페이지 이미지
PDF
ePub

Car tout ce que je fais, e'eft que je ne

[ocr errors]

fai rien.

Il ajoute en pleurant :

O mon pere & ma mere!

Pourquoi ne m'avoir rien appris ?

Une fanfare annonce que l'épreuve des Talens va commencer. Les étrangers arrivent, & Valere chante le

mier:

Amour, fois-moi favorable,
Toi feul fais naître les talens ;
Amour, fois-moi favorable,
Eleve, adoucis mes accens,
Ton feu divin m'eft fecourable,
Au fond de mon cœur je le fens ;
Amour, &c.

Que l'on adore

Deux beaux yeux,

Par tout on eft victorieux,
Et ce fentiment fait éclore

Mille dons précieux.
Que l'on adore

Deux beaux yeux,

La voix s'anime, & fe ranime encore ;

Il fuffit, pour former des fons mélodieux,

pre

Que l'on adore

Deux beaux yeux.
Amour, &c.

Léonore fait la feconde épreuve en récitant un conte ingénieux, mais qui tiendroit ici trop de place.

Le fieur Laveau, fous le nom de Damon, fe préfente à fon tour, & après avoir demandé de l'indulgence, il joue fur la flûte & fur le hautbois plufieurs morceaux, dont le premier caractérise parfaitement la crainte & l'efpérance. Il fut généralement applaudi.

Les autres épreuves fe fuccedent, & celle d'Arlequin eft la derniere.

ARLEQUI N.

Je viens de raffembler mon art & ma fcience;
J'avais grand tort d'avoir autant de défiance,
Oui, Madame, il est étonnant
Combien je fuis favant.

Je fuis furpris de ma propre abondance,
Je fais, regardez bien, je fais mille lazis.
Voyez-vous? Je fais faire auffi la capriole;
Eft elle bien? Je fais répondre aux clis, clis,

clis,

Il ne me manque enfin que la parole.

La Fée ne peut s'empêcher de rire, & dit :

Que répondre Allons donc; en ces derniers inftans

Qu'on ne me parle plus de fupplice; L'efprit & la gaité, valent bien les talens,

[blocks in formation]

Cette Comédie ingénieufement imaginée pour faire briller chaque A&teur

dans fon genre, eft de Fagan, quin’auroit pas été moins bien reçu dans l'Ifle des Talens, que fa Piece le fut du Public. Elle eut dix repréfentations qui furent toutes également applaudies.

LES PETITS MAITRES.

Comédie en trois actes en vers,
2 Juillet 1743. (1)

LA Comteffe, parente du Marquis, chez qui la plus grande partie de l'action théâtrale fe paffe, ouvre la fcène avec un Chevalier, faux ami du Marquis, chez lequel ils arrivent de grand matin pour tramer fa perte.

...

Le CHEVALIER.

Maîtres & Valets, tout dort dans ce logis;

Notre Marquis fommeille au fein de l'indo

lence,

Ou bercé des regrets de fa mauvaise chance,
De fes déréglemens fe reprochant l'excès,
Il veille en maudiffant un malheureux fuccès.

(1) La fcène eft dans la Maison du Marquis.

La Comteffe apprend au Chevalier que le Marquis a fait une groffe perte au jeu, & qu'elle en a inftruit ses parens, par un bon motif. Le Chevalier loue fon bon cœur & vante le fervice qu'ils vont lui rendre tous deux, en le faifant interdire. Ils font très-furpris de voir la Marquife fi matin chez le Marquis; le Chevalier fe propofe de lui parler, & dit à la Comteffe de cacher fa furprise.

La Marquife, qui fe défie également de la Comteffe & du Chevalier, plaint avec eux le fort déplorable, où la paffion du jeu a jetté le Marquis. Ils s'exhortent les uns les autres à remuer tous leurs amis; le Chevalier & la Comteffe quittent la Marquife pour aller agir de leur côté, après l'avoir invitée à en faire

autant.

La Marquife étant reftée feule, fait connaître fes véritables fentimens dans ce Monologue.

Je ne m'en tiendrai point à des propos fté

riles,

J'efpere lui donner des fecours plus utiles; Voilà nos gens de Cour, grand tapage, grand

bruit,

Fy

« 이전계속 »