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La BOHEMIENNE.

AIR: Sont les Garçons du Port au Bled.
Si quelqu'un époufe Tonton, (bis.)
Il en verra naître un Poupon, (bis.)
Bien plus gros Seigneur que fon pere;
Le refte eft un profond myftere.

(La Bohemienne fe retire avec les

Aveugles.)

La DUN E.

AIR: Ah! Nicolas, fois moi fidele.

Pourquoi me cache-t-on le refte ?
Cela me donne du foupçon ;
Il faut bien mieux refter garçon,
Que d'encourir un fort funefte;
Quand une femme a tant d'appas,
Nage toujours, ne t'y fie pas.

(Il fort.)

Le Théâtre repréfente une campagne; Brettifer arrive avec Marine, qui lui apprend que ce n'eft pas fon frere que Tonton aime, mais un Berger, nommé Colin. Brettifer fe met d'abord en courroux & chaffe Marine, mais il s'appaife en voyant paraître

Tonton, qu'il entretient encore de fes amours; elle s'excufe d'y répondre, fur ce qu'étant Batteliere, elle dépend de M. la Dune. Mais celui-ci, effrayé par l'Oracle, écrit à fon frere qu'il renonce à cette Bergere, & qu'il la lui céde de bon cœur. Ainfi plus d'excufe pour Tonton, qui fe trouve très-embarraffée, & qui fe trouble encore davantage, lorfque Brettifer lui norme Colin, il fort en menaçant. Le Berger arrive, & après une scène de tendreffe, des Gardes chaffes, envoyés par Brettifer, fe faififfent de fon Amant & le conduifent en prifon; Tonton le fuit.

Brettifer revient avec Lacouture, qui lui apprend la raifon qui a engagé la Dune à renoncer fi promptement à Tonton; Brettifer le trouve très-fenfé, & chante.

Hélas! hélas, mon cher, malgré fes charmes,
La crainte étouffe mon ardeur;
Mais prenons un air de victoire;
Timides effets de ma peur,

Tournez au profit de ma gloire.

Tonton vient le fupplier de rendre la liberté à Colin. Marine qui fe repent.

d'avoir trahi les feux de ces Amans, lui adreflè la même priere; Brettifer fait venir Colin, & après quelques reproches qu'il adreffe à Tonton, il lui dit qu'il ne peut mieux fe venger d'eux, qu'en les mariant ensemble.

BRETTIFER.

AIR: Nous autres bons Villageois.
(à Colin.)

Mon ami, je ne veux point

Traverfer ta bonne fortune,

Pour te prouver en tout point,
Que mon cœur n'a plus de rancune,
Chez toi j'agirai fans façon,
Comme l'ami de la maison.

COLIN.

Je vous retiens dès à préfent,
Pour Parain du premier enfant

On chante la gloire de Brettifer, qui a vaincu fon amour, & la Piece finit par un divertiffement général.

Cette ingénieuse Parodie eft de M. Favart. Elle fut très-bien reçue du Public; elle eut dix fept repréfentations; c'est-à-dire, huit avant Pâques, & neuf après la rentrée du Théâtre.

Les Comédiens firent la clôture de leur Théâtre le 27 Mars 1751, par les Amans Inquiets, précédés de l'Apparence Trompeufe, & l'ouverture fe fit le 26 Avril, huit jours plus tard que de coutume, à cause du jubilé, par la même Parodie, précédée des Débuts, & d'un Vaudeville, qui fervit de Compliment pour la clôture & pour

l'ouverture.

VAUDEVILLE.

Cléon, déjà fur le retour,
Brûlait pour une Coquette;
En vain il peignait fon amour,
Et prodiguait la Fleurette;

Son hommage était des plus foux,
Tant qu'il ne parla que tendresse;
Il offre contrats & bijoux,

Pour lui d'abord on s'intéreffe,

Et voilà comment

Il faut faire un compliment.

X

TONTON, Mde. FAVART.
Par vos propos, Amans de Cour,
Croyez-vous charmer une ame?

Ce n'eft point par un joli tour,

Qu'il faut prouver votre flâmes
Quand l'efprit eft fi babillard,

Le cœur n'a pas grand chofe à dire,
Hélas, il fuffit d'un regard

Où le fentiment fe fait lire ;

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Te fouviens-tu que dans nos bois,
D'un Loup je domptai la rage?

Tous nos Bergers, à haute voix,
Célébrerent mon courage;

Si ta bouche ne put s'ouvrir,

Ton cœur avait eu trop d'allarmes;

Mais je vis briller le plaifir

Dans tes yeux, encore pleins de larmes ;

Ah! Voilà comment, &c.

X

Quand Life chante fous l'ormeau,
On s'empreffe pour l'entendre;
C'est toujours éloge nouveau,
Sur fa voix légere & tendre;
Charmé du plaifir qu'elle fait,
Avec tranfports chacun l'admire;
Lucas eft le feul qui se tait;

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