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La tolérance est nécessaire comme base de la transition universelle qui se prépare, et qui doit commencer dans le règne des idées avant d'être accomplie dans le règne des faits. Cette tolérance cependant a des bornes; elle a des caractères qu'il faut distinguer avec soin si l'on veut dominer la question du pur fatalisme. C'est au point de vue supérieur et divin qu'il faut tout étudier, tout admettre dans la Nature et le Verbe religieux; mais au point de vue de l'homme et de sa vie pratique, il faut dissiper les doctrines meurtrières, anéantir les ètres malfaisants. Constatons seulement que les mauvaises doctrines et les êtres malfaisants auront tous leur raison d'être providentielle, tant que l'esprit humain n'aura pas étudié les lois de Dieu et compris aussi bien celles qui sont subversives, exceptionnelles et passagères que celles qui sont harmoniques, générales et permanentes.

Il faut distinguer aussi l'état acerbe et imparfait des dogmes vrais au fond, de l'état de maturité qu'ils devront un jour atteindre. Ce dernier genre de tolérance est nécessaire en pratique, au point de vue purement humain; le premier n'est admissible qu'en théorie et au point de vue divin; car, les bêtes fauves et les étrangleurs ne sont pas des êtres sociaux et harmoniques qui se raffinent par le progrès, mais des éléments de désordre qu'il faut détruire dans leurs germes.

Toutes ces différences de doctrines dans les esprits et de verbes incarnés dans la nature ont leurs raisons d'être dans les vues supérieures de la Providence. Personne n'en doute pour ce qui concerne les divers instincts des êtres inférieurs, et si Dieu a agi ainsi dans ces premières créations de la nature, l'homme a dù nécessairement suivre une pareille loi dans les premières créations de son esprit.

C'est ce qu'il fallait établir pour légitimer tous les cultes et toutes les doctrines de la terre dans l'étude générale de la question religieuse, telle que nous devons la poser et en chercher aujourd'hui la solution, c'est-à-dire, pleinement et sans réserve, libre de préjugés et de préoccupations systématiques. Cette solution n'est pas difficile à trouver, mais elle demande du temps pour séduire tous les cœurs et satisfaire les esprits.

De même que les mauvaises herbes, les marécages, le malaria et la stérilité disparaissent devant la culture de la terre et des bons fruits par l'homme, de même les mauvaises doctrines et les faux dogmes religieux disparaîtront devant la culture de l'esprit humain et l'étude de la révélation universelle. Et de même que les bêtes fauves et les insectes nuisibles disparaissent à l'approche de la civilisation, de même la violence et la loi du plus fort ou du plus rusé disparaîtront de la société incohérente à l'approche de la doctrine et de la pratique de l'association et de la fraternité sociale et religieuse.

Gardons-nous de croire cependant que les mauvaises herbes et les animaux malfaisants sont inutiles pendant le règne de l'ignorance et l'incohérence dans le monde, pendant le règne de la désolation morale et matérielle de notre globe. Rien n'est inutile à sa place et dans son temps. Tout ce qui est subversif et malfaisant dans les créations de la Nature et de l'esprit humain doit disparaître néanmoins en temps et lieu par l'effet de la transformation générale que l'homme est appelé à effectuer progressivement sous la Providence de Dieu.

Après l'étude des contradictions réelles ou apparentes entre les types organiques et les formes symboliques dans les révélations et les cultes, vient celle des transformations générales, et la distinction des types sériaires en modulations analogiques.

TRANSFORMATIONS PROGRESSIVES.

De même que dans le monde organique de la Nature il y a des modulations ou des transformations générales, telles que celle par laquelle le règne animal existant a été substitué au règne animal antediluvien, de même dans le monde des idées et des doctrines, ainsi que dans celui de l'organisme social et religieux qui en découle, il y a des modulations plus ou moins apocalyptiques par lesquelles de nouvelles idées et de nouveaux organismes sociaux sont substitués à ceux qui existaient auparavant. La première chose à remarquer dans ces grandes modulations de la Nature, c'est que les types qui dominaient par leur importance dans le premier ton de la création, cèdent la place à d'autres d'un type différent et prennent un rang inférieur dans la nouvelle modulation. C'est ainsi que les types de lézard et de crocodile, de mastodonte, d'itchyosaurus qui dominaient en première époque de création ont complètement perdu leur importance comme type d'organisme animal dans la seconde époque. Ces types monstrueux formaient pour ainsi dire la tonique et la dominante de toutes les gammes de la création animale prédiluvienne, mais aujourd'hui ils forment l'exception seulement dans la série générale des êtres; et même dans cette proportion minime la réduction est composée : les corps étant infiniment moins puissants et les instincts moins féroces, dans ce genre de type organique.

Nous n'entrerons pas ici dans les détails de la distinction générale des types sériaires de la création antediluvienne d'avec ceux de la création post-diluvienne. Il suffit de constater que les types qui forment la base générale de la création à une époque, passent à l'état inférieur et exceptionnel dans l'époque suivante: d'où nous pouvons conclure que les types exceptionnels de l'époque actuelle, tels que les animaux domestiques et les espèces utiles serviront de base pour l'époque nouvelle

dans les modulations de la Nature, et les types subversifs les plus nombreux aujourd'hui, tels que les bêtes fauves, les insectes nuisibles et en général les espèces inutiles, deviendront exceptionnels en nombre et en importance.

Si donc les modulations de la Nature doivent être réglées par cette loi du progrès et que l'esprit humain doive être subordonné au même mouvement dans ses idées, il est clair que toutes les doctrines qui règnent aujourd'hui dans la société doivent être remplacées par de nouvelles, dont les types existent à présent, mais sans importance pratique ou plutôt sans influence étendue dans le monde.

Les doctrines régnantes aujourd'hui sont celles de l'incohérence sociale et de l'égoïsme individuel. Les doctrines de l'association universelle sont aux autres, en influence, ce qu'est l'exception à la règle. De la nous devons induire que les modulations nouvelles d'idées seront basées sur l'exception d'aujourd'hui, et que les idées-types de l'incohérence sociale et religieuse doivent disparaître presque entièrement dans la transformation qui se prépare.

Rien ne s'anéantit cependant dans le monde; tout se transforme et se complète. Les animaux supérieurs ont tous les organes et les facultés des animaux inférieurs, mais dans un état plus développé, plus complet. Il en est de même des idées et des doctrines de l'harmonie. Elles doivent développer, compléter toutes les idées et les doctrines passées, sans les nier ni les rejeter comme inutiles, sauf à les classer et à les ordonner toutes selon les temps et les lieux, les proportions et les applications convenables.

La doctrine théorique et pratique du monde nouveau est celle du Christ, « Aimez-vous les uns les autres; Faites à autrui ce que vous voudriez qu'on vous fit. » Cette doctrine est bien admise aujourd'hui en théorie, mais pas en pratique. C'est la doctrine contraire qui règne dans les dogmes et dans les faits, dans l'Église aussi bien que dans les États civilisés. Ce qui est donc aujourd'hui l'exception dans la pratique doit être pris pour règle de l'avenir dans la modulation nouvelle de l'harmonie sociale et religieuse.

Il n'est pas nécessaire d'insister sur cette thèse. Tous les socialistes l'ont déjà comprise, et les autres ne manqueront pas de l'admettre aussitôt qu'ils l'auront saisie.

Ses développements se rattachent plus directement à une question que nous sommes obligés de renvoyer; celle de la distinction des lois contrastées de la Providence en justice directe et en justice inverse, ou équilibre providentiel entre la justice et l'injustice morale et religieuse. Nous passerons donc de suite à l'étude de la question suivante.

DU VERBE CÉLESTE ET DU VERBE TERRestre.

Il peut sembler étrange que nous parlions de Verbe céleste et de Verbe terrestre, quand rien n'est moins prouvé, pour la masse des lecteurs, que l'existence même des esprits célestes dont nous voulons connaître le Verbe, ou, du moins, les éléments du Verbe ou langage. On pourrait en dire autant de toutes les questions métaphysiques où la nature des choses inconnues ou invisibles se découvre par la connaissance des lois qui régissent à la fois le monde des idées et le monde des faits. La nature des choses physiques se manifeste aux yeux de l'esprit; car bien des choses invisibles à nos sens sont visibles pour l'intelligence.

Nous savons bien que certaines gens sont myopes quant aux yeux de l'esprit, comme d'autres le sont quant aux yeux du corps; et ceux-là diront, comme ils l'ont dit déjà, qu'ils ne voient pas clairement nos déductions. Nous le regrettons pour eux, mais nous ne devons pas moins décrire ce qui est très-visible dans le champ des visions intellectuelles plus fortes et plus exercées.

Il s'agit donc de rapports et de lois, de parallèles et de comparaisons entre les phénomènes visibles et les phénomènes invisibles. Les uns et les autres sont liés par un seul et même principe, principe que nous pouvons connaître, et dont les effets se déduisent d'avance de l'intelligence des milieux divers dans lesquels une même loi domine.

Il n'y a d'étrange dans cette étude que le peu de méthode qu'on y a porté jusqu'à présent. Aujourd'hui nous pouvons et nous devons mieux faire, car tant que l'homme ne saura pas ce qu'il désire connaître, il ne sera qu'un pauvre esclave de la peur, de l'ignorance et de l'incertitude: un perclus superstitieux devant Dieu, et non pas une intelligence créatrice, libre et rectrice en coopération divine dans l'harmonie universelle de la Nature.

Le but de ce chapitre est la distinction de la parole divine d'avec la parole humaine, ou du Verbe céleste d'avec le Verbe terrestre dans le sens général du mot Verbe ou langage. Cette distinction préalable est nécessaire à l'étude de la révélation céleste ou religieuse, dite du VERBE DIVIN. Qu'est-ce donc qu'un Verbe divin, qu'est-ce qu'un Verbe bumain? et quels sont les rapports qui existent ou peuvent exister entre ces deux genres de langage?

Nous croyons qu'il ne peut exister qu'une seule loi de pensée et de parole universelles, un seul Verbe ou principe de communication vraie des idées et des sentiments humains ou divins; mais ce principe d'unité supérieure, comme tous les principes généraux de la création, peut

renfermer une variété infinie de modes d'expression et de degrés de perfection dans son ensemble absolu.

La parole est l'expression de la pensée, et la pensée est le mouvement de l'intelligence. D'où il suit que, dans la hiérarchie générale des êtres, les degrés de perfection dans la parole sont en rapport direct des perfections de la pensée; et cette perfection est elle-même l'expression exacte de la puissance de l'intelligence. Donc, plus les êtres sont élevés dans leur puissance, parfaits dans leurs mouvements, plus leur langage ou l'expression de leurs pensées se rapproche de la perfection absolue des sciences et des principes.

Pour traiter cette question au point de vue le plus simple de la méthode sériaire, il faut en poser ainsi qu'il suit les éléments, qu'on pourrait multiplier beaucoup par une analyse détaillée, que les limites de ce travail ne nous permettent pas.

4° Science

2o Langage

3° Prophétie

céleste, des anges et archanges.
mixte, des prophètes inspirés.
terrestre, des hommes ordinaires.
céleste, des anges et archanges.
mixte, des prophètes inspirés.
terrestre, des hommes ordinaires.

céleste, des anges et archanges.
mixte, des prophètes inspirés.

terrestre, des hommes ordinaires.

Unité providentielle et progressive des trois termes, langage, science et prophétie, dans leurs trois essors, célestes, terrestres et mixtes.

Le langage est nécessairement l'expression des idées et des sentiments des êtres intelligents, et les degrés de perfection dans le langage correspondent à ceux de la perfection dans la science, chez les êtres célestes comme chez les êtres terrestres. La puissance de prédire ou de prophétiser dérive aussi de la science, et les degrés de perfection ou de certitude dans l'une sont adéquates ou parallèles à ceux de l'autre. La science terrestre est très-limitée à présent, nous le savons; mais elle ne l'est pas tellement que la prophétie ou la prédiction dans ses moindres degrés lui soient interdites d'une manière absolue. En astronomie, elle prédit déjà bien des mouvements avec certitude; en physique et en chimie elle peut prévoir et annoncer d'avance beaucoup de résultats certains dans des circonstances et des conditions connues; en mécanique et en applications mathématiques il en est de même bref, la science terrestre tend de plus en plus à grandir dans sa puissance de prédiction par la seule connaissance des lois invariables de la nature,

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