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Reine qu'elle confent de feindre à la propofition qu'Agénor lui fera de donner la main à fon fils.

Agénor arrive en grande pompe, & fuivi du Peuple, il fe place fur le Trône qui avait été préparé. La Reine arrive un moment après: Agénor ne manque pas de lui propofer le mariage dont fon fils lui a déja parlé; la Reine ne fçait fi elle doit accepter ou refuser, & fe trouve dans une grande perplexité ne voyant point arriver Arlequin, mais il paraît tout d'un coup devant Agénor. Il lui reproche d'abord l'ordre qu'il a donné de le faire mourir, & après lui avoir rappellé tous fes crimes, il touche de fa baguette le Trône ou Agénor s'eft placé, & il fe change à l'inftant en une cage de fer, ou cet ufurpateur fe trouve enfermé.

Arlequin apprend alors à la Reine au Prince fon fils, à la Princeffe & à leurs Sujets, que fa baguette n'avait de pouvoir que pour punir Agénor & placer le fils du Roi fur le Trône; il ajoute que ne pouvant plus en faire un auffi noble usage, il s'en fervira feulement pour ordonner une fête deftinée à célebrer le retour du Prince. La fête eft compofée de plufieurs divertiffemens, Tome V G

qui font terminés par un feu d'artifice fuperbe.

Cette Piece Italienne, qui renferme plus de morale & offre plus d'intérêt que les Canevas ordinaires, fut trèsapplaudie & a toujours été remise avec fuccès.

LE TUTEUR.

Canevas Italien en un acte, 7 Janvier 1744. (1)

MARIO, Amant de Camille, se plaint

à Scapin fon Valet de la difficulté qu'il trouve à s'introduire chez Pantalon Tuteur de fa Maîtreffe. C'eft une Orpheline fort riche, que fon pere a confiée en mourant à Pantalon, qui la tient rigoureusement enfermée. On ne dit point dans la Piece comment les deux Amans ont fait connaiffance, mais il y eft exprimé qu'ils foupçonnent que Pantalon veut lui-même époufer Ca

(1) Le théâtre représente une rue, où l'on remarque la Maison de Pantalon, & une autre Maifon qui appartient à Scapin.

mille, pour le difpenfer de lui rendre compte de fon bien, & la fuite fait voir qu'ils ont foupçonné jufte. Scapin allure fon maître qu'il viendra à bout de tromper la vigilance du Tuteur, & Mario fort en lui recommandant fes intérêts. Pendant que Scapin rêve aux moyens d'exécuter sa promeffe, il voit arriver Arlequin équipé en voyageur, Scapin & lui fe reconnaiffan po ir amis intimes, ils fe rendent compte mutuel lement de leurs aventures depuis qu'ils ne fe font vûs; le réfultat de celles d'Arlequin, c'eft qu'il eft fort las, qu'il meurt de faim, & qu'il n'a point d'argent pour payer fon gîte, & acheter de quoi manger. Scapin lui apprend qu'il eft au fervice d'un Seigneur fort riche & fort généreux, à qui l'habilaté d'Arlequin peut être utile, & qui le récompenfera bien, & fournira à rouş fes befoins; il ajoute qu'en attendant il lui offre un azile dans une maifon qu'il laj montre, qu'il a déja acq Pe des liberalités de fon maître, & dont Arlequin peut compter dès ce moment que fa momé eft à lui; en ménie tems il le fait entier dans cette mailon, & va rendre compte à Mariɔ de ce qu'il vient de faire pour fon fervice. Il revient un mo

ment après avec Mario, auquel il cónfeille de ne pas manquer de donner une bonne idée de fa libéralité à l'habile intriguant qu'il vient de mettre dans fes intérêts, il frappe à la porte du logis où il l'a laiffé; Arlequin lui répond de dedans la maifon, & lui defignant différents uftenfiles qu'il y a trouvés, & dont il lui demande le nom, il lui crie à mesure que Scapin l'en inftruit, qu'il vient de les manger, jufqu'à de la chandelle & des bottes. (1)

Enfin Arlequin fort de la maison, & Scapin le préfente à Mario, auquel il promet des merveilles. Cette fcène eft interrompue par des Lazzis d'Arlequin, qui s'imagine fentir alternativement dans toutes les parties de font corps les éperons des bottes qu'il vient de manger. Scapin quitte la fcène, & le laisse avec Mario, qui lui promet de récompenfer généreufement fes fervices, & lui montre une bourse pleine d'or qui excite l'avidité d'Arlequin. Tout en entretenant Mario de fon zele, & de

(1) Cette fcène eft prise du Baron Allemand, Comédie en trois actes, de l'ancien théâtre Italien, aujourd'hui réduite en un acte au nouyeau, fous le nom d'Arlequin Baron Suisse.

la capacité qu'il a acquife dans fes voyages, il fait ce qu'il peut pour s'en faifir fans en pouvoir venir à bout, Mario qui la tient de fa main, efquivant toujours en gefticulant celle d'Arlequin qui fuit la fienne, fans faire femblant de s'appercevoir de fon deffein. Enfin, il fait le gefte de la remettre dans fa poche, & la laiffe tomber; Arlequin met le pied deffus, & Mario qui affecte de fe promener en lui parlant, a toutes les peines du monde à lui faire quitter fa place pour le fuivre; il allégue un rhumatifme qui le rend boiteux, & obligé de céder aux raifons de Mario, qui lui perfuade que l'exercice eft bon pour fon mal, & aux efforts qu'il fait pour l'attirer à lui, il fe baiffe, ramaffe la bourfe le plus adroitement qu'il peut, & la cache fous fa vefte. Mario s'apperçoit d'une tumeur qui lui eft furvenue à la poitrine, & veut à toute force Ouvrir cet abcès avec fon épée; Arlequin effrayé, s'écrie qu'il fe fent mieux, & en effet, l'abfcès difparaît, la bourfe ayant changé de place, & Arlequin l'ayant cachée fous fon chapeau. Mario après avoir joui encore quelques momens de l'embarras d'Arlequin, le quitte en lui ôtant fon chapeau fort hon

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