Le plaifir ne fe doit unir à la sagesse, L'AMOUR, à Pamela. Oh! pour le coup je vous tiens, par ma fo Et votre réfiftance eft vaine. L'Hymen vous livre tout à moi, Vous me payerez ce foir mon voyage & m peine. L'Hymen arrive, amené par la de cence & par la gaité, & l'on chan le Vaudeville fuivant. VAUDEVILLE. Le PLAISIR. La fageffe dans les beaux ans, Lorsqu'on céde au feu d'un Amant, Mais quand nos efforts font vainqueurs, L'auftere vertu de ma fœur, Du fort attire la rigueur, Je vais toujours chantant, danfant, Vive la joie, &c. X Cette Comédie eft de M. Boiffy. Il a tirée du Roman de Paméla de Rihardson qui occupait alors tout Paris, ais cette Piece n'est pas un fuccès ut à fait fi brillant. La fête qui en fait dénouement qui eft très-ridicule à e, mais qui était fort agréable à la reésentation, la fit jouer treize fois, . de la Chauffée en donna auffi une Théâtre Français le 6 Décembre ivant, mais elle n'eut qu'une feule préfentation & ne fut point impriée; ce qui engagea M. Dancourt à nner une Comédie intitulée la Déute des deux Paméla. Le 30 Mars, les Comédiens firent clôture de leur Théâtre par la Com die de Paméla, & l'Ifle des Talens, ils rouvrirent le 15 Avril par la doub Inconftance, & l'Ifle des Talens pré cédée d'un compliment en Vaudeville dialogué entre la Demoiselle Tho maffin, & le Sieur Rochard, qui ava fait celui de la clôture. L'ISLE DES TALENS. Comédie en un acte, en vers, fuivie d'un Divertiffement, 19 Mars 1743. (1) Le GÉNIE FACARDIN. Jt vois des mortels indiferets S'avancer le long du rivage; Cet azile leur femble un féjour plein d'attraits, Quelle eft la rigoureufe loi. Bientôt à leurs transports va fuccéder l'effroi. pas. Léonore, Valere, Florine, Agathe, Damon, Arlequin & Pafquin, paraiffent au fond du Théâtre. Léonore exhorte fes compagnons & fes compagnes à aller chercher un Temple pour (1) La fcène eft dans Tifle des Talens. La FÉ E. Il fuffit; en ce cas, il faut que dans ce jour Un fpectacle affreux le prépare ; Au traitement le plus barbare, Le Génie vient apprendre à la Fée; qu'il a prononcé les décrets à la Troupe qui a fait naufrage fur fes terres; il lui dit qu'ils en ont d'abord frémi, mais qu'ils fe font enfin raffurés, & qu'ils fe flattent d'obtenir leur grace en faveur de deux de leurs camarades, dont l'un fçait un peu chanter, & l'autre joue affez paffablement d'un inftrument. La Fée répond au Génie : Mais n'avez-vous pas dit qu'il faut que l'on excelle? Car dans tous mes Etats, Qui ne fait acquérir une gloire immortelle, Eft femblable à celui qui rampe le plus bas. Ce dernier décret acheve d'ôter toute efpérance à Arlequin, & lui fait aire en tremblant: Pour le coup, c'en eft fait; quel malheur eft le mien? |