ÆäÀÌÁö À̹ÌÁö
PDF
ePub
[ocr errors]

rot témoigne être bien réveillé fe tâte & cherche fon oreille en pleurant; le Pedant les lui tire toutes deux & Pierrot charmé de les fentir, fe met à rire.

Le Pedant lui demande fa robe; Pierrot part & revient en traînant la robe d'un bout à l'autre du Théâtre ; nouvelle impatience du Pedant; Pierrot; avec bien de la peine, paffe les bras du Pedant dans les manches de la Robe; ce dernier lui fait voir qu'elle eft couverte de pouffiere; Pierrot fait figne qu'il va y remedier: il fort & revient avec un fceau & un balai, fans que le Pedant s'en apperçoive; il trempe le balai dans le fceau, & nettoye le Pedant de la tête aux pieds; celui-ci se retourne, fe met en colere de nouveau & va trouver Pierrot, qui s'eft mis fur un fiege, s'éventant avec fon chapeau comme étant bien las ; le Pedant pour le châtier tire fa férule, & lui fait tendre la main fur la fienne; Pierrot retire fa main, & le coup tombe fur celle du Pedant; Pierrot fe met à rire de toutes les forces; fon Maître veut en venir au dernier châtiment ; il tire de fa ceinture une poignée de verges, & fait figne à Pierrot de fe

mettre en état de recevoir fix coups; il témoigne n'en vouloir rien faire, le Pedant lui commande d'obéir; Pierrot au désespoir va prendre les trois Ecolieres pour en être témoins, & pour compter les coups; le Pedant voyant fa foumiffion, lui donne fa main à baifer, lui pardonne, & renvoye les autres à leurs places. Le Pedant demande fon chapeau, Pierrot va le prendre.

Le Pedant cherche les livres dont il a befoin pour aller en ville donner des leçons; Pierrot, durant ce tems, ayant fait tous les efforts par derriere le Pedant pour lui mettre le chapeau fur la tête, & n'y pouvant parvenir, va prendre une échelle, la lui pofe fur le dos, & lui met enfin fon chapeau.

Le Pedant fait figne à fes difciples de s'occuper au travail, pendant fon abfence, & fort.

[ocr errors]

les

Durant la scène précédente Ecoliers & Ecolieres jouent entr'eux; & quand Pierrot fort, & que le Pedant fe retourne de leur côté, ils affectent de lire avec précipitation ; Pierrot voyant fon Maître fortir fe livre à la joie, joue avec les Ecoliers, & fait aller un fabot.

Le Pedant rentre; les Ecoliers furpris fe remettent à leurs places; Pier

rot

rot continue toujours, & donne quelques coups de laniere au Pedant qui le pourfuit; ils fortent tous deux.

Les Ecoliers vont voir file Pedant eft forti, en étant fûrs, ils dansent en-> tr'eux, & font interrompus par deux Payfannes & deux Payfans, portant chacun une corbeille.

Les deux Payfans & les deux Payfannes forment un pas; après quoi les: deux Payfans fe joignent aux Ecolieres qu'ils trouvent à leur gré: les Payfannes en font autant avec les Ecoliers.

Pierrot entre, & les examine; il va prendre une robe noire, un grand chapeau, & fait femblant de les furprendre; les Ecolieres cachent les Payfans derriere elles ; les Ecoliers fe mettent au-devant des Payfannes, & reconnaiffant Pierrot, ils le pourfuivent à coups, de pied; il fait figne d'appeller le Pedant; les Payfannes le careffent, & lui donnent leurs corbeilles : dans une

il

y a des œufs que Pierrot avale goulument; dans l'autre de la crême fouettée, qu'il mange de même, & pen-. dant ce tems les Ecoliers, les Payfannes, les Ecolieres & les Payfans fe fauvent.

Tome V

Y

Pierrot refte un moment feul, toujours occupé à manger; la Nourrice vient; ils danfent, & fe retirent.

Les trois Ecoliers & les deux Payfannes arrivent en danfant; un d'eux fe détache pour faire fentinelle, les quatres autres daufent un pas qui finit par les Ecoliers qui fe jettent aux genoux des Payfannes, en leur baisant les mains, ce qu'elles fouffrent avec plaifir.

Le Pedant rentre par le côté oppofé à celui où s'eft mis l'Ecolier en fentinelle; il marque fa furprife, & vient fe placer au milieu des deux Ecoliers & des deux Payfannes, les deux Ecoliers fe fauvent; les Payfannes veulent en faire de même ; le Pedant les arrêre, & les amenant fur le devant du Théâtre, les regarde l'une & l'autre; les Payfannes cherchent des yeux les Ecoliers; le Pédant les gronde par fes geftes vifs; les deux Payfannes fe mettent à pleurer; le Pédant fe laiffe attendrir, & pleure avec elles; elles le careffent, il devient doux; l'une le tire à un coin du Théâtre, & lui témoigne de la tendreffe; il en paraît charmé, & rit avec elle; l'autre le vient prendre à fon tour; l'emmene de

fon côté, & feignant de la jaloufie fe 487 met à pleurer; le Pedant ple re avec elle; l'autre va le rechercher; ils pleurent tous deux; le Pedant se trouve au milieu des deux Payfannes, riant avec l'une & pleurant avec l'autre alternativement; ils danfent un pas de trois qui fe termine par le Pedant, qui fe met aux genoux des deux Payfan

nes.

Les Ecoliers l'apperçoivent & vont chercher les Payfans. Le Pedant continue fes proteftations; les Pay fans font évader les Payfannes & prennent leurs places; le Pedant dans fon tranfport ne s'apperçoit de rien; il croit toujours être avec les Payfannes, & prenant une main à chacun des hommes, les baife avec vivacité, mais fe relevant pour les embraffer, il s'apperçoit de fon erreur & marque fa furprife; les Ecoliers fe moquent de lui, fe faififfent de la férule & de fes verges, l'obligent de fe mettre à genoux, lui font tendre la main & lui donnent quelques coups.

Pierrot arrive, & s'étonne voyant fon Maître en cette pofture; les Ecoliers lui font entendre qu'ils l'ont fur:

« ÀÌÀü°è¼Ó »