페이지 이미지
PDF
ePub

plus constante de nos impulsions naturelles, on doit le désigner comme 1er foyer d'Attraction, et ce n'est pas arbitrairement que je lui doune le 4er rang. Mais n'oublions pas qu'il est irrégulier d'envisager le luxe en simple, il se compose de 2 éléments, santé et richesse, nécessaires tous deux à former le Luxe. Un paralytique, un aveugle, désirent tout autre chose que la fortune pécuniaire, ils souhaitent la santé, le luxe interne ou plein exercice des 5 sens; un goujat bien portant, mais affamé et sans argent, désire tout autre chose que la santé, il n'en a que trop, il céderait pour quelque argent moitié de son appétit à un prélat. Il est donc avéré qu'on désire les 2 luxes à la fois, interne et externe, et que le luxisme est passion composée formée de 2 éléments, santé et richesse, tous deux nécessaires à chacun des 5 sens.

Il en est de même des 2 foyers, Amantisme ou Groupisme. Je prouverai ailleurs qu'il est composé ainsi que le 3o, Sériisme. Ne nous engageons pas prématurément dans ces discussions un peu abstruses, et glissons sur tout ce qui fatiguerait l'attention du commençant. Je me borne pour indice à citer un des groupes, celui d'Amour; il est évidemment formé d'un lien matériel et d'un lien spirituel. Les 3 autres groupes sont de même des liens composés, et les partisans de la simple nature, ou nature simple, trouveront un fâcheux antagoniste dans le traité de l'harmonie passionnelle, où il est prouvé que l'ordre composé est nature passionnelle de l'espèce humaine, et qu'elle ne peut admettre les ressorts et plaisirs simples qu'accidentellement, en petite minorité et pour relais ou diversion aux ressorts composés.

Chacun des deux premiers foyers d'Attraction, Luxisme et Amantisme, porte en lui-même un germe de discorde. Les groupes sont sujets à l'inconstance qui conduit parfois de l'amour à la haine; d'autre part les plaisirs sensuels nous égarent, nous entraînent à des excès dans lesquels l'individu se préjudicie à lui-même. Il y a donc germe de désordre dans chacun de ces 2 foyers d'attraction; discorde interne dans les 2 passions, Luxisme et Amantisme, et dans chacune des 9 passions radicales qu'elles engendrent. Tout homme judicieux ressent le désir de les concilier, de mettre en balance les plaisirs de l'âme avec ceux des sens, d'établir entre eux un équilibre, une justice permanente, subordonner leurs développements aux convenances domestiques et sociales dans les familles corporatives, communes, royaumes, etc.

Les hommes les plus ignorants, les paysans, les sauvages, les enfants mẻmes, éprouvent ce besoin de législation, ce désir d'établir un équilibre dans l'essor habituel des passions, désir qui forme le 3e foyer d'attraction ou 3o but de nos caractères. Il se développe grandement chez les savants et les princes. Tous composent à l'envi des systèmes de législation ou d'équilibre social plus ou moins illusoires, mais qui dénotent la tendance générale de l'esprit humain à l'équilibre social et domestique. Les corporations composent des statuts pour leurs ligues affiliées, les pères pour leurs familles, les enfants pour leurs conciliabules, le monde galant pour ses coteries; enfin, la manie des constitutions, lois et statuts est universelle; aussi, dès qu'une assemblée politique jouit de quelque licence, la voit-on s'évertuer à constituer et régénérer.

Ce 3 foyer est le plus digne d'attention parce qu'il est le recteur des 2 autres, et que cette manie de législation et d'équilibre, balance, contre-poids,

garantie, est ce qui a le plus occupé l'esprit social. Pour résoudre en peu de mots ce grand problème, apprenons-lui que tous les équilibres et contrepoids imaginables se trouvent dans l'essor de la passion Sériisme, qui fournit 3 touches en octave radicale, savoir:

40. L'intrigante ou Cabaliste.........

= Discord.

44. L'alternante ou Papillonne.............................. = Variante.
12. L'engrenante ou Composite...........

Accord.

Ces 3 passions, nommées distributives, sont très-peu remarquées dans l'ordre civilisé, où on se borne à les insulter et les traiter de vices. Elles sont pourtant les seuls leviers qu'on puisse mettre en jeu pour opérer l'harmonie des 9 sensitives et affectives qui sont réduites aux déchirements perpétuels tant qu'on n'a pas découvert le secret de l'unité, le jeu des séries qui ne repose que sur l'essor combiné de ces 3 passions. J'en préviens le lecteur longtemps à l'avance pour l'encourager en lui montrant l'extrême resserrement du problème d'harmonie universelle, qui se borne à faire jouer combinément ces 3 ressorts, but qu'on atteint pleinement par le mécanisme des séries contrastées et graduées.

Nos législateurs prétendent fonder le bon ordre et l'harmonie sociale sur l'art de réprimer les passions, ou, selon les paroles de Corneille, sur la purgation des passions. Il semble, à les entendre, que ces 12 ressorts du mouvement soient 42 poisons que Dieu nous ait inoculés, et qu'il faille évacuer de nos âmes pour y faire entrer les 400,000 tomes de philosophie.

Le système social de Dieu procédera bien différemment. Il ne fonde l'Harmonie que sur l'essor complet des 12 passions radicales, sur l'art de prévenir leurs excès par la multiplicité, le contraste et la succession judicieuse des plaisirs. On atteindra ce but en résolvant le problème bien restreint du développement des 3 passions distributives qui, dans leur action combinée, ont l'inestimable propriété d'harmoniser les 9 autres, les 5 luxes et les 4 groupes.

Le lecteur doit maintenant être exercé à envisager les passions, en 2o puissance où elles donnent 12 touches, en 4re où elles n'en donnent que 3. Je l'ai peu entretenu de la tige ou passion d'Unitéisme dont les définitions ne seraient pas encore à sa portée.

L'Unitéisme ou philanthropie intégrale est un penchant de l'individu à communiquer son bonheur à tout ce qui l'entoure, y faire participer tout le genre humain, aujourd'hui si haïssable. Cette philanthropie illimitée est l'image du cœur communiquant le sang aux plus petits rameaux, elle ne pourra naître que lorsque le genre humain tout entier sera, par l'effet du lien sociétaire, devenu riche, libre et juste, conformément au vœu des 3 passions primaires qui exigent:

Pour le Luxisme, la richesse composée ou essor interne et externe des 5 sens. Pour l'Amantisme, une liberté absolue des 4 groupes.

Pour le Sériisme, une pleine justice par l'essor de 3 passions distributives. Prétentions gigantesques, diront les zoïles, visions, chimères. Je leur ai assez répondu dans les prolégomènes; poursuivons. D'ailleurs, qui empêche aux esprits timides et modérés en désirs de s'attacher à la théorie du Garantisme,

où l'on n'obtient qu'un bonheur médiocre dont les moindres dispositions exigent 20 ans de travaux, et les principales 3 siècles avant d'arriver à terme. Il serait plaisant qu'une nation se décidât à n'organiser que le Garantisme, 6o période, tandis qu'une autre organiserait la 8o ou la 7o, et se verrait libérée de sa dette avant que la premiere eût pu terminer la moindre disposition du Garantisme, qui deviendrait inutile après l'épreuve de l'Harmonie. Certain pays, qu'on a nommé, je ne sais pourquoi, la grande nation, serait bien capable de cette duperie; car si les Français ont été un moment grande nation en conquête, ils ont toujours été en politique la plus mesquine, la plus dupe, la plus bornée de toutes les nations.

CHAPITRE III.

L'ARBRE PASSIONNEL SUBVERSIF ET SES RAMEAUX GRADUÉS EN 4o, 2o, 3o, je ET 5 PUISSANCES.

Les douze passions que je viens de décrire étant celles d'essor direct, ou éléments d'Harmonie, elles appartiennent à un ordre de choses où nous ne sommes pas encore parvenus. Quand j'ai nommé l'Amitié sans aucune définition, j'ai voulu désigner une amitié désintéressée, dévouée comme celle du chien ; une telle amitié n'est point un élément de Civilisation ni des quatre sociétés nommées limbes obscurs. On n'y trouve, surtout dans l'ordre civilisé, qu'une amitié fardée, intrigante, intéressée, et souvent perfide. Ce lien hypocrite mérite un autre nom que celui de la franche amitié; il en est de même des onze autres passions radicales. On ne doit pas leur donner en essor subversif le même nom qu'en essor harmonique, leurs propriétés, dans ces deux essors, étant aussi opposées que la chenille l'est au papillon, quoique tous deux soient le même insecte. Nous leur affectons deux noms distinctifs des deux essors. Il est nécessaire de distinguer de même en analyse de passions les deux gammes, l'harmonique et la subversive, qui ne pourraient pas, sans confusion, comporter la même nomenclature. Aussi, dès la tige, faudra-t-il changer le nom d'Unitéisme en celui d'Egoïsme, et ainsi des autres degrés; mais, pour ne pas surcharger, fatiguer la mémoire, je ne changerai que le nom de tige; quant aux degrés dont le premier comprend trois touches, le deuxième douze touches, nous nous bornerons à changer les désinences,

comme

Luxisme, famillisme, en gamme harmonique;

Luxâtre, familiâtre, en gamme subversive,

Ou bien j'ajouterai une préposition exprimant la contremarche passionnelle, comme :

Luxe en 1er degré harmonique;

Contre-luxe en 1er degré subversif.

Les passions, dans leur essor subversif, dans les sociétés de limbe obscur, sont un refoulement de l'âme, une contremarche de ses ressorts, comme les racines d'un arbre sont une contre-marche de sucs développés en sens in

verse, et dont le foyer ou souche est le premier objet à examiner. Je le nomme Égoïsme par opposition à l'esprit de Dieu ou Philanthropie ((intégrale)), qui est passion foyère chez les Harmoniens.

Quant aux Civilisés, Barbares et Patriarcaux, il est trop évident que l'Égoïsme est la boussole de toutes leurs actions; aussi l'homme civilisé, en prenant de l'âge et acquérant de l'expérience, arrive-t-il de plus en plus à l'égoïsme, dont tout lui démontre la nécessité. Les moralistes veulent farder ce vice, en disant que le sage s'éloigne d'un monde pervers pour goûter des plaisirs purs au sein de sa famille. C'est prouver que l'égoïsme est forcé; il n'est pas moins dominant. Faites que le monde ne soit ni pervers ni faux, organisez l'ordre sociétaire, et le sage n'aura pas besoin de devenir misanthrope, se barricader contre le monde au sein d'une famille, pour qu'il oublie la première des vertus, la charité ou philanthropie. D'ailleurs, à quoi se réduisent les plaisirs purs qu'il trouve dans sa famille? à des simagrées d'hypocrisie réciproque soit de la femme, soit des enfants, soit du mari même, qui en feignant d'abandonner le monde y conserve bien quelque secrète accointance dont il n'informe pas sa femme. Tout n'est que fausseté dans les relations de famille. Le tableau de l'Harmonie démasquera nos momeries de vertus familiales; mais, pour me renfermer dans le sujet, je critique d'abord cet esprit de famille, cet égoïsme raffiné par lequel un homme se fait illusion sur l'oubli de la charité, et s'excuse par la nécessité. J'avoue que ce mauvais esprit est forcé par la perversité civilisée; il n'est pas moins vrai que nous sommes en contre-marche passionnelle de tous degrés; d'abord par le refoulement de la passion de souche ou philanthropie, qui se change en égoïsme fardé du nom de sagesse, prudence, esprit de famille, et engendre l'indifférence pour la masse des hommes, la restriction d'amour à la plus petite société possible, à celle qui est d'adoption forcée et qu'on nomme famille exclusive et privilégiée, repoussant les enfants naturels et faisant monopole sur la passion même dont elle se crée une vertu imaginaire.

C'est un grand problème parmi les controversistes que de savoir si l'homme naît bon ou mauvais, si nos impulsions natives sont vertueuses ou vicieuses. Il ne restera plus de doute à cet égard quand on aura défini exactement l'arbre passionnel, les essors direct et inverse. On verra que toutes nos impulsions natives nous poussent à l'essor direct ou harmonique; la tendance au mal est toujours l'effet d'impulsions factices données par le régime civilisé. Jugeonsen par examen de la passion de souche, d'où nous passerons à celle de 4o et 2° degré.

Quels sont les penchants de l'enfant quant à la passion de souche? Est-il égoïste ou généreux, défiant ou confiant? nul doute sur l'alternative. Il est clair que l'enfant est tout à l'esprit philanthropique. Il est sans défiance, redisant ce qu'il a vu chez lui, mais le père lui apprend qu'il faut se défier du monde et ne rien dire des affaires de la maison. Il est sans fierté, se liant avec tous les bambins, mais le père lui apprend qu'il faut fuir les gens pauvres. Il est charitable, et pourvu qu'il ait de quoi se nourrir aujourd'hui, il va donner toutes les provisions de la maison aux pauvres qui lui peindront leur misère; le père lui apprend que ces provisions coûtent de l'argent, que

l'argent est difficile à gagner, et qu'on ne doit donner aux pauvres qu'un Dieu vous assiste. L'enfant s'empare franchement des sucreries et friandises qui lui plaisent; on lui apprend que c'est pécher et voler s'il les prend à la maison, et que c'est de plus grossièreté s'il les prend chez autrui.

Sans doute le père est obligé de donner ces instructions à son fils; elles ne sont pas moins impulsions factices et fort opposées au franc essor de la nature qui n'aurait conduit l'enfant qu'à la philanthropie et à la vérité. C'est ce qui a lieu dans l'ordre sociétaire, où on peut sans danger abandonner l'enfant à l'essor de la nature dès qu'il a 2 ans et 4/2. Chez nous, au contraire, plus il avance en âge, plus l'éducation est obligée de le dénaturer par les voies coercitives et impulsions factices qui font de lui un égoïste, un menteur, un hypocrite, sous le nom d'homme moral. Ainsi, à n'envisager que la passion de souche, on voit que la nature nous pousse en tout sens à l'essor harmonique ou Unitéisme, et la Civilisation en tout sens à l'essor subversif ou Egoïsme. D'où il est clair que l'homme est né bon, et que ses impulsions naturelles sont toutes vertueuses, dans l'hypothèse d'existence de l'ordre sociétaire aux convenances duquel sont adaptées ces impulsions.

Le doute qui a régné jusqu'ici sur ce problème de bonté ou de malice originelle prête à Dieu un caractère odieux, en supposant qu'il ait pu nous créer mauvais. Ce débat et tant d'autres qui ont passé jusqu'ici pour sagesse ne seront bientôt pour leurs doctes auteurs que des brevets d'irréligion et de sot orgueil qui ne veut pas reconnaitre que la nature passionnelle est bonne, mais que la Civilisation est contraire à la nature et corrompt tous les germes qu'elle a semés dans nos âmes. Ce n'est point la nature qui forme les Néron, les Odin, les Torquemada, les Robespierre. Leurs caractères sont fruits du régime civilisé et barbare, effets de l'engorgement et refoulement passionnel causé par ces sociétés qui dénaturent les passions et donnent, en degré de malice, autant que la nature aurait donné en degré de bonté, et font de nos ames des papillons transformés en chenilles. On verra à ce sujet que Robespierre est un trigyne, Néron un tétragyne (caractères de 3 et 4e puissances), touches de grand prix qui, en Harmonie, donneraient de sublimes développements sans autre précaution que de les abandonner à l'essor de la nature composée ou aidée du levier qu'on appelle série passionnelle. ((Quant à l'essor actuel des enfants ou hommes de tout âge, qui serait essor de nature simple, sans appui de la série passionnelle, il est nécessairement vicieux; car tout être à destination composée ne peut être bon en essor simple, et tombe en subversif ou contremarche de ressort. Avis aux simplistes et aveugles amis de la simple nature.))

L'égoïsme, passion de souche, dans l'état actuel du globe n'est autre chose que le travestissement de l'unitéisme ou philanthropie: une comparaison trèssensible va nous le démontrer.

Tout homme en s'abandonnant à l'égoïsme en vient à désirer par degrés l'envahissement du monde entier. Un fermier borne sa convoitise au domaine qu'il exploite pour autrui; s'il en devient propriétaire, il veut y joindre le domaine voisin, puis la seigneurie, puis le gouvernement, le ministère, la royauté s'il peut, etc., etc. N'a-t-on pas vu récemment un conquérant,

« 이전계속 »