La BOHEMIENNE. AIR: Sont les Garçons du Port au Bled. (La Bohemienne fe retire avec les Aveugles.) La DUN E. AIR: Ah! Nicolas, fois moi fidele. Pourquoi me cache-t-on le refte ? (Il fort.) Le Théâtre repréfente une campagne; Brettifer arrive avec Marine, qui lui apprend que ce n'eft pas fon frere que Tonton aime, mais un Berger, nommé Colin. Brettifer fe met d'abord en courroux & chaffe Marine, mais il s'appaife en voyant paraître Tonton, qu'il entretient encore de fes amours; elle s'excufe d'y répondre, fur ce qu'étant Batteliere, elle dépend de M. la Dune. Mais celui-ci, effrayé par l'Oracle, écrit à fon frere qu'il renonce à cette Bergere, & qu'il la lui céde de bon cœur. Ainfi plus d'excufe pour Tonton, qui fe trouve très-embarraffée, & qui fe trouble encore davantage, lorfque Brettifer lui norme Colin, il fort en menaçant. Le Berger arrive, & après une scène de tendreffe, des Gardes chaffes, envoyés par Brettifer, fe faififfent de fon Amant & le conduifent en prifon; Tonton le fuit. Brettifer revient avec Lacouture, qui lui apprend la raifon qui a engagé la Dune à renoncer fi promptement à Tonton; Brettifer le trouve très-fenfé, & chante. Hélas! hélas, mon cher, malgré fes charmes, Tournez au profit de ma gloire. Tonton vient le fupplier de rendre la liberté à Colin. Marine qui fe repent. d'avoir trahi les feux de ces Amans, lui adreflè la même priere; Brettifer fait venir Colin, & après quelques reproches qu'il adreffe à Tonton, il lui dit qu'il ne peut mieux fe venger d'eux, qu'en les mariant ensemble. BRETTIFER. AIR: Nous autres bons Villageois. Mon ami, je ne veux point Traverfer ta bonne fortune, Pour te prouver en tout point, COLIN. Je vous retiens dès à préfent, On chante la gloire de Brettifer, qui a vaincu fon amour, & la Piece finit par un divertiffement général. Cette ingénieuse Parodie eft de M. Favart. Elle fut très-bien reçue du Public; elle eut dix fept repréfentations; c'est-à-dire, huit avant Pâques, & neuf après la rentrée du Théâtre. Les Comédiens firent la clôture de leur Théâtre le 27 Mars 1751, par les Amans Inquiets, précédés de l'Apparence Trompeufe, & l'ouverture fe fit le 26 Avril, huit jours plus tard que de coutume, à cause du jubilé, par la même Parodie, précédée des Débuts, & d'un Vaudeville, qui fervit de Compliment pour la clôture & pour l'ouverture. VAUDEVILLE. Cléon, déjà fur le retour, Son hommage était des plus foux, Pour lui d'abord on s'intéreffe, Et voilà comment Il faut faire un compliment. X TONTON, Mde. FAVART. Ce n'eft point par un joli tour, Qu'il faut prouver votre flâmes Le cœur n'a pas grand chofe à dire, Où le fentiment fe fait lire ; Te fouviens-tu que dans nos bois, Tous nos Bergers, à haute voix, Si ta bouche ne put s'ouvrir, Ton cœur avait eu trop d'allarmes; Mais je vis briller le plaifir Dans tes yeux, encore pleins de larmes ; Ah! Voilà comment, &c. X Quand Life chante fous l'ormeau, |