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Sortant un jour de Saint Bonnet,
Notre Fiacre rompit tout net;
Il nous fallut faire une pause,
Et vuider encor un flacon:"
A quelque chofe
Malheur eft bon.

Cette Piece, qui eft des mêmes Auteurs que la derniere, eut moins de fuccès; elle eut huit représentations, dans lefquelles on applaudit plufieurs détails bien écrits, où l'on reconnaissait les talens de Meffieurs Panard & Sticotti.

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LA FILLE, LA FEMME,

ET LA VEUVE.

Parodie des Fêtes de Thalie.
21 Août 1745•

ACASTE, Capitaine de Vaisseau, aime depuis long-tems Léonor; fatigué des dédains foutenus de cette beauté cruelle, il entreprend un voyage, fur mer, dans l'efpoir d'éteindre, par l'abfence, un feu qui le tyrannife; il aborde à Alger, où il délivre Cléon, pere de Léonor, fans le connaître ; il revient à Marseille, & comme l'éloignement n'a fervi qu'à redoubler son ardeur, fon premier foin en arrivant, eft d'aller voir Léonor; c'est dans ce deffein qu'il ouvre la Scène avec Cléon qui lui demande le nom de fa Maîtreffe; Acafte refuse de le fatisfaire, & l'envoye préparer la fête qu'il deftine à Léonor. Cléon fort en chantant ce couplet, qui prouve que l'efclavage ne lui a point fait oublier les chagrins de l'Hymenée.

Des fers vous m'avez fu tirer,
J'en fuis ravi dans l'ame;

Mais que fert de m'en délivrer,

Pour me rendre à ma femme?

CLEON.

On me croit mort.

ACASTE.

Que craignez-vous.

CLEON.

Vous badinez, je pense;
Je crains ce que craint un époux,
Après dix ans d'abfence.

Acafte eft reçu de Léonor avec encore plus de froideur, qu'avant fon voyage; & Bélife, mere de Léonor, croyant fon époux mort depuis dix ans qu'il eft abfent, confeille à Acafte de quitter fa fille, & de former de plus doux nœuds. Enfin après quelques façons, elle fe propofe elle-même, pour le confoler des rigueurs de Léonor. Acafte accepte le parti pour faire dépit à Léonor qui fort outrée.

Bélife preffe Acafte de conclure; il paraît fort diftrait; Cléon arrive, fuivi des Matelots, pour le divertis sement, & reconnaissant sa femme, il lui parle ainfi :

CLEON.

Perfide! eft-ce ainfi qu'on me traite ?
BÉLISE.

Mon époux!.. battons la retraite.

CLEON, à Acaste.

J'ai fait le rôle d'un Nigaut,
C'est vous qui caufez ces méprifes ;
En me difant un mot tantôt,

Vous épargniez bien des fottifes.

Ce couplet contient la critique de l'acte. Il finit par cet autre, où Cléon donne fa fille à Acafte en reconnaisfance de fa liberté qu'il lui doit.

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Ajoutons une réflexion à la critique fenfible des deux jeunes Auteurs; comment Cléon, chargé du détail d'une fête, ignore-t-il à qui il l'a prépare jufqu'au moment de fon exécution.

Le deuxieme acte eft rempli par Ifabelle, veuve coquette, aimée par un

Officier, & par un Financier qu'elle amufe fans vouloir prendre des liens plus férieux. Elle ouvre la fcène par l'éloge du veuvage: fa Suivante lui chante a

Jamais Beauté n'eut tant de gloire ;

A

Faut-il que le veuvage ait pour vous tant d'appas,

Et qu'un fecond Hymen ne vous en offre pas?

Ce dégoût eft fi grand, que j'ai peine à le

croire.

Vous trompez un jeune Officier ;

Eft-il, eft-il de plus aimable emplette? Vous êtes fourde aux vœux d'un Financier, Que de duvaus perdus, (bis.) ah ! que je les Xwegbregrettepp of C

ان

Le Financier donne à la veuve une fête où Arlequin habillé en Vendeufe de petit mêtier, chante une ronde, à laquelle tous les Acteurs avouent modefteftement devoir la plus grande partie du fuccès, de leur Piece; cette ronde fe débite très-bien à la Comédie Italienne.

Voici le fujet de la troifieme entrée, qui s'intitule la Femme.

Dorante, époux de Caliste, vit, dans un bal de nuit, un Mafque, & en de-,

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