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vint fort amoureux fans le connaître; il lui propofe de lui donner le bal chez lui pendant l'abfence de fa femme, qu'il a pris fain d'éloigner: la perfonne mafquée l'accepte & entre fur la fcène un mafque à la main, par ce couplet.

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Dorine,fa Suivante, arriveben co lere, & dit à Califte que fon époux la trahit, & qu'il prépare dans fa propre maifon, un bal à fa nouvelle Maîtreffe; Califte lui répond.

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Je fuis fous un nom emprunté,
L'objet de fa légereté;
De moi Dorante eft enchanté,
Ainfi je gagne d'un côté,
Ce que je perds de l'autre.

DORIN E.

Voilà les hommes !

De fa femme on eft bien-tôt las gana má

C'est la mode au fiecle où nous fommes,"
On veut celles que l'on n'a pas,
Voilà les hommes!

Dorine apperçoit dans le bal Arle quin fon mari, & pour voir s'il n'eft pas auffi inconftant que fon Maître, elle l'agace conftamment; Arlequin rejette opiniâtrement fes careffes, & lui dit que fa femme eft un dragon qui le dégoûte, non-feulement d'elle-même, mais encore de fon sexe entier. Leur scène eft terminée par ce cou

plet:

ARLEQUI N.

Oui, ma très-digne époufe
En malice en vaur douze;
Pour fuir cette Honefta,
J'irais jufqu'en Canada.

DORINE.

Puifqu'elle eft fi maussade,
Pourquoi la ménager ?
Sans craindre d'algarade,
Un époux peut changer.

ARLEQUIN.

En lui faifant affront,

Je craindrais pour mon front

DORINE.

Il a bien répondu,

Il a de la vertu ;
Que de maris ici

Qui ne penfent pas ainfi !

Dorante preffe Califte de fe démaf quer; elle le refufe, & lui demande ce que dira Califte, fi elle apprend qu'il eft volage. Dorante eft déconcerté, & cependant promet d'oublier Califte; elle fe démafque, & Dorante furpris, prend bientôt un air riant, & exprime ainfi la joie qu'il a de trouver fa femme dans fon Amante.

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Dans de nouveaux nœuds s'engage;

Je vais fans partage,

Dire à vos genoux:

Qu'il m'eft doux, &c.

Nulle crainte,

Déformais nulle plainte

A nos feux

Ne portera d'atteinte;
Toujours amoureux,

Toujours heureux,

Comblons nos vœux ;

C'est mon cœur qui fans feinte,

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Une apologie fi galante méritait le pardon; Dorante l'obtient, & Califte trouve fon bonheur dans l'infidélité de fon mari. Cette Parodie n'eut qu'un fuccès médiocre, malgré l'éloge pompeux qu'en fait l'Auteur du Mercure de ce tems-là, qui vraifemblablement y découvrait le germe des talens que M. Laujon, quien eft l'Auteur, a montré depuis. Il fit cet ouvrage en fociété avec M. Parvis, qui avait eu part à la Noce de Village, donnée l'année précédente. Celle-ci n'eut que huit reprétations,

& fut reprise quelquefois dans la même année, mais fans fuccès.

DEBUT DE GANDINI.

Le 13 Sept. 1745, le fieur Gandini débuta dans la Vengeance de Scaramouche, Canevas Italien en trois actes; enfuite dans les Métamorphofes de Scaramouche, & dans plufieurs autres Pieces où il remplit, à la fatisfaction du Public, le rôle de Sca ramouche qui n'avait point paru fur le Théâtre Italien depuis le fameux Tiberio Fiorelli; car on ne doit point compter Giacomo Rauzzini, venu avec la troupe en 1716, qui n'avait aucun talent pour cet emploi, & ne fit jamais le moindre plaifir.

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