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timens pour vous, je trouve, que fous tous les traits de Florine, vous êtes mieux, mais mieux, beaucoup mieux qu'elle... vous riez ..

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Le MARQUIS.

Je ris, il eft vrai: car enfin, ce n'eft pas dans cet inftant, la premiere fois, que je vous apparais fous ces mêmes traits, & ce matin encore à votre toi

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J'entends. L'ame de Florine, par votre ordre, fe promenait hors de chez

elle.

Le MARQUIS.

Oui; tandis que je formais ces bou. cles, que je plaçais ces fleurs dans vos beaux cheveux, tandis ... vous rougiffez....

JULIE.

Ah Ziblis, cela n'eft pas bien; on croit être avec une fille, on ne prend point garde à foi; on eft dans un certain défordre, & juftement c'eft avec un Amant....

Le MARQUIS.
Mais croyez-vous que depuis que

fon exiftence, & il parvient facilement à fe faire pardonner de fa Maîtreffe, la rufe qu'il a employée pour lui plaire.

Cette Petite Comédie qui eft de M. de Saint-Foix, eut le fuccès qu'elle méritait, & fut très-applaudie; on n'y trouve pas ce que les anciens appellaient vis comica; mais un fujet fimple, des fituations agréables & un dialogue facile, peuvent quelques fois dédommager de ce qui manque du côté du Comique.

PAMELA EN

FRANCE,

OU LA VERTU MIEUX ÉPROuvée.

Comédie en trois actes, en vers libres, * Mars 1743. (1)

&

PAMELA feule écrit à ses parens le bonheur qu'elle a eu d'échapper au Maître qui en voulait à sa vertu celui qu'elle a eu de trouver une Comteffe Française qui la traite moins comme une Servante, que comme une propre Sœur.

Cette Maîtreffe dont Paméla fait un éloge dicté par fa reconnaissance, eft un Marquis amoureux d'elle, & qui s'eft déguifé en femme pour ne pas effaroucher la délicateffe de cette vertueufe Suivante. Ce Marquis furprend Paméla dans fon occupation ordinaire, c'est-à-dire écrivant à fes chers parens. Il a lieu d'étre flatté de l'article qui le regarde, & la prie feulement d'y ajouter une invitation à fon pere & à fa mere de venir la trouver, l'affurant

(1) La fcène eft à la Campagne, dans un Château.

qu'ils partageront fon amitié pour elle. Nouveaux tranfports de reconnoiffance de la part de Paméla, qui fe remet à écrire auffitôt que fa prétendue Maîtreffe eft partie.

PAMELA, feule.

Ecrivons, écrivons . .

...

Lorfqu'ils ont à parler de ce qui les regarde,
Les bons cœurs ne tariffent pas,

Et la reconnaiffance eft toujours babillarde.
Cette précision dont on fait tant de cas,
Eft le langage des ingrats.

Mathurin, Jardinier du Marquis, n'a pas été plus infenfible que fon Maître, aux charmes de Paméla; ce qui n'eft pas étonnant, car comme dit M. de Voltaire dans Nanine en pareille fituation, Blaife eft un homme; mais ce qui furprend davantage, c'eft la tournure adroite que Mathurin employe pour déclarer fon amour; & fon langage grof fier jure un peu avec la délicateffe de fa démarche. Il apprend donc à Pamela qu'il eft amoureux d'une fille auffi belle que fage, & que fon deffein eft de partager avec elle fa fortune, qui est assez confidérable pour fon état. L'obligeante Paméla, qui aime beaucoup à

écrire, n'a garde de lui refufer ce fervice, & Mathurin lui dit.

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» Mademoiselle j'étouffons d'amour » pour vous, & je croyons qu'il est plus fage de vous le dire, que d'en >> crever. Je ne vous avons vu que qua» tre fois, & ne vous avons parlé qu'une » seule, en paffant ; & fi je fommes plus raffoté de vous, que fi je vous

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» avions conu toute notre vie; fans >> tant tourner autour du pot Vous » avez plus de mérite & plus d'efprit que moi; mais j'avons plus de bien » & plus d'argent que vous. J'arnigoy! Marions ma fortune avec votre beauté, l'une vous rendra plus » riche & l'autre me rendra plus con

در

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D

lettre.

(Il difle.)

» J'avons avec ma perfoone, un hé ritage de près de vingt mille écus; je

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