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champ. Il promet tout ce qu'on lui demande pour obtenir fa grace.

On donne l'affaut ; les affiégés commencent à perdre du terrein, lorfqu'Oronte paraît fur la muraille, prêt à poignarder Zulime,(1) fi l'on ne ceffe l'attaque. Les affiégeans héfitent fur le parti qu'ils doivent prendre, lorfqu'Arbate arrive, conduifant Cléarte prifonnier qu'il montre à fon pere, en levant fur lui le poignard. Oronte à fon tour refte interdit; en ce moment Pharnace qui s'eft rendu maître de la Ville, par le fecours de l'Amant de Coraline, furprend le Roi, & le tue. Les troupes de ce dernier mettent les armes bas: les affiégeans fe rendent maîtres des remparts de Grenade, & y plantent leurs drapeaux.

Pharnace donne la main à la Princeffe, & defcend avec elle. Il fait bailfer le pont, & la mene hors de la Ville

(1) Ce coup de théâtre a été bien fouvent employé avec fuccès, il termine la Tragédie Ipfipile de Meftaftafe. M. Piron l'a mife en récit dans Guftave, & M. Lemiere en action dans Hypermneftre; mais perfonne n'a renda cette fcène d'une maniere plus intéressante, que l'Abbé Prevoft, dans les Mémoires d'un Homme de qualité.

u Roi fon pere, qui la lui donne en nariage. La Piece eft terminée par un ballet de Guerriers, qui forment des marches & des danfes.

Le fujet de cette Piece héroïcomique, a été donné par le fieur Ciavarelli, &eftimé fous le nom de Scapin. Les fcènes Françaises font de Madame Riccoboni, qui depuis quelques années tient inconteftablement le premier rang parmi les Romanciers de ce tems.

Philofophie, c'eft qu'elle nourrit mal fes éleves. Lifandre arrive, & fon ajuftement eft dans un défordre, qui peint celui de fa conduite Lucidor gémit d'un voifinage fi dangereux pour Clitandre fon fils. Lifandre fait une scène pleine d'incartades, affure qu'il eft bien revenu des femmes, & qu'il vient passer huit jours à la campagne avec quelques amis, uniquement occupés à faire bonne chere & à médire ; il preffe Géronte de lui préter mille écus, mais Géronte l'affure qu'il n'en pofféde pas vingt, & juftifie cette difette d'efpeces, fur les cinquante mille francs qu'il a été obligé de payer pour le prix de la maifon qu'il a acheté de lui-même. Lucidor écoute avec impatience le récit de ce marché, & Lifandre affure qu'il a très-bien placé cette fomme qu'il convient avoir reçu; mais en attendant l'échéance de la rente, il prie au moins Géronte de lui donner la table pour quelques jours. Géronte répond qu'il fe gardera bien de laiffer approcher de fa fille Julie, un libertin comme lui. Lifandre infifte de lui demander à dîner au moins pour ce jour, Géronte répond qu'il va dîner en ville. Lifandre piqué, déclare à Géronte qu'il a beau l'éloigner de fa

fille, qu'il l'aime, & qu'elle n'en époufera, pas d'autre que lui. Géronte la lui pro. met quand il fera le plus fage des hommes; ajoutant qu'il ne rifque rien avec cette condition qu'il n'aura ni l'envie ni le tems de remplir, parce qu'il compte pourvoir fa fille, dans vingt quatre heures. Lifandre s'emporte en menaces contre celui qui lui enlevera Julie, & il fort outré de dépit.

Dès qu'il eft parti, Lucidor recommence à blâmer la conduite de fon ami, qui n'a pas eu honte d'acheter le bien. de celui qui était en quelque maniere fon pupile. Géronte se justifie aisément en apprenant à Lucidor que Dorimon, en partant, lui a confié qu'il avait caché un tréfor de deux cens cinquante mille livres, dans le jardin de cette maifon; il ajoute que voyant Lifandre prêt à vendre fa maifon fans pouvoir s'y oppofer, parce qu'elle fait partie de la fucceffion de fa mere, il n'a trouvé d'autre reffource, que de l'acquérir luimême, & d'y venir établir fa demeure, pour mettre le tréfor en fûreté. Les deux amis fe féparent, en fe promettant réciproquement le fecret; & Lucidor demeuré feul, termine l'acte par quelques réflexions fur le penchant

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qu'ont tous les hommes à parler mal d'autrui.

Julie & Hortenfe fon amie, qui s'ennuyent de fe promener dans le jardin, où elles ne voyent que les mêmes objets, fe propofent de s'amufer à contrôler les paffants; mais elles réfléchif fent, que ce ne font que des Payfans, qui ne valent pas les frais de la critique, Julie demande à Hortenfe fi elle n'aimerait pas mieux que leur voifin Clitandre, fils de Lucidor, vînt à paffer qu'un autre? Hortenfe affecte dans fa réponse plus d'indifférence qu'elle n'en reffent, & Julie voyant qu'elle la preffe inutilement, use de ce petit ftratagême avec fon amie, qui la quitte pour dérober fon embarras.

JULIE.

Adieu donc : revenez, revenez vîte, j'apperçois Clitandre.

HORTENSE, revenant avec précipitation.

Clitandre! hé! de quel côté ?

JULIE.

Ah, je ne vois plus rien; je crois

que

je me fuis trempée.

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