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Comme elles font d'ailleurs naître un grand

appetit,

Il les exhorte, il leur preferit
De faire far-tout bonne chere,
Et de ne dormir que de nuit,

Léandre fe plaint à Finette de ne pouvoir jamais s'entretenir avec fa fœur, que Cidalife obfede fans ceffe. Finette lui répond par un nouveau portrait qu'elle fait de cette fâcheufe, qui l'importune par plus d'une raifon.

FINETTE.

Elle eft vive, spirituelle.
Avec des perfonnes comme elle,
L'entretien ne tombe jamais.

Elle a pour en faire les frais,

Des reffources continuelles.

C'eft un recueil vivant de toutes les nouvelles.

LEANDR E.

Moi j'en ferais beaucoup de cas,

Sans un défaut, qui dans elle me bleffe.
On voit toujours qu'elle s'empreffe

D'être tout où l'on ne la veut pas.
par

Sans vous connaître elle se livre,

Et vient hors de propos toujours vous acoster. S'attache-t-elle à vous, rien ne peut l'écarter;

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Elle eft la premiere à vous suivre,

Et la derniere à vous quitter.

Quelques foins

que l'on

part qu'on aille,

prenne, & quelque

On la trouve toujours; on a beau l'éviter:
Elle eft en même tems à Paris, à Versaille,
Elle a le don de fe multiplier.

Par fon activité qui tient de la magie,

Elle eft de chaque fête & de chaque partie, Sans qu'on prenne jamais le foin de l'en prier.

Léandre ordonne à Lifette d'aller prier fa fœur de tâcher de fe dérober à Cidalife pour lui venir parler en fe

cret,

M. de la Joie, Médecin d'une nouvelle efpece, & fur-tout grand ivrogne, vient faire lui-même l'étalage de fes qualités, d'une maniere qui a beaucoup déplu aux fuppôts de Galien.

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Un Médecin rassemble
Toutes les qualités & tous les arts enfemble;
J'entends par arts, ceux qui par leur gaieté,
Ont mérité le nom de talents agréables,

Et concourent à la fanté,

Comme au délaffement de tous les gens ai

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mables.

Par la même raifon qu'il fe rend favorable

Aux talens d'un paffable Acteur,
S'il abufe de fa faveur,

Il lui doit être inexorable, &c..

Les deux Arlequins, après avoir affez long-tems diffimulé jufqu'à fe louer réciproquement, en viennent enfin aux menaces & aux coups. La Critique les congédie par cette réponse décifive.

Les complimens que l'un à l'autre
En arrivant vous vous êtes pouffés,
De la façon dont ils étaient penfés,
Font votre portrait & le vôtre.

T

Un Marquis fat, fuccéde aux deux Arlequins. Il demande avec confiance à l'écho du Public, ce que la renommée publie de fes exploits dans les champs de Mars & dans ceux de l'A

mour.r

La CRITIQUE.

D'après moi, je vais vous parler
Avec une exacte franchife.

Une vertu qu'on veut trop étaler,
Ne mérite pas qu'on fa prife.

Elle le fait timpanifer,

Pour peu qu'elle foit fanfaronnes

Et le Public malin fe plait à refufer
Ce qu'à foi même l'on fe donne.
Rabattez donc de cette vanité,
A tant d'honnêtes gens funefte;
Joignez à l'intrépidité,

L'heureux talent d'être modefte.

Si de vous faire aimer vous trouvez le fecret, Dans votre cœur renfermez cette gloire ; Et fachez qu'en amour, un Vainqueur indi

cret,

Bien loin de triompher, avilit fa victoire,
Puifqu'on en méprise l'objet.

Le Marquis eft remplacé par un Mifantrope, qui s'ennuye de tout, & qui n'a qu'un dégoût affreux pour tout ce qui n'a pas la grace de la nouveauté. La CRITIQUE

Je vois que votre efprit s'occupe

A chercher toujours du nouveau ; Mais de ce fentiment on eft toujours la dupe.. Le nouveau n'eft pas toujours beau.

Ne vaut-il pas bien mieux voir ces divins ou vrages,

Qu'on a de tour tems admirés,

Qui font le défespoir de ces Auteurs peu fages, Dont les pas chancelants & souvent égarés,

Les contradictions que Pigmalion éprouve, font la matiere des deux derniers actes, & ce n'eft qu'à la fin du troifieme, que l'inftant de fon bonheur arrive. Agalméris, touchée de fa perféverance, & fur-tout de la foumiflion avec laquelle, il lui laiffe la liberté de difpofer de fon cœur, lui rend enfin la justice qui lui eft dûe, & lui facrifie Clitophon, qu'elle n'a d'abord aimé que par ce que rien ne s'était présenté de plus aimable à fes

yeux.

On convint que le fujet de cette Comédie déja tant de fois rebatu, était traité d'une maniere ingénieufe; on en admira les détails, & la vivacité du dialogue; mais l'ensemble ne fit pas un grand plaifir, & ce n'eft pas la feule Piece qui ait été goûtée par les connaiffeurs, & peu accueillie du Public. Elle fut terminée par le Vaudeville fuivant :

VAUDEVILL E.

Fillette, malgré les appas
Dont la nature l'a pourvue,
Si l'amour ne la touche pas,
N'eft tout au plus qu'une ftatue;
Mais qu'un agréable blondin,

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