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l'un des confeillers du Tyran, se saififlait d'Arlequin, pour le faire conduire en prifon; celui-ci l'enlevait du Théâtre, & difparaiffait avec luila trape qui eft au-deffus du Parterre.

par

LES MÉTAMORPHOSES. Feu d'artifice, exécuté avec le plus grand fuccès, pour la premiere fois, le Is Décembre 1746.

O.N

N vit tomber pendant l'exécution' de ce Feu, la premiere fois qu'il fut donné au Public, différens couplets, fur plufieurs airs de Vaudevilles connus, qui partaient de l'ouverture ovale du ceintre, au-deffus du Parterre. Ces couplets étaient imprimés fur de petits quarrés de papier féparés ; ils faifaient allufion aux Feux d'artifices en général, & avaient été composés par Meffieurs Panard & Galet, auxquels on eut l'obligation de cette idée ingénieufe. Comme prefque perfonne n'a été à portée de raffembler ces couplets, & que même peu de gens ont eu l'attention de conferver ceux qui leur font tombés en

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partage; nous croyons devoir profiter de l'offre que nous a faite M. Guelette, de nous les communiquer pour les placer ici :

AIR: Non je ne ferai pas, &c.

Je compare un Jeune-homme aux lances d'artifice,

Vrai falpêtre à quinze ans, fans ceffe en exer

cice;

Son feu vîte allumé, faifit, frappe, éblouit, Dure quelques moments, fait grand bruit & finit.

AIR: Vous voulez m'entendre chanter.
Meffieurs, fi de quelque fuccès
Nous eûmes l'avantage,

Des progrès que notre art a faits,
Nous vous devons l'hommage;
Votre goût toujours für & bon,
Sut éclairer le nôtre,

Je puis le dire avec raifon,
Notre ouvrage eft le vôtre.

AIR: Bouchez Nayades, vos Fontaines, &c.
Le plus fouvent, c'eft par malice,

Qu'on a recours à l'artifice;

Ici nous favons en donner,

Qu'en bonne part vous devez prendre;'

Il est fait pour vous étonner,

Et point du tout pour vous furprendre.

AIR: J'entens déjà le bruit des armes,

Une morale très- fenfée,
Par notre artifice s'apprend;
Si l'amour était de durée,
Ha! qu'il ferait doux & charmant;
Mais hélas comme une fufée,

Tout fon feu s'éclipfe à l'inftant.

&c.

AIR: Un inconnu pour vos charmes foupire, &c.

Défiez-vous, Amans, de la malice D'un petit Dieu qui s'arme d'un flambeau ; Plein de caprice,

Quoiqu'il foit beau,

C'est un tiran qui vous mene au tombeau,
Et tous les feux font des feux d'artifice.

AIR: Ici je fonde une Abbaye, &c.

Pour mériter votre présence,
Notre art fait varier son jeu ;
Chez nous amenez l'afuence,
Meffieurs, courez y comme au feu.

AIR: Du haut en bas, &c.

Un petit feu,

Fait qu'un mauvais ouvrage paffe;

Un petit feu,

Aux Auteurs ne fert pas de peu ;

Quand une Piece eft à la glace,
Pour l'aider, il eft bon qu'on faffe
Un petit feu.

AIR: Pan, pan, pan, la poudre prend, &c.
Sur le feul plaifir de vous voir,
Meffieurs, nous fondons notre espoir,
Votre abfence glace notre ame;

Mais quand on vous voit, on s'enflamme; Pan, pan, pan,

La poudre prend,

Tout eft en feu dans un instant.

AIR: De Joconde.

Dans ce féjour depuis fept ans,

Equitable Parterre,

Nous employons tous nos talens,

Pour tâcher de vous plaire;

Continuez de venir tous,

C'eft notre bien suprême;

Nous fommes tous de feu pour vous,

Pour nous foyez de même.

AIR: Ce n'est point par effort qu'on aime,

Maris, n'ayez point de rancune

Contre notre petit talent;
De toute mauvaise fortune,

&c.

Ici votre honneur eft exempt,
Quelquefois nous montrons la Lune,
Mais nous vous fauvons du croiffant.

AIR: M. le Prevôt des Marchands, &c.
Le fuccès de l'Artificier,

L'engage à vous remercier ;
Graces à l'extrême indulgence,
Dont vous honorez fes travaux ;
Meffieurs, nous n'avons point en France,
Tiré notre poudre aux moineaux.

AIR: Ce qu'on fait au Bois de Boulognè, &c.``
Meffieurs, par un nouveau Courier,
Nous vous envoyons ce papier;
Vous voyez ce qu'il vous annonce,
De la main faites-y réponse.

AIR: L'autre nuit j'apperçus en fonge, &c.
Au théâtre de Melpomene,

Ceux qui voulaient nous copier,
N'ont fait que nous eftropier;
Vous l'avez vu fans peine,
Leur feu n'a duré qu'un inftant,
Autant en emporte le vent.

Cet ufage de jetter des couplets au Public, fe conferva pendant quelque tems, quelquefois même chaque couplet paraiffait fait par un Acteur dont il

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