêché de Tongres. Quelques méchans s'étant auffi écartez, de la fidelité qu'ils nous devoient, nous avons affemblé feize évêques de nôtre royaume avec quelques feigneurs ; & ces rebelles ont été excommuniez. Mais Hilduin communicant avec eux

a donné de grandes fommes d'argent à Henry & aux feigneurs de fa cour aux dépens de l'églife de Tongres, dont il a pillé les trefors ; & a tellement fait menacer, & intimider Herman archevêque de Cologne, qu'il l'a confacré évêque. Car l'archevêque nous a depuis rapporté en prefence de plufieurs témoins, que s'il ne l'eût fait, on lui eût fait perdre la vie & les biens, & à toute fa famille. Enfin Hilduin ayant été cité trois fois par Herman, pour fe venir défendre devant un concile fur toutes ces accufations, n'a tenu compte d'y fatisfaire. Tous les clercs & les laïques de l'églife de Tongres fe font venus plaindre à nous, qu'Hilduin a pillé tous leurs biens avec ses partisans, en forte qu'il ne leur refte pas de quoi vivre: nous priant de faire au plutôt ceffer ce defordre par vôtre confeil, & de leur donner pour évêque Richer, qu'ils ont unanimement élû. Le roy fur tout cela demande aux évêques leurs fe

cours.

Le parti de Richer porta auffi fa plainte au pape, qui écrivit à l'archevêque de Cologne, le blâmant Tom.9. cene. p. d'avoir ordonné Hilduin, fans l'ordre du roy : fans

$74:

lequel,

An.

922.

lequel, dit-il, on ne doit ordonner d'évêque dans aucun diocefe. Il lui mande de venir à Rome avec Hilduin & Richer à la my-Octobre, ou au plus tard au premier d'Avril pour être jugez en concile, fuivant les canons. Le pape écrivit en même tems au roy Charles fur cette affaire. L'archevêque Her- Epift. 2. man envoya la lettre qu'il avoit requë du pape à l'abbé Richer, l'invitant à fe rendre à Rome. Pour

y fatisfaire Hilduin & Richer y allerent, Herman chr. Lob. c. 19. fut retenu par une maladie : mais Hilduin évita le Chr. Flod. 922; jugement du pape, qui l'excommunia. Ainfi Richer gagna fa caufe, & fut ordonné évêque par le pape même, qui lui donna le pallium, quoiqu'aucun de fes predeceffeurs ne l'eût eu. Il revint donc prendre poffeffion de l'évêché de Tongres, où il diffipa le parti contraire, & fe fit aimer de tout le monde. Il fut magnifique à orner & à bâtir les terres dépendantes de l'églife: mais il negligea la difcipline monaftique, & rendit venales toutes les charges ou obediances de l'abbaye de Lobes, dont les évéques de Tongres étoient depuis long-tems en poffeffion. Ce qui parut d'autant plus extraordinaire, qu'il avoit été nourri dés l'enfance dans la discipline monaftique. Il remplit le fiege de Tongres, pendant vingtdeux ans. Les études fleuriffoient alors dans l'abbaye de Lobes, où les favans les plus renommez étoient Scamin, Theoduin & Rathier le plus eftimé de tous : mais attaché au parti d'Hilduin, avec lequel il fe retira en Italie. Cette affaire fut terminée en 922. & la même an- coblens & de née on tint un concile à Coblents, où affifterent Reims.

LVII.

Conciles de

Tom. 9. p. 579

Tome XI.

RRrr

An. 922.

C. I.

C. 5.

gne

huit évêques, favoir Herman archevêque de Colo& Heriger de Mayence; & les évêques de Virfbourg, de Minden, d'Ofnabruc, de Vormes, de Strasbourg & de Paderbon. Ce concile fut affemblé par l'ordre des deux rois Charles de France & Henri de Germanie ; & il nous en refte cinq canons. Les mariages font défendus au-deça du fixiéme degré de parenté. Les laïques ne prendront point les dîc. 8. mes des chapelles, qui leur appartiennent, pour en nourrir leurs chiens & leurs concubines ; & ne les tranfporteront point à d'autres ; mais les prêtres, c'est-à-dire les curez, les recevront, pour l'entretien des églises & du luminaire, de l'hofpitalité & de l'aumône. Les moines avec les églifes qui leur appartiennent, feront en tout foumis aux évêques diocefains. Celui qui féduit un Chrétien pour le vendre, est regardé comme homicide.

C.

C. 6.

Hift. 1v.c. 17.18.

$79 C.

La même année 922. le fecond jour de Juillet Flod. Chr. 922. mourut Hervé archevêque de Reims, aprés vingt-deux ans d'épiscopat. L'année precedente il avoit tenu un concile, où à la priere du roy Charles, il donna Tom. 9 conc. p. l'absolution à un feigneur, nommé Erlebaud, mort dans l'excommunication: ce qui paroît fingulier. Son fucceffeur fut Seulfe archidiacre de la même églife, inftruit des fciences ecclefiaftiques & feculieres: & qui avoit appris les arts liberaux sous Remi d'Auxerre. Trois jours avant la mort de Hervé, c'eft-à-dire le dimanche trentiéme de Juin 922. Robert fils de Robert le fort, & frere du roy Eudes, avoit été facré roy de France à Reims, par un parti plus puiffant que celui de Charles le fimple: qui de

« 이전계속 »