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toient plûtôt des hommes que des filles qui avoient conduit toute cette affaire à une heureuse fin.

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En 1622, lorfque l'on travavailloit aux Fortifications de la Ville, en creufant les Foffés du Bastion du vieux Château, on trouva une Statuë de marbre blanc, de grandeur naturelle, de la Déeffe Salus, ou d'Hygie fille d'Eculape, toute entiere, à la referve d'une main. Autour de fon bras, étoit entortillé un Serpent, dont elle devoit apparemment tenir la tête avec la main qui lui manquoit. Le Baron de Brifon qui commandoit alors dans Nifmes, en donna deux Piftolles aux Travailleurs qui l'avoient découverte. Elle tomba enfuite entre les mains de M. Abremetée, qui craignant que les Confuls ne la lui enlevaffent, la vendit à Milord Hay. Elle eft dans la Salle des Antiques du Roi d'Angleterre.

Des Statues d'Apollon, d'Efculape, & d'Harpocrate.

§. XI.

l'on

En conftruifant les mêmes Fortifications, on trouva encore une Satuë d'Apollon, ayant à fes pieds une autre Statuë d'Esculape, toutes deux de marbre, que l'on ne fçait pas ce qu'elles font devenues, non plus que celle d'Harpocrate, ou le Dieu du Silence, que nommoit ainsi, à caufe qu'il tenoit les deux doigts fur la bouche, fils de la Déeffe Ifis, par où les Payens donnoient à entendre, qu'il ne falloit gueres parler des Dieux, ni de leurs myfteres.

Des Dieux Penates, Fig. 13. De la Statue d'Homere, & de la Figure de Curtius.

S. XII.

On a trouvé à Nifmes dans plufieurs Tombeaux differens, des Dieux Penates, de terre verte, avec des Hieroglyphes des Egyptiens, que l'on eftime être, Ifis & Ofiris. On voit encore une Statuë de pierre, qui reprefente un vieillard au milieu de deux jeunes femmes qui le regardent. On veut que ce foit le Poëte Homere accompagné de fes deux filles, de l'Esprit, fçavoir l'Iliade, & l'Odißée, ou bien avec deux Mufes.

On a trouvé encore un marbre où eft reprefenté un homme à cheval, tête baiffée, fans étrier & fans harnois, que l'on prétend être Curtius Chevalier Romain, qui fe jetta dans un gouffre par ordre de l'Oracle.

De diverfes Tétes Antiques que l'on a trouvées dans Nifmes.

§. XIII.

Une tête à deux vifages, que l'on eftime être Janus, ne pourroit-elle pas être celle de la Statuë à quatre jambes?

Trois têtes n'ayant que deux yeux, & trois autres

têtes en bronze ayant quatre yeux.

Une tête de marbre blanc, Fig. 14. reprefentant la face d'un bel homme, ayant affez de barbe, portant une corne de Belier au fommet de la tête, des cheveux crêpés comme la Toifon d'un mouton, que l'on a crû être une tête de Jupiter Ammon, avec beaucoup de vraisemblance, que l'on adoroit en Libye à fon Temple, fous la figure d'un Belier, bâti par Bacchus.

Une tête de marbre qui a le mufeau d'un Bœuf, par rapport à Apis, adoré des Egyptiens.

Il fut trouvé dans le Canal de Viftre une tête d'homme de bronze, à laquelle on n'a fçu quel nom lui donner. En l'an 1625, il fut trouvé entre la Porte de la Bouquerie & celle des Prêcheurs, où eft à prefent le grand Cours, audeffous d'un Pavé à la Mofaïque, une tête de Plotine de marbre blanc.

On a trouvé encore un Autel triangulaire, où eft dépeint en demi-relief à l'un de fes côtés le Dieu Mercure, avec des aîles à la tête, fon caducée à la main gauthe, & une bourse à la main droite; à un fecond côté on y voit une Urne; & à fon troifiéme, un Poiffon.

Des Aigles Romaines.

J. XIV.

On a trouvé en plufieurs endroits de Nifmes des Aigles Romaines, toutes de marbre blanc, de grandeur naturelle, d'un tres beau deffein, comme chez Monfieur Maffip Avocat du Roi, & près de la Fontaine au frontifpice d'une vieille Porte. On a trouvé de ces Aigles jufqu'au nombre de quatorze en divers endroits des ruines de l'ancienne Ville. Il manque la tête à ces Aigles, que l'on a ainfi mutilé lorfque l'on a démoli les bâtimens aufquels on les avoit employées pour orhemens: car il eft aifé de penfer qu'elles tenoient à leurs becs des feftons, que l'on voit encore, garnis de fleurs ou de fruits; & que ces figures étoient employées, fuivant les apparences, audeffus des Portes pour ornemens, à des Frontifpices, ou à des Frifes, &c.

Des Infcriptions & Epitaphes.

§. X V.

l'on

On trouve à Nifmes un tres grand nombre d'Inf criptions & Epitaphes, les unes Hebraïques, les autres Grecques, & les autres Latines. Monfieur Baux Medecin, à plufieurs Recueils de ces Infcriptions, tirées fur des pierres antiques J'en ai compté jusqu'à 175 fur divers fujets. Il a de plus, un Recueil de ce que a trouvé en divers endroits, foit en urnes de terre, de verre & de bronze; foit en divers autres inftrumens fervant aux Sacrifices, comme Couteaux, Pareres, Anneaux, Miroirs d'acier, Chandeliers, Pavés à la Mofaïqne, Lacrymatoires, Dieux Penates, Lampes Sepulchrales, & plufieurs autres chofes curieufes..

On n'auroit jamais fini, s'il falloit tapporter tout ce que l'on a trouvé de curieux en fouillant en divers endroits du terrain de la Ville de Nifmes, dans l'enclos de fes anciens murs, & ce que l'on trouve encore chaque jour.

En parcourant les rues de Nifmes, on voit en plufieurs endroits des fragmens de colomnes, piedeftaux, chapiteaux, & autres ornemens d'architecture, de tant de manieres differentes, foit de pierre dure, ou de mar bre, qui font voir combien l'ancienne Ville devoit être magnifique & fuperbe dans fes Bâtimens. La nouvelle Ville d'aujourd'hui n'eft bâtie que fur les ruines de l'ancienne ; & le rez de Chauffée où les hommes marchent à prefent, eft plus élevé que celui où les Romains fe promenoient autrefois dans les ruës, de fix, neuf, & douze pieds, tant du plus, que du moins, fuivant les differens comblemens des édifices, plus ou moins grands, qui furent alors démolis. L'Amphitheatre eft enterré dans fes ruines de neuf à dix pieds; la Tour

magne, d'environ deux toifes; le Temple de Diane, de quatre à cinq pieds; & la Maison quarrée le feroit de deux, quatre, fix, douze à quinze pieds en divers endroits, comme je l'ai vûë autrefois, fi on n'en avoit pas déblayé les décombres, qui l'enfeveliffoient en partie, pour la falre voir dans fon état de perfection, telle qu'elle eft aujourd'hui.

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CHAPITRE VII.

Critique de l'Ouvrage par l'Auteur, & Jon Apologie.

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S. I.

E ne fuis pas bien perfuadé que Nemanfus fils d'Hercules, ait été le Fondateur de Nifmes. Ce n'eft qu'une pure conjecture, qui n'a du rapport qu'à fon nom. Cependant, fi je n'adopte pas ce fentiment, quel parti dois-je fuivre? Car fi je ne veux pas que Nemaufus foit le premier qui ait impofé fon nom à la Ville de Nifmes, où irai-je chercher ailleurs dans l'Hiftoire, autre que lui, qui ait pû faire jetter les premiers fondemens de cette Ville, pour être ainsi nommée du nom de fon Auteur? Si cela n'eft point, & que je ne trouve rien de mieux qui me prouve le contraire, je dois m'en rapporter ou à la dénomination, ou à la Tradition, ou à l'Hiftoire. Les uns & les autres favorisent mon opinion. L'Hiftoire m'aflure que Nifmes étoit avant l'arrivée des Phocéens s; que Nemaufus étoit environ mille à onze cens ans encore auparavant; & pourquoi Nifines ne pourroit-elle pas être depuis ce temps-là, puifque de fimples Villages fubfiftent depuis plus de deux mille ans? Si la dénomination, la Tradition & l'Hiftoire fe concilient fi bien fur ce fait, &

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