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HORTENSE.

Quel plaifir prenez-vous à me jouer de la forte! ce n'est pas que je me foucie de Clitandre; mais je n'aime pas qu'on fe mocque de moi.

JULIE.

Et moi je n'aime pas qu'une amie foit diffimulée.

Julie continue de preffer Hortense de lui ouvrir fon cœur, & en tire enfin l'aveu que Clitandre lui paraît fort aimable. Julie paye cette confidence par une autre qu'elle fait à Hortenfe, en lui avouant qu'elle aime fon frere.

Hortenfe trouve qu'il eft fort malheureux de fentir du penchant pour un homme qui reffemble fi peu à Clitandre, & Julie lui avoue qu'un Amant auffi fage que ce Clitandre,l'ennuyeroit peut-être beaucoup. Enfuite elles fe confient mutuellement leur crainte, fur le fort que Géronte & Lucidor préparent à leurs amours. Dans ce moment Hortenfe voit venir Clitandre, & craint que par timidité il ne paffe fans les aborder, comme cela lui arrive fouvent. Julie offre d'engager la conver fation, & de l'agacer.

CLITANDRE.

De tout mon cœur ; mais puis-je pérer qu'on m'écoutera?

JULIE, à Hortenfe.

Un petit mot de réponse.

HORTENSE, embarrassée.
Monfieur...

JULIE, à Clitandre.

Tenez, cela eft clair comme le jou
CLITANDRE, à Hortenfe.

Encore deux mots, je vous en co

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Cependant rien n'eft plus intelligible Ne çavoir que répondre, c'est dire qu'on répondrait volontiers.

Si Clitandre n'interprête pas à fon antage chaque parole que prononce ortenfe, & s'il ne conçoit pas les plus tteufes espérances, ce n'eft certaineent pas la faute de fon amie. Enfin un aquais vient avertir ces deux Demoiles qu'on les demande, & termine tte difpute de mots.

Clitandre demeuré feul, fe réjouit de
n bonheur, qu'il croit avoir lu dans
s yeux d'Hortenfe, malgré la timidité
: cette Belle. Il convient que cette ti-
idité eft un attrait plus puiffant pour
i, que l'enjouement de Julie. Il fe
itte qu'Hortenfe & lui, font nés pour
re le bonheur l'un de l'autre ; il craint

ulement, que fon pere ne défaprouve
paflion pour une fille fans fortune;
ais il fe raffure fur fa générofité, &
r la tendreffe qu'il a toujours éprou-
e de fa part. Lucidor entre, & le
›mmencement de la fcène qu'ils font
femble, fait comprendre que Luci
or n'a jamais eu qu'à fe louer du ref-
&& de la conduite de fon fils. Cli-
ndre prie fon pere avec inftances, de
ider à fe faifir d'un trésor caché, qui
ul peut faire fon bonheur, & que re-
le la maifon de Géronte. Lucidor
ia l'efprit rempli de la confidence

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que

Géronte vient de lui faire, cro qu'il s'agit du tréfor de Dorimon. Ile effrayé de ce que ce fecret de fon ar eft déja connu, il n'eft pas moins éto né de la propofition honteufe de fo fils; enfin Clitandre s'explique, & co jure fon pere de lui obtenir la fille d Dorimon; & Lucidor après avoir ri part de fa méprife, le félicite, contr la coutume des peres, fur la noblef de fes fentimens ; mais ce consentemen eft moins généreux que Clitandre ne croit, puifque fon pere eft inftruit d tréfor caché.

Comme Lucidor eft prêt à se retir pour exécuter la promeffe qu'il vient faire à fon fils, il eft arrêté par Arle quin, avec lequel il a une fcène aff comique, mais fur laquelle nous pall rons, parce qu'elle eft peu néceffai dans l'intrigue de la Piece. Nous d rons feulement qu'il le prend à fon fe vice, à la recommandation d'un del amis.

Au commencement du troifiém acte, Pafquin apprend à Lifandre fo Maître, que Lucidor le cherche pa tout, pour lui parler d'une affaire ( la derniere importance. Lifandre eft fo en peine de favoir ce que ce peut êt

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mais auparavant il fait rendre compte Pafquin des cinquante mille francs. qu'ils a reçus de Géronte pour le prix de fa maifon, & dont Pafquin était le dépofitaire. Celui-ci rend ce compte en plufieurs articles, plus ridicules les uns que les autres, parmi lefquels il y en a bon nombre qui le regarde perfonnellement. Enfin pour résultat de ce compte, il fe trouve que Lifandre eft redevable de deux cens livres ; il est vrai que le dernier de ces articles, fait honneur au bon cœur de ce jeune étour di, qui a donné une fomme de fix mille livres pour tirer un de fes amis de la prifon où fes Créanciers le retenaient, Lucidor vient en ce moment lui demander fa fœur en mariage. Pafquin fe réjouit de cet événement; mais Lifandre répond que la fituation où fa four eft réduite, ne lui permet pas d'afpirer à un établiffement fi avantageux. Lucidor replique, que ce n'eft pas aux biens d'Hortenfe, mais à fa perfonne, que fon fils prétend. Alors Lifandre déclare que fon deffein n'eft pas de s'oppofer au bonheur de fa foeur; mais qu'il veut encore moins qu'on puiffe lui reprocher de l'avoir mariée fans dot, qu'il veut abfolument qu'elle ait en mariage

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