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Un auftere devoir

Défend de vous parler & même de vous voir.. Ignorez-vous encor qu'un obftacle invincible Vous interdit l'espoir de me trouver sensible? › Que mon cœur par mon pere à d'autres vœux : promis,

Ne faurait jamais être heureux s'il n'eft sou-mis.

S'il ne fait s'immoler au pouvoir qui le lie,
S'il ne fuit la raifon & s'il ne vous oublie..

Rosette qui eft présente à cette ten-dre converfation, les raffure contre la triste nouvelle du prochain retour dẻ: fon pere, qui doit lui amener un époux.. ROSETTE..

Que craindre ayant pour vous & l'amour & Rofette?:

Mais rentrez au plus vites & nous, faifon retraite.

(lorfqu'ils font partis.) J'embarque nos Amans & je les mets à bord;; Mais je laiffe à l'Amour à les conduire au 2 Port.

Arlequin commence ainfi le troisfieme acte..

Quel défördre au Château, lorsqu'à fon ar

rivée

Le Comte va trouver la four folle achevée, Et que de deux gaillards reçus maîtres chez lui,

Ces Dames ont fait choix pour charmer leur ennui !

Comme il n'eft pas doué d'un naturel fort ten

dre,

C'est à moi fans façon qu'il pourrait bien s'em prendre,

Prenons confeil avant qu'il puiffe être arrivé:

(Le Comte paraît. )

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Arlequin prévoyant l'orage qui eft prêt à fondre fur lui, veut fe retirer; mais le Comte l'arrête. Les réponses. ambigues du Valet, donnent des foupçons au Maître, & Arlequin preffé, avoue que deux Soldats qui fe difent de fon régiment, ont été reçus chez lui, par droit d'hofpitalité. Les inquiétudes du Comte augmentent, & il or donne à Arlequin de ne point parler de fon arrivée..

Malgré cette défense, Arlequin infe

a

truit Arifte & Valentin de la fituation. embarraffante où ils fe trouvent tous. Valentin effrayé demande à fon Maître pourquoi il paraît fi content, & Arifte: lui apprend que c'eft à caufe de la permiffion que: Julie vient de lui donner de la demander en mariage à fon pere.. Valentin défespéré de cette joie déplacée, lui répond qu'il n'a pas fon pareil pour fe faire illufion, & lui con-feille de quitter une entreprise fi folle.. Arike ne veut point y confentir, & voyant Madame Duremont approcher, il le laiffe aux prifes avec cette folle.

Madame Duremont, ravie d'avoir un tête à tête avec Valentin, lui déclare l'amour qu'elle a pour lui; encore nouvel embarras pour ce Valet, qui a beau lui dire qu'il n'eft qu'un pauvre miférable; elle ne veut pas l'em croire, & perdant enfin toute retenue ;; elle lui propofe de l'enmener en Canada,, où fon pere, jadis Gouverneur de la nouvelle France, a laiffé des biens im→ menfes..

Mde.. DUREMONT.

C'eft-là que par d'heureux liens,

A. Babri du reproche, & goûtant fans cavice

Le folde agrément d'une commode vie, Eloigné pour jamais de ces climats pervers, L'un de l'autre charmés, & feuls dans l'Uni

vers,

Nous pourrons, fatisfaits d'une tranquille

joie,

Nous mêmes, nous filer des jours d'or & de Loye..

Pour fon malheur, le Comte fon frere, qui s'eft approché d'elle fans en être apperçu, a entendu cette belle déclaration d'amour, & après lui en avoir fait toute la honte, il lui dit qu'il ne faurait mieux l'en punir, qu'en l'envoyant au Canada, avec fon nouvel Amant.

Valentin veut fe retirer, mais le Comte le retient & lui fait fubir un interrogatoire plus pénible que tout ce qu'il a éprouvé d'embarraffant dans la folle entreprise de fon Maître.

Cependant le Comte & Madame Duremont le preffent toujours plus vivement, il ne trouve point de meil leur ftratagême, que de feindre qu'il eft engagé ailleurs, & de le prouver: par le portrait dont nous avons parlé &qu'il a trouvé à fon arrivée. Ce por

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trait eft justement celui de Madame: Duremont, peinte en Flore.

Valentin n'avait garde de la reconnaître dans des traits fi différens de ceux qu'il lui connaît. Trente ans s'étaient paffés depuis qu'elle était l'ori ginal de ce portrait; elle prend cette feinte de Valentin, pour une déclara tion d'amour des plus galantes, elle lui dit tendrement qu'elle va bientôt lui amener cet ob et de fa tendreffe, & elle fe retire pour aller s'habiller en: Déeffe Flore.

Le Comte Damis qui ne comprend rien, non plus que Valentin, à ce que Madame de Duremont dit au fujet du portrait, & de l'original, veut faire emprifonner ce valet embarraffé. Valentin crie au fecours, & Ergafte arrive. Cet Ergafte eft juftement l'oncle d'Arifte, que le Comte a amené avec lui pour époufer fa niece..

Valentin qui le reconnaît, commence à refpirer. Julie vient fe jetter aux pieds de fon pere, & le prie de : vouloir bien ne la point condamner à époufer Ergafte. Arifte prie à son tour: fon oncle, de ceffer d'être fon Rival, puifque la belle Julie fe déclare en fa faveur. Le Comte ne balance pass

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