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Arlequin eft vainqueur. Scapin luidi que s'il veut lui céder Elife, il lui don nera un plat de macarons. Arlequi plus gourmand qu'amoureux, céde fa Maîtreffe. Elife indignée de la préfé rence, embraffe Scapin, & confent à devenir fa femme.

Coraline force Flaminia d'époufer Lélio, puis les enferme dans un Châ teau. Le Docteur & Mario viennent avec main forte pour fe faifir de la Magicienne, qui s'enfuit dans le Château. Ils l'affiégent par quantité de coups de fufils qu'ils tirent. Coraline fait changer le Château en une terraffe, fur laquelle on voit Lélio, Flaminia & leur fuite. Coraline defcend, dit à Mario que Lélio a épousé Flaminia, & qu'elle ne peut plus être à lui. Elle lui jure de renoncer à la magie, & de la détefter. Mario s'attendrit, accepte fa main, & la Comédie finit par un chœur de Musique Italienne.

Ce Canevas Italien, de la compofition de Veronese, amena beaucoup de monde, & donna occafion à fa fille de faire briller fes talens pour la danfe, & pour le jeu théâtral.

Gratis.

Le 16 Septembre, on donna gratis, en réjouiffance de la convalefcence du Roi, les Payfans de qualité, le Fleuve d'Oubli, & Arlequin'toujours Arlequin. Les Comédiens firent mettre une belle illumination devant la façade de leur Hôtel, & fur le balcon, plufieurs Pieces de vin, qui ne cefferent de couler pendant toute la nuit. Les Symphoniftes de leur orchestre, ne cefferent de jouer & le Peuple de danfer au fon de leurs inftruments. Les mêmes Comédiens avaient. déja donné le 10 du même mois, jour que le Te Deum fat chanté à N. D. une belle illumination fur toute la façade de leur Hôtel, accompagnée d'une décoration peinte en détrempe

,

laquelle repréfentait le Temple d'Iris, de forme circulaire, furmonté, par un arc-en-ciel, fur le haut duquel paraiffait la Déeffe Iris, affife, avec les attributs qui lui conviennent & dans l'action de répandre la rofée, pour rendre la terre féconde. Les illuminations qui accompagnaient ce grand Tableau formaient trois arcades d'ordre ruftifoutenues par des pilaftres du Tome V.

que,

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même ordre. Entre les arcades régnait une espece de frife, fur laquelle on lifaits en très-gros caractere, vive le Roi, au-deffous des pilaftres, on avait polé quatre piramides de lumiere. L'inté rieur du Temple était d'une architetture noble, & tout tranfparent, ainfi que l'arc-en-ciel & la figure d'Iris. On avait auffi placé au milieu du Temple le portrait du Roi, fous la figure du Soleil, avec fes fymboles ordinaires: on lifait cette infcription, Poft nubila Phœ

bus.

Aux deux côtés du foleil étaient deux niches; dans l'une était représentée la figure de la Paix, & dans l'autre celle. de l'Abondance. Aux deux extrémités & fur le même plan de l'édifice, on avait élevé deux grandes pyramides, qui faifaient un effet merveilleux. Cette grande décoration, qui avait 52 pieds de hauteur, fur 50 de large, & qui a été goûtée des connaisseurs, a été deffinée, peinte & conduite par les fieurs Brunetti, pere & fils, Peintres Italiens, qui ont déja donné des marques de leurs talens fur ce même Théâ

tre.

Le 17 ils donnerent pour la même occafion, trois Pieces nouvelles, cha

aune en un acte, en vers. La premiere intitulée l'Illumination, la feconde la noce du Village, & la troifieme les Fêtes Sinceres. Toutes trois font de Panard, & furent données avec tout le fuccès que pouvait leur procurer une circonftance fi intéreffante pour la Nation.

LE SIEGE DE GRENADE.

Comédie Italienne, mêlée de fcènes Françaifes, 2 Janvier 1745. (1)

ARSACE.

que

AMIS, c'est ici doivent éclater votre zele & ma vengeance; l'aspect de fes murs vous dit affez ce qu'Arface attend aujourd'hui de votre amour & de votre valeur. C'eft-là qu'un înfâme raviffeur retient Zulime, que la fille de votre Roi gémit dans les fers d'un barbare, & qu'un tyran veut la forcer de recevoir la main de fon fils. J'attefte tous les Dieux vengeurs du parjure, que j'ai tout fait pour rendre la paix inviolable & facrée. Quand Oronte, laffé des horreurs de la guerre, vint jufques dans Fez confirmer aux pieds des Autels le traité folemnel qui devait nous rendre amis, loin d'abufer des droits que me donnait la victoire, je le reçus

(1) La fcène et dans le Camp, à la vue de Grenade alliégée.

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