THALIE. Oui, qu'elle demeure avec vous. Nous perdiions encor a lui fermer la porte ; Mais vous ferez rabattre fes coups. pour A chercher le mauvais fon afcendant la porte, - Et le vôtre à fair te bon. Contre nous elle plaide, à vous eft la Juftice, Elle obéit au caprice, Ce Compliment eft de Roy, & fut très-applaudi; celui que le même Auteur fit pour la rentrée du Théâtre, ne le fut pas moins. La premiere fcène fe paffe entre Ariffe & une impatiente, qui voudrait que l'on dépêchât promptement, Pieces, Ballets & Feu d'Artifice, pour en venir d'abord au Compliment La Comédie Italienne paraît, & l'impatiente. Elle la prie de réciter bien vite fon compliment; ce qu'elle fait à peu près dans les termes ordinairement employés; reconnaiffance, zele, & foumiffion aveugle pour les décrets du Parterre. Ce compliment qui fut fait le 14 Avril 1749, fut ainfi que celui de la clôture, précédé de Samfon. LA COMETE. Comédie en un acte en vers libres fuivie d'un Divertiffement, 11 Juin 1749. Le E Théâtre représente le Palais de la Comete décoré de maniere à ne s'y pas méprendre; c'est le lieu de la fcène; le Ridicule, fous ce nom de la Comete & les habillemens d'une femme, fe móntre d'abord avec la Mode, qui a ainsi travefti cette divinité. Arlequin & Scapin, qui ont perdu au jeu, pellent contre la Comete, Coraline qui y'a gagné, vient la remercier. Suit une fcène d'une Marquife médifante, qui eft chargée. par la Comete de recevoir la vifite d'une vieille Vicomtefle, amoureuse du Chevalier Papillon qui ne l'aime point & qui eft Amant de la Marquife. La MARQUISE Mon bel aftre, bon jour; je viens dans ce moment Vous confulter avec empreffement. Je fuis une veuve à la mode, Que le plaifir attache, & la gêne incom mode; Je voudrais me donner une espece d'état, Par une attache finguliere, Le modele de la journée ; Avoir tout l'agrément, tout le mérite neuf. De petite Maîtreffe en charge de l'année. Oui, de fept cent quarante neuf. Vous en avez déjà le brillant coloris. La MARQUISE Pour en atteindre l'excellence, Trois qualités en regne embarrassent mon choix, Et je ne fais à laquelle des trois, La MARQUISE La médifance, La raillerie, & la critique enfin ; Ces trois vertus du genre humain, Qu'on profeffe fi bien en France, Vers qui je fens mon cœur également enclin. Daignez, pour décider mon esprit incertain, M'en bien marquer la différence. La COMETE. Elle frappe aifément, fans avoir l'œil trop fin La Médifance a la prudence De verfer fon venin fucré, Sur les abfens qui n'ont pas de défense; Son triomphe eft fans rifque, & toujours af furé. La raillerie a plus d'audace, Elle attaque les gens en face, Préfente le fleuret au premier qu'elle voit; La victoire, pour elle eft d'autant plus par faite, Qu'à fes perils elle l'achette, Et qu'en donnant des coups, fa valeur en reçoit. La MARQUISE Elle mie plaît par cet endroit, La COMETE. Elle eft plus mefurée; Mais moins brillante que fes fœurs, Elle prodigue moins les fleurs, Dont la Médifance eft parée, Et n'a point la gaieté, ni le fouris mocqueur De la piquante raillerie; Dans fa démarche elle eft unie; Sans partialité, d'un bras toujours égal, Le bon & le mauvais, le bien comme le mal, La MARQUISE. Cette critique-là n'aura pas l'affluence, Elle eft de l'autre fiecle, & d'un fort mauvais ton; J'en fais une, entre nous, qui joliment déchire, Et qui s'est fait un grand renom. La COMETE. C'eft fa parente, la Satyre; Pour mieux cacher fon fiel, elle ufurpe fon nom. La MARQUISE. N'importe, à moins de frais on peut s'y ren |