Retardent l'aventure; Le Sexe féminin, Veut gaillarde encolure, Et fur-tout fringante allure, Et fur-tout, &c. DORIMO N. AIR: Lucas fe plaint qu'à fa femme. Par un tendre hommage Ses yeux demandent mon cœur. LEANDRE. Quel avantage De fon village! Dorimon & Léandre s'étant retirés Iffé vient exposer ce qui se passe dan fon cœur. ISSÉ. Qu'eft-ce à dire ? Me joue un tour ; Je foupire, Cela vient de lui, Oui, Lere lanlere, Je ne fais que faire. Quand on veut lui réfifter, Doris vient auffi demander à fa four quelle eft la caufe de fa rêve rie. DORIS. AIR Pour fuir l'Amour. Quoi! ma petite Soeur, A la fin vous enchantė; Pour vos appas Depuis long-tems il chante. Iffé fait entendre à fa fœur que ce n'eft pas pour cela qu'elle foupire. Colas vient & fe plaint à elle de fon indifférence. Mais il n'en eft pas plus heureux. Dorimon qui vient après qu Colas s'eft retiré, lui déclare fon amou Iffé ne peut lui cacher plus long-tem le pen hant de fon cœur, & le quit en lui difant tendrement: Je fuis l'amour, quand je vous fuis. Léandre fait auffi une déclaratio d'amour à Doris ; mais comme il n veut pas aimer conftamment, elle n s'accommode pas de fon humeur lé gere. Paffons aux Oracles qui ont donn le nom à la Comédie. L'action fe pafle dans la Forêt de Dodône. Un Acteur Italien parle ainfi au Grand-Prêtre. AIR: Un Cordelier. Depuis un tems Paris nous idolâtre Sur notre théâtre, Et même applaudit A tout ce qu'on y dit. Quel chargement! ferait-ce par caprice, Ou par la Juftice, Qu'à la fin il rend A notre zele ardentes Of I Ni l'un, ni l'autre. AIR: Ma fable eft-elle obfcure? lure, lure. Le Public vous l'expliquera, Lera, lera, lera. L'ORACLE. AIR: Adieu paniers, vendanges font faites. Profitez bien de vos recettes, Pendant que vous prenez fix francs, Lorfque vous n'aurez plus d'enfans, Adieu paniers, vendanges font faites. (i) Iffé paraît, & demande à fon tour quel fera le fort de fon amour. L'Oracle lui répond fur l'air de l'Opéra. Iffé, de Dorimon doit être le partage, (1) On comprend facilement que ce couplet portait fur les Enfans de Poitiers; dont j'ai parlé plus haut, & qui avaient attiré tout Paris. C'était en faveur de leurs jeunes talens', que l'on avait permis aux Comédiens de prendre fix francs. Nous pafferons rapidement au dénouement, pour épargner au Lecteur les craintes d'Iffé, qui ignore que le Berger qu'elle aime, eft ce même Dorimon à qui l'Oracle la deftine. Dorimon le lui apprend, & par cet aveu, il calme tous les troubles de fon cœur. La Parodie finit par leur union; tous les Habitans du Village qui prennent part à leur bonheur, forment des danfes qui terminent cette Piece. Elle eut beaucoup de fuccès. Romagnefi qui en eft l'auteur, n'avait cependant fait que traveftir & fuivre pied à pied la Paftorale d'Iffé, que l'on donnait alors pour la quatrieme reprife. Les paroles en font de la Mothe, & la mufique de Deftouches. DEBUT DE BALETTI. Le premier Février, le fieur Baletti, fils du fieur Mario & de la Demoifelle Silvia, débuta par le premier rôle dans la Comédie du Petit - Maître Amoureux. Il fut très-bien reçu du Public, qui lui trouva beaucoup d'intelligence, & que Mademoifelle Silvia avait favorablement difpofé par le compliment fuivant. |