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Dans l'ordre des religions révélées les principales subdivisions sont :

Le Judeo-Christianisme,

Le Magisme,

Le Boudhisme;
L'Islamisme.

Dans les religions d'ordre mixte, nous pouvons classer les nombreuses sectes du polythéisme et du monothéisme, qui ont eu leurs oracles et leurs devins, et qui admettent le culte des esprits sous diverses formes.

Nous pourrions former un quatrième ordre ambigu, dans lequel on classerait les religions révélées ou naturelles dont les traditions sont ou perdues complètement ou conservées seulement à l'état de mythe.

Le nombre des philosophies n'est peut-être guère moindre que celui des sectes religieuses mais toutes les philosophies positives se résument plus ou moins dans le panthéisme, toutes les philosophies négatives se rapprochent plus ou moins de l'athéisme; et toutes les philosophies mixtes sont des variantes du déisme. L'éclectisme lui-même se range forcément, dans cette catégorie mixte, entre le panthéisme et l'athéisme. Du reste, nous ne prétendons pas le moins du monde classer telle ou telle école philosophique dans une des catégories exclusivement. Notre but n'est autre que celui de faire ressortir les principaux caractères de chaque doctrine, et de prouver que toutes ont fait des travaux utiles à l'humanité, en cultivant respectivement certaines séries d'idées et de doctrines tout-à-fait méconnues par leurs adversaires.

Cette diversité des doctrines a sa racine dans les différences de caractères que présente l'esprit humain à diverses époques de l'histoire de l'humanité, et en divers lieux sur notre globe. Elle a un double but d'utilité dans l'incohérence actuelle des idées: celui de faire contrepoids à l'esprit d'exclusivisme d'une part, et d'autre part celui d'élaborer les principes de la vérité unitaire sous une multitude de faces différentes. Examinons donc rapidement la nature particulière des doctrines diverses et les différences de leurs points du vue respectifs.

Dans cet examen, nous serons forcé de passer rapidement et sans méthode d'une secte à une autre, d'un point de vue particulier à un

autre, pour faire entrevoir l'étendue du travail plutôt que pour l'entreprendre nous-même dans tous ses détails. Il faut nous borner principalement à l'Europe, et encore à une partie seulement des sectes connues dans ce coin du monde. Ce travail réduit suffira amplement pour atteindre notre but, qui est de faire entrevoir l'utilité des doctrines diverses et la possibilité de les concilier en principe dans le dogme de l'unité universelle et la religion de l'Harmonie. Le christianisme est la base de cette religion, mais les divers noms des sectes de l'église actuelle ne peuvent lui convenir le nom d'HARMONISME deviendra nécessaire pour correspondre au nouveau caractère du christianisme développé dans tous ses détails et transformé dans ses dogmes. Il est bien entendu que cette transformation ne regarde que les dogmes établis par les conciles et nullement les principes de l'Évangile.

Avant d'entrer plus avant dans les distinctions de sectes religieuses et philosophiques, nous pouvons nous arrêter un instant pour observer quelques uns des caractères essentiels qui distinguent ces grandes divisions.

EXCLUSIVISME DES SECTES.

1o Chaque religion se croit très-supérieure à toutes les autres, et seule en pleine possession de la vérité par excellence. Aucune n'ose amoindrir cette prétention au monopole exclusif; car ce serait avouer une lacune qui demanderait à être comblée;

2o Les religions naturelles ont servi à constituer et à gouverner, pendant de longues suites de siècles, des nationalités aussi considérables que celles constituées par des religions révélées ou surnaturelles; témoin l'empire de la Chine qui contient presqu'un tiers du genre humain. Dans ce vaste empire, presque tous les arts de la civilisation ont pris naissance avant d'éclore dans les nations d'Europe;

3o Les sectes révélées ne sont pas moins diversifiées dans leurs croyances et leurs dogmes particuliers que ne le sont les religions naturelles dans les leurs;

4o Presque toutes les sectes religieuses à croyances surnaturelles ont une tendance à dédaigner tout ce qui est matériel, visible et naturel dans la vie, et à préconiser outre mesure tout ce qui est spirituel, invisible et surnaturel. Les religions naturelles ont des tendances à l'excès contraire. Chacune de ces catégories de religions a son côté utile et son côté faible. Elles se complètent réciproquement dans leurs tendances légitimes, et se neutralisent de part et d'autre dans tout ce qui est excessif et exclusif. De là la nécessité d'une étude générale de toutes les croyances pour arriver à un dogme supérieur d'harmonie sociale et religieuse.

Les religions les plus opposées ont cependant des points de ressemblance. Les religions naturelles admettent l'existence d'un monde surnaturel, et prétendent y avoir de l'influence, tout comme les religions surnaturelles; l'empereur de la Chine va jusqu'à prétendre distribuer des dignités dans l'autre monde. Un plébéien chinois qui ne peut pas obtenir des dignités pour lui-même dans cette vie, peut en acheter pour ses aïeux dans l'autre. L'Église romaine donne aussi aux morts des titres de sainteté; puis, tout en prêchant que son royaume n'est pas de ce monde, elle s'est fait un petit royaume temporel à Rome.

Une chose digne de remarque, c'est l'influence, balancée en nombre, des grandes divisions primaires. Les religions naturelles règnent sur un tiers du genre humain, à peu près 300,000,000 d'âmes. Les religions surnaturelles règnent sur un nombre à peu près égal, et les religions intermédiaires ou mixtes se partagent l'autre tiers. Il faut observer pourtant que la religion surnaturelle par excellence, le christianisme, règne sur la portion de l'humanité qui domine toutes les autres, et qui les conduit dans la marche du progrès.

En philosophie, on remarque des contrastes semblables à ceux que nous venons d'observer en religion.

PANTHÉISME ET ATHEISME.

Le panthéisme et l'athéisme sont l'opposé l'un de l'autre, et pourtant il y a entre eux des points de contact très-remarquables. Tous les deux sont la négation absolue des révélations et des faits surnaturels. Tout est Dieu dans l'un, rien n'est Dieu dans l'autre : ce qui revient au même, en dernière analyse; car, si Dieu n'a pas d'existence personnelle et providentielle, c'est tout-à-fait, pour nous, comme s'il n'existait pas.

Il y a cependant un grand enseignement à tirer des études et des raisonnements de l'une et de l'autre secte; d'où nous devons conclure que toutes les deux ont eu leur raison d'être et leur utilité. L'athéisme, par sa protestation morale contre les iniquités et les horreurs de la création subversive et des atrocités de l'histoire, a appelé l'attention des esprits sur le problème de la Providence inverse, représentée par les idées du diable et des esprits malfaisants dans les révélations religieuses. La dualité des principes, bons et mauvais, a été brisée, pour ainsi dire, par la dénégation absolue de l'athéisme, et par ses raisonnements qui prouvent que la Nature est un discord général sur notre globe, et non un balancement de bons et mauvais principes. L'observation montre le mal en dominance de sept sur huit, dans presque tous les ordres de faits et de phénomènes sur notre terre. De là les froissements moraux pour la cons

cience humaine, et la légitimité du doute, chez certaines natures, sur l'existence même de Dieu.

Cette protestation absolue vaut mieux, assurément, pour l'esprit de recherche, que les dogmes religieux sur la dualité d'influence entre Oromaze et Arimane chez certains peuples, Dieu et le diable chez les

autres.

Le mal existe en dominance partout, et tant que l'esprit humain n'a pas trouvé la raison d'être de cette prédominance du mal, les athées ont eu raison de protester contre l'idée d'un Dieu bon et d'une Providence bienfaisante, selon l'idée purement naturelle et instinctive de la bonté divine.

Le dogme d'harmonie rendra raison de cette anomalie apparente dans la nature, en prouvant que la justice inverse de la Providence vaut mieux pour l'humanité, en état d'enfance, que la justice naturelle et directe selon le cœur humain.

Nous avons déjà touché à cette question dans notre premier article. sur la question religieuse (livraison de janvier et février 1845). Nous y reviendrons plus tard, en traitant la question de la Providence directe et inverse, essentielle et exceptionnelle, harmonique et subversive. On verra que le diable n'est pas méchant toujours, et qu'il pourra changer de caractère, au besoin, pour se rallier à Dieu et faire le bien. Les athées seront alors, comme le diable même, convertis à la croyance dans la bonté divine et à l'existence de la Providence.

Le panthéisme aussi a sa raison d'être dans les exagérations du monothéisme. Ni l'un ni l'autre n'explique le mot de Providence, mais ils s'empêchent de conclure réciproquement sur la personnalité ou l'impersonnalité de Dieu. Le dogme seriaire peut seul les mettre d'accord finalement en prouvant la nécessité, pour l'esprit humain, d'admettre la personnalité distincte et hiérarchique, tout en restant muet devant l'absolu infini.

Selon ce dogme, il est de toute nécessité que la collection d'âmes qui peuple un astre soit régie par une Providence immédiate, une personnalité intelligente gouvernant toutes les autres qui lui sont subordonnées. On peut donner à cet être le nom qu'on voudra, mais sa fonction n'est pas moins une branche intégrale de la Providence universelle. Chaque globe a son humanité, et chaque humanité son chef, qui s'appelle, si l'on veut, Homme-Dieu ou Dieu-homme. Chaque système solaire a son chef personnel, qui régit à son tour ses subordonnés; et ainsi de suite pour une masse de systèmes solaires formant univers, une masse d'univers formant binivers, une masse de binivers formant trinivers, etc., etc., jusqu'à l'infini, devant lequel il faut s'arrêter.

Et remarquons bien qu'il nous est impossible d'arriver à l'idée d'une

personnalité infinie, puisque, quelle que soit l'étendue que nous donnions à notre imagination pour monter vers l'absolu, nous sommes obligés de nous arrêter à la fin devant une personnalité-chef, divine si l'on veut, mais limitée et finic, quand même nous monterions des univers, binivers, etc., aux limites du polyvers le plus étendu que l'on puisse imaginer.

Il est donc impossible d'arriver à la connaissance de l'absolu infini. Nous sommes forcément rejetés dans les sphères du fini pour nous faire une idée de la personnalité providentielle. Quelle est donc la hiérarchie des êtres intelligents dans l'univers? quelles sont les puissances créatrices de chaque catégorie d'êtres intelligents? quelles sont les fonctions directrices et providentielles des chefs de globes, d'univers, de binivers, de trinivers et jusqu'à l'infinivers? tel est le problème réel de la philosophie universelle.

Le panthéisme n'a pas posé ce problème dans son aspect hiérarchique, et, par conséquent, ses doctrines sur les attributs de Dieu et sur la nature de la Providence intégrale sont demeurées vagues et insuffisantes.

La définition même des mots de Dieu et Providence est confuse et incomplète chez toutes les sectes. La méthode sériaire peut seule nous donner ce qui manque dans tous les systèmes de religion et de philosophie, c'est-à-dire des idées nettes et précises sur la Providence et sur l'harmonie universelle. Le type de la loi universelle, la clé de la méthode sériaire se trouve dans l'esprit humain, et Fourier nous a mis cette clé entre les mains par son analyse des passions et des facultés de l'homme. C'est là qu'il faut l'étudier et le prendre, si l'on veut savoir s'orienter dans le dédale de la Nature et des Révélations divines.

Toutes les sectes ont cherché, chacune à sa manière, cette clé de la loi universelle de l'Harmonie; les unes, dans les Révélations purement naturelles; les autres, dans des Révélations dites surnaturelles. Quelquesunes l'ont cherchée à la fois dans les deux ordres de Révélation.

Nous venons de voir que chacune des grandes catégories a travaillé utilement pour la vérité, sans avoir trouvé le dernier mot de l'énigme générale; et nous verrons, en pénétrant dans l'esprit des nombreuses sectes, que le travail spécial de chacune d'elles a porté une lumière plus ou moins grande sur certaines questions de détail. Continuons 'analyse.

LES SECTES DU CHRISTIANISME.

En nous bornant au genre judéo-chrétien, dans l'ordre des religions révélées, nous aurons au moins quatre grandes divisions d'espèces qui pivotent sur le même livre sacré, l'Ancien et le Nouveau Testament; à savoir :

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