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porté de joie, & qui vient la détromper, en lui apprenant que l'oncle d'Hortenfe avait donné fon fuffrage à leur hymen fecret. La Marquife, heureufement défabusée, donne la main à Lifidor, en difant:

Un feu fi plein de vérité,

Ne permet plus que je balance,
Recevez le prix du silence,

Que ma main donne à la fidélité.

Cette Comédie eft de Boiffy, elle fut dédiée à Madame la Marquife_de Pampadour, & très-bien reçue du Public, qui trouva le caractere principal naturel & bien foutenu; plufieurs fcènes très-ingénieufes, le fujet peu intéreffant à la vérité, mais les détails charmans, & le tout ensemble écrit avec une facilité admirable. Cet ouvrage valut à fon Auteur, plus que tous ceux qu'il avait compofés jufqu'à lors par la Protectrice qu'il lui fit, & qui lui obtint le Mercure & une place à l'Académie Française.

LES

LES AMANS INQUIETS.

Parodie de Thetis & Pelée, 9 Mars 1751. (1)

COLIN, jeune Berger, ouvre la fcène, & fait connaître les allarmes que lui donne fon amour pour Tonton, dans lequel il a pour Rival M. la Dune, Entrepreneur des coches d'eau, qui doit le même jour donner une fête à leur Maîtreffe. Marine, Bateliere, jeune & vive, reproche à Colin fa trifteffe, & foupconne que l'amour en eft caufe; celui-ci s'en défend, mais elle redouble, à l'arrivée de Tonton, qui est toute joyeuse de la fête qu'on va lui donner.

Des Actrices d'Opéra, qui voyageaient par le coche, ont fans doute payé leur paffage par des chants & des gambades, avec lefquels elles célebrent la fête de la belle Tonton. Des Batelieres viennent auffi mêler leurs voix bruyantes aux doux accens des Sy

(1) Le théâtre représente l'intérieur de la Maifon de Tonton.

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rénes d'Opéra, & la Dune qu'elles annoncent, vient déclarer fon amour à Tonton, qui l'affure de fa reconnaisance; mais la Dune lui demande de l'amour ; & lui chante la ronde fuivante :

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La Dune ajoute beaucoup d'offres & de promeffes à Tonton, fi elle veut lui donner fon cœur, & il fort brufquement; auffi Tonton dit-elle qu'elle ne croyait pas en être fitôt quitte. Colin s'approche de Tonton, lui marque le chagrin que lui caufe l'amour de la Dune,

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Tonton redouble fes inquiétudes, en
lui apprenant qu'elle eft encore aimée
d'un Gentilhomme, Seigneur d'un ha-
meau voisin, mais elle le raffure bien-
tôt par les plus tendres fermens d'un
amour & d'une conftance éternels:
ils forrent.

Le Théâtre feprésente un payfage. La riviere baigne une coline, fur laquelle est un vieux Château flanqué de tourelles.

Marine qui eft amoureufe de Colin, paraît avec Nanette fa camarade, qui l'affure très-fort, que Colin ne répond point à fon amour, & qu'il eft épris au contraire des charmes de Tonton. Cette nouvelle afflige Marine, qui voyant arriver Tonton, tâche de gagner fa confiance; & de pénétrer fon fecret; fitôt qu'elle s'apperçoit que Colin ne lui eft pas indifférent, elle lui fait entendre qu'elle en eft aimée elle même, & elle la laiffe en proye à la jaloufie qu'elle vien de faire naître dans fon cœur. La Couture, Valet de chambre de Bretrifer, vient déclarer à Tonton l'amour de fon Maî tre, & la bergere affligée, congédie cet Ambaffadeur avec affez d'humeur. Colin paraît: Tonton l'accufe d'inconf

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