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HIPPOLITE ET ARICIE.

Parodie, 11 Octobre 1742. (1).
ARICIE, feule.

AIR: Qui des deux pourrons-nous choifir.

L'AMOUR

AMOUR excite mon defir,

Et je m'offre à Diane.

Qui des deux pourrai-je choifir

Pour vivre avec plaifir?
Cherchons la paix ;

Non, le monde profane
N'a jamais
Que de faux attraits.

Mais fans Amans,

Perdrai-je ici mon tems,

Dans les ennuis ?:

C'est encor pis.

#

Hippolite fon Amant paraît & acheve. de la déterminer par ce Madrigal.

Notre Hiver eft à la Sagesse,
Notre Printems eft à l'Amour.

(1) Le théâtre repréfente le Temple de

Dianc.

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Ce Héros lui déclare le fien; la Princeffe feint de n'en rien croire afin de s'en voir mieux affurée; elle fe défend quelque tems, mais comme il ne lui convient pas de faire une plus longue réfiftance qu'à l'Opéra, elle di à Hippolite, qui la preffe de lui, don

mer fon cœur.

Abregeons, il eft à vous. Ils invoquent affez mal-à-propos Diane, afin qu'elle les protege dans leurs amours & les Prêtreffes de cette Déeffe viennent former un Ballet qui n'eft pas moins déplacé.

HIPPOLITE.

Rangez-vous, laissez danfer
La grande Prêtreffe (1).

ARICIE, après qu'on a danse.

Mais il eft à propos que la danfe finiffe, La vieille Phedre vient, & fa jeune Nour rice (2).

Phedre vient féliciter Aricie fur 1

(1) C'était à l'Opéra Mademoiselle Carville qui n'était pas une petite Danfeufe.

(2) La vieille Eremans, qui avait 30 an de plus que Mademoiselle Coupé, qui faifa le rôle d'Enone.

*

parti qu'elle a pris d'aller au Couvent; celle-ci lui répond qu'elle a bien changé de fentimens, & Hippolite qui l'approu ve comme de raifon, foutient qu'on ne doit géner perfonne ; alors Phedre entre dans une colere affreufe, & fe met à crier de toute fa force.Lorfque les Amans font fortis, Phedre dit à Enone qu'elle a découvert leur intelligence, & elle fe met à jurer de plus belle ; elle accufe fon mari de tout ce qui arrive. Enone convient que les abfens ont tort, mais lorfqu'elle apprend que Thesée eft aux

enfers; elle dit à Phedre:

AIR: Nous autres bons Villageois.

Par cette nouvelle-là,

Votre fâme eft autorisée.

PHEDRE.

Nourrice, comment cela?
Hippolite eft fils de Thefée.

NONE.

Bon! qui vous en afsurera ?
Le doute vous excufera,

Qui fait d'où je venons treteus ?
A votre penchant livrez-vous.

Phedre he demande pas mieux que

de fuivre le confeil de fa nourrice, & elle rentre pour l'exécuter.

Le Théâtre représente les enfers. Thefée paraît perfécuté par l'ombre de fa premiere femme, fous la forme de Thifiphone.

THESÉE.

AIR: Que je fuis à plaindre. Rien ne peut-il donc fléchir ton ame ?· THISIPHONE.

Mon devoir eft de t'affliger,

Je ne ferais par l'ombre de ta femme,
Si je ne te faifais enrager.

L'enfer s'ouvre, on voit Pluton fur fon trône, les Parques font à fes.

pieds.

THE SÉ E...

AIR: Quand on parle de Lucifer.

Salut à Monfieur Lucifer,

Souverain du fombre empire.

(à part.)}

Avec fa grande fourche de fer,

Sa gravité me fait rire.

(haut.)

Je fuis fatigué d'être dans l'Enfer,,

Permettez que je me retire..

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Pluton lui reproche d'avoir voulu lui enlever fa femme, & Thefée s'en excufe fur ce que c'était pour rendre : fervice à fon ami, ce que l'ufage au-torife.

PLUTON.

AIR: Il faut fuivre la mode..
On eft chez moi fort mal venu,,
En fuivant pareille maxime.

THESÉE..

De rendre le Diable cornu',
Eft-ce donc faire un fi grand crime?

PLUTON..

Tu veux de ton oncle Pluton,
Faire donc un mari commodess
Eft-ce le fait d'un Dieu Démon,
De fe mettre à la modes:

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