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HISTOIRE

D. U

THÉATRE ITALIEN,

Depuis fon origine jufqu'à ce jour.

PIGMALION.

Comédie en trois actes, en profe, fuivie d'un Divertiffement, 13 Janvier. 1741. (i)

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PIGM

IGMALION ouvre la fcène avec Timandre, fon plus cher ami. Timandre combat le deffein que Pigmalion a formé de vivre dans un célibat perpétuel. Pigmalion lui répond en foupirant, que Vénus ne s'eft que trop van

(1) La fcène eft dans l'Ifle de Chipre.

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gée du mépris qu'il a fait éclater pour fon empire. Timandre lui demande quelle eft cette vengeance. Pigmalion ordonne à Sofie, fon Efclave, de fe retirer, pour ne le rendre pas témoin d'un aveu fi extravagant. Sofie s'étant retiré pour se tenir à l'écart, & tout entendre fans être vu; Pigmalion tire un rideau qui couvre la statue d'Agalmeris; Timandre ne peut refuser fon admiration à cette belle image, mais il ne comprend rien dans ce que Pigmalion vient de lui dire de la vengeance de Vénus. Il n'eft que trop éclairci, quand Pigmalion lui dit qu'il eft paffionnément amoureux de ce chef d'œuvre de fon cifeau, & que c'eft pour cette même Agalmeris, qu'il refufe d'accepter la main de Cléonide, dont il eft tendrement aimé. Timandre eft fi furpris de cette paffion pour un objet infenfible, & fi irrité du refus que Pigmalion fait d'une Amante, dont Thymen voudrait le rendre heureux, qu'il veut brifer cette fatale ftatue. Pirmalion l'empêche d'exécuter fon deffein, & confent d'aller avec lui dans le temple de Vénus, pour prier cette Déeffe de calmer fa colere. Ils for tent tous deux dans cette intention,

Sofie, qui d'un lieu où il fe tenait caché, a tout entendu fans rien voir, reparaît aux yeux des Spectateurs. Il ne peut s'empêcher de rire de la folie de fon Maître. Nifis, Suivante de Cléonide, vient s'informer chez Pigmalion du fujet du refus qu'il a fait de la main de fa Maîtreffe. Elle tire adroi tement le fecret de la bouche de Sofie, & s'en va le divulguer, pour expofer Pigmalion à la rifée publique & pour venger fa Maîtreffe.

Nifis n'eft pas plutôt fortie , que Sofie veut fatisfaire fa curiofité: il tire le rideau qui lui dérobe la vue de cet objet fi fatal au repos de fon Maî.re; il en eft frappé à fon tour, peut-être même en devient-il amoureux; il ne ceffe de parcourir toutes les beautés qu'il decouvre dans cette charmante image. Quel eft son étonnement, quand il la voit s'animer & fe détacher de fon pied-d'eftal.

Agalméris, animée par un miracle qu'on fuppofe être un effet de la priere que Pigmalion est allé faire à Vénus dans fon temple, s'avance fur le bord du Théâtre & fait un monologue trèsconvenable à fa fituation.

Elle parle enfuite à Sofie, & lui

demande où elle eft, & ce qu'elle eft: Sofie revenu de fa frayeur, a bien de la peine à fatisfaire fa curiofité, fur toutes les demandes qu'elle lui fait. Toutes les réponses font autant d'énigmes pour elle; il veut effayer de lui plaire, & lui parler d'amour; ce mot eft encore une nouvelle énigme pour elle, & cette énigme eft d'autant plus obfcure, qu'elle ne trouve rien en lui qui puiffe expliquer ce penchant réciproque, dont il lui parle, & qui ne fe fait entendre, que lorfqu'il fe fait fen

tir.

Cette fcène, qui eft bien traitée, est interrompue par l'arrivée de Cléonide, de Clitophon & de Nifis.

Cette derniere les a inftruits de tout ce qui vient de fe pafler chez Pigma lion, par la puiffance de Vénus. Ils demandent à Sofie où eft cette ftatue qui fait tant de bruit à Cythere. Sofie leur répond qu'elle eft devant leurs yeux; elle infpire différens fentimens ; Cléonide eft jalouse de sa beauté, & Clitophon en devient paffionnément amoureux. Il a fans doute plus de talens dans fon efprit, ou de graces dans fa perfonne, que Sofie pour faire connaître à Agalméris, l'amour que

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