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concile general; c'est-à-dire, au troifiéme d'Aix la chapelle tenu l'année precedente. Les évêques n'en disconvinrent pas; ils apporterent quelques raifons apparentes, pour juftifier leur conduite, & les redigerent par écrit dans un libelle, qui fut foufcrit de tout le concile. Un des Evêques ajoûta à fa foufcription: que cet acte n'auroit lieu, que jusques à l'examen du pape mais Gonthier prit un canif & gratta le parchemin, pour effacer ces mots, ne laissant que le nom de l'évêque. Les legats, pour paroître avoir fait quelque chofe, confeillerent au roy d'envoyer à Rome avec ce libelle Gonthier de Cologne & Theutgaud de Treves, qui avoient prefidé au concile, pour demander la confirmation du pape.

A cette occafion & aprés la tenue du concile de Mets, l'évêque Adventius fit un memoire, pour juftifier la condite du roy Lothaire & la fienne, où il difoit : : L'empereur Lothaire avoit refolu de marier fon fils Lothaire encore enfant, à une fille noble. nommée Valdrade, & lui avoit donné cent familles de ferfs en faveur de ce mariage. Tant que le pere vécut,le jeune Lothaire demeura avecValdrade,comme avec son épouse legitime : au vû & au fû de fes gouverneurs, des prelats & des feigneurs. Mais incontinent aprés la mort de l'empereur Lothaire, dans le tems même du duëil, Hubert amena fa four Thietberge au jeune roy, & la lui fit épouser par ses artifices: le menaçant, s'il ne le faifoit, de mettre fa couronne en danger. Lothaire l'époufa donc, mais malgré lui, comme il le témoigna. Enfuite le bruit fe repandit de l'incefte commis par Thietberge Tome XI.

K

Sup. n. 23..

Ap. Bar,an, 862.

An. 863.

XXIX. Hilduin intrus à Cambrai.

Sup liv. XLVIII.

2.28.

avec fon frere: elle le confeffa, fut condamnée
& s'enfuit. Le roy Lothaire en informa le
pape Ni-
colas, qui envoya fes legats ; & le concile fut tenu
à Mets en prefence du roy, qui y expliqua ce qui
vient d'être dit de fon mariage avec Valdrade, con-
tracté par l'autorité de l'empereur fon pere. Puis
donc que l'on en parle diverfement, je veux décla-
rer ce que j'en pense & à quelle intention je m'en
fuis mêlé. Quand l'empereur donna Valdrade à fon
fils, je n'étois pas encore évêque, & je n'y fus pas
present. Je n'ai apris non plus que par oüi dire le fe-
cond mariage avec Thietberge. Mais étant évêque,
j'ai ainfi jugé de ces mariages: Un empereur tres-
chrétien a donné à fon fils une jeune fille, fuivant
les regles de la religion, ce n'eft donc pas une
conjonction illicite ; & ç'a été un adultere de la quit-
ter, pour en époufer un autre. Quant à Thietberge,
elle a volontairement confeffé le crime commis avec
fon frere, comme l'ont témoigné des perfonnes di-
gnes de foy. Voilà ce qui m'a déterminé.

Entre les lettres du pape Nicolas, qu'Odon évêque de Beauvais apporta en France, il y en avoit trois touchant l'affaire d'Hilduin: à qui le roy Lothaire avoit donné l'évêché de Cambray, vaquant par le decés de Thierri. Hilduin étoit frere de Gonthier archevêque de Cologne & allié du fameux Hilduin abbé de faint Denis. Hincmar métropolitain de Cambray, quoique difciple de l'abbé Hilduin, refufa d'ordonner celui-ci, prétendant qu'il étoit indigne de l'épifcopat felon les canons : mais Lothaire ne voulut point permettre qu'il en ordonnât dau

An. 863.

tre, & mit Hilduin en poffeffion du temporel de l'église de Cambray. Hincmar dressa un libelle d'accufation contre Hilduin, contenant les caufes de son refus ; & le presenta à Lothaire dans une assemblée des rois : fur quoi les trois métropolitains du royaume de Lothaire, Theutgaud de Treves, Gon- Epist rom. thier de Cologne & Arduic de Befançon, fommerent Hincmar, apparemment en Fevrier 863. de comparoître au concile qui fe devoit tenir à Mets, pour y foûtenir fon accusation, fous peine d'être déclaré calomniateur. Mais Hincmar n'alla point à ce concile, non plus que les autres évêques du royaume de Charles, & porta fes plaintes au pape.

Le pape écrivit donc fur ce fujet aux évêques du royaume de Lothaire, à Lothaire lui-même & à Epift. 63. 64. 65 Hilduin. Il fe plaint que l'églife de Cambray demeure vacante depuis dix mois, contre les canons : que le roy autorife Hilduin à en piller les biens, & empêche la liberté de l'élection & le droit du métropolitain. Il enjoint à Hilduin de fe retirer de Cambray, fous peine d'excommunication. Hincmar ne manqua pas de faire tenir ces trois lettres, & d'en folliciter la réponse: mais il ne fut pas fi diligent à Hincm opus.17. rendre celles qui concernoient l'affaire de Rothade: Nic. p. 41. p. il les garda environ quatre mois, fans les laisser voir à perfonne.

init.

796.c.

XXX.

Concile de Verberie

Il ne les montra apparemment qu'au temps du concile de Verberie, que le roy Charles fit tenir le vint cinquième d'Octobre, la même année 863. Car 4. Bertin, 863ce fut en ce concile, que le roy refolut d'envoyer Rothade à Rome, fuivant l'ordre du pape. Là mê

An. 863.

Ann. Bertin.

17.p 246.

..

me le Charles roy ayant égard aux prieres du pape, reçut en fes bonnes graces fa fille Judith & le comte Baudouin ; & peu de temps aprés étant à Auxerre, Hinem. opufc. il permit d'y celebrer folemnellement leur mariage mais il n'y affifta pas. Le trentiéme de Novembre 863. la cour étant encore à Auxerre, le diacre Liudon, que le roy avoit envoyé à Rome, en étant de retour, lui rendit une lettre du pape: par laNicepift. 35. quelle il l'exhortoit encore à recevoir Rothade en fes bonnes graces, & lui donner tous les fecours neceffaires pour fon voyage de Rome. Le pape écrivit Liudon à la reine Hermentrude, qui le follicitoit contre Rothade: montrant qu'il ne peut abandonner ceux qui ont recours au faint fiége. Enfin il écrivit à Rothade, & lui dit entre autres chofes: C'est à vous à penser serieusement si vôtre conscience vous reproche quelque chofe, ou fi vous voulez acquiefcer au jugement des évêques ; pour ne vous pas fatiguer inutilement vous & les autres. Sinon venez hardiment, & fachez que nous ne vous abandonnerons point.

Ep.36.

Ep.34.

XXXI.

jeune Pepin. Ann. Bertin.

aufli par

D'Auxerre le roy Charles vint à Nevers, & y Penitence du paffa la fefte de Noël en 863. il y apprit la trifte nouvelle, que les Normans étoient venus à Poitiers: que la ville s'étoit rachetée, mais qu'ils avoient brûlé l'Eglife de faint Hilaire. Ils s'avancerent enfuite jufIbid ann. 864 ques à Clermont en Auvergne ; & Pepin fils de Pepin roy d'Aquitaine & neveu de Charles, quoiqu'il eût été moine, fe joignit à ces infidelles & embraffa leur religion. Mais quelque temps aprés les Aquitains le prirent par adreffe; & au parlement

tenu à Piste au mois de Juin 864. les feigneurs le jugerent digne de mort, comme traître a fa religion & à sa patrie, & il fut confirmé à Senlis dans une étroite prifon. Comme il témoigna fe repentir, & vouloir rentrer dans la profeffion monaftique : le roy consulta Hincmar fur fon fujet, qui donna fon avis par écrit, & dit: Il doit faire une confeffion generale de toute fa vie, mais en fecret; parce qu'il peut avoir commis des pechez honteux à dire en public: enfuite il s'accufera dans l'églife entre les penitens publics, d'avoir quitté l'habit monaftique, de s'être parjuré & joint aux payens, & en demandera penitence, & de tout ce qu'il aura confessé en fecret. Il fera reconcilié publiquement par l'évêque, puis il recevra la tonfure & Phabit monaftique, & enfuite la communion du faint autel. Alors on le traitera doucement, il fera gardé avec liberté par des moines & des chanoines, qui lui montreront comment il doit vivre & pleurer fes pechez paffez. Mais il fera fi-bien gardé, qu'il ne puiffe, quand il voudroit, recommencer fes defordres.

An. 864.

Capit.Car..36

opusc. 59. p.

chene p. 414

819. tom. 2. Du.

xxx11. damne le concide Mers.

Le pape con

le

p.

Anaft in Nic.

260 D. Nic.epift. 7. p.

Les legats Rodoalde & Jean, qui avoient prefidé au concile de Mets, étant revenus à Rome,rapporterent au pape, que le roy Lothaire avoit fuivi le confeil des évêques de fon royaume; & que les deux principaux d'entr'eux Theutgaud & Gonthier venoient eux-mêmes lui en rendre compte: mais le pape Nicolas, qui pendant l'absence de Rodoalde 863 avoit appris comment il avoit prevariqué à C. P. 8. p. 767. convoqua un concile pour le condamner. Rodoalde troublé par le reproche de fa confcience &

par l'e

289 E.

Ann. Bertin.

Fuldens eod

Conc Rom.tom.

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