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DICTIONNAIRE

ADMINISTRATIF ET HISTORIQUE

DES

RUES DE PARIS

ET DE

SES MONUMENTS.

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Une ordonnance royale du 31 janvier 1827 autorisa MM. André et Cottier à ouvrir, sur leurs terrains, treize rues indiquées au plan par des numéros. Cette autorisation fut accordée aux conditions suivantes : :- d'abandonner gratuitement le sol des nouvelles rues; de supporter les premiers frais de pavage et d'éclairage, ainsi que ceux des travaux à faire pour l'écoulement souterrain ou à ciel ouvert des eaux pluviales et ménagères; d'établir, de chaque côté, des trottoirs en pierre dure dont les dimensions seront indiquées par l'administration; de tenir fermées de portes, de grilles, ou de toute autre manière, les portions de rues qui ne pourraient quant à présent avoir de débouché, et ce jusqu'à ce que les propriétaires sur les terrains desquels lesdites rues devraient se continuer, eussent librement consenti à livrer passage à ces rues suivant les directions arrêtées par le plan; enfin de se conformer aux lois et réglements sur la voirie de Paris.

Ces divers percements furent immédiatement tracės;

A.

et pour les distinguer, MM. André et Cottier leur assignèrent provisoirement les dénominations suivantes : rues de l'Abattoir, du Delta La Fayette, de la BarrièreSaint-Denis, du Chevet-de-l'Église, du Gazomètre, des Petits-Hotels, des Jardins, des Magasins, du Nord. La rue en prolongement de celle de la Butte-Chaumont en a retenu le nom. Les deux rues latérales à la nouvelle église Saint-Vincent-de-Paul n'ont pas encore de dénomination. Leur largeur, fixée originairement à 14 m., a été portée à 19 m. 20 c., en vertu d'une ordonnance royale du 2 février 1839. Enfin, la voie publique tracée dans la direction de la rue d'Hauteville, et destinée à communiquer entre les rues du Chevet-de-l'Église et de l'Abattoir, n'est pas dénommée.

L'emplacement sur lequel ces rues ont été ouvertes provenait de l'ancien clos Saint-Lazare, vendu par le domaine de l'État.

A l'égard de celle qui fait l'objet du présent article, elle n'est point encore entièrement bordée de constructions. Elle porte le nom de rue de l'Abattoir, parce qu'elle se dirige vers l'abattoir Montmartre. Sa largeur est de 12 m. Cette voie publique se prolonge comme impasse entre les rues de LaFayette et du Faubourg-Saint-Martin, dans une longueur de 219 m.

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La création des abattoirs, comme tout ce qui émanait de la toute-puissance impériale, est empreinte d'un caractère grandiose qui décèle la hardiesse du génie.

Si l'on interroge le passé, les tueries, placées dans l'intérieur de la ville, étaient de véritables cloaques qui changeaient en poison l'élément nécessaire à la vie de l'homme.

Mercier, dans son Tableau de Paris, édition de 1783, parle ainsi des boucheries : « Le sang ruisselle dans les rues, il se caille sous vos pieds, et vos souliers en sont rougis. En passant, vous êtes tout-à-coup frappé de mugissements plaintifs. Un jeune bœuf est terrassé, et la tête armée est liée avec des cordes contre la terre ; une lourde massue lui brise le crâne, un large couteau lui fait au gosier une plaie profonde; son sang qui fume coule à gros bouillons avec sa vie. Mais ses douloureux gémissements, ses muscles qui tremblent et s'agitent par de terribles convulsions, ses abois, les derniers efforts qu'il fait pour s'arracher à une mort inévitable; tout annonce la violence de ses angoisses et les souffrances de son agonie, etc....

>> Quelquefois le bœuf, étourdi du coup et non terrassé, brise ses liens, et, furieux, s'échappe de l'antre du trépas; il fuit ses bourreaux, et frappe tous ceux qu'il rencontre, comme les ministres ou les complices de sa mort; il répand la terreur et l'on fuit devant l'animal qui, la veille, était venu à la boucherie d'un pas docile et lent.

>> Des femmes, des enfants qui se trouvent sur son passage, sont blessés ; et les bouchers qui courent après la victime échappée, sont aussi dangereux dans leur course brutale que l'animal que guident la douleur et la rage. »

A différentes époques, surtout sous le règne de Louis XV, des tentatives avaient été faites par la prévôté des marchands, à l'effet de transporter aux extrémités de la ville les boucheries qui, placées dans l'intérieur, compromettaient la santé publique. L'esprit de routine, la pénurie d'argent, firent ajourner tous les projets. La question du déplacement des tueries fut enfin soumise à l'empereur, qui faucha l'ancien abus, et dicta ces décrets qui n'admettaient pas de réplique.

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9 février 1810. - « Napoléon, etc. Article 1er. » Il sera fondé à Paris cinq tueries; trois sur la >> rive droite de la Seine, deux sur la rive gauche. » Art. 2. Les trois tueries sur la rive droite seront, » deux de vingt-quatre échaudoirs et une de douze. » — Art. 3. La première pierre des quatre tueries qui » sont à construire, sera posée le 25 mars par notre » ministre de l'intérieur, qui ordonnera les dispositions »> nécessaires. Art. 4. La corporation des bouchers » de Paris sera maitresse de faire construire les cinq » tueries à ses frais, et elle en aura le privilége exclu

>> sif; sinon, les travaux seront faits sur les fonds de »> notre domaine extraordinaire et à son profit.

Décret du 19 juillet 1810.- « Article 1er. Le plan » de l'emplacement des quatre abattoirs, dont nous >> avons ordonné la construction dans notre bonne ville » de Paris, est approuvé tel qu'il est annexé au présent » décret. Art. 2. Notre ministre de l'intérieur est » chargé de l'exécution du présent décret, etc. » Décret du 24 février 1811, § 4. Des abattoirs.

« Art. 39. L'accroissement de 1,500,000 francs de >> revenus, qui résulte pour la ville de Paris du réta>>blissement de la caisse de Poissy, sera d'abord em>>ployé à terminer les abattoirs. La construction du >> cinquième abattoir sera commencée cette année; celle >> des quatre autres sera continuée avec toute l'activité » possible, et de manière qu'ils soient terminés en 1812. » Après l'achèvement des abattoirs, les produits de la » caisse de Poissy augmenteront, dans la caisse de la >> ville, les fonds destinés à de nouveaux travaux. »

Cinq architectes furent chargés de l'exécution des abattoirs. Nous croyons devoir extraire de l'ouvrage que M. le chevalier Bruyère a public sous le titre d'Études relatives à l'art des constructions, 1823, deux volumes in-folio, les passages suivants, concernant ces vastes établissements d'utilité publique. « Les architectes, d'après les ordres du ministre, se réunirent en commission, à la tête de laquelle était le vice-président du conseil des bâtiments civils, et dont le secrétaire du même conseil et le sieur Combault, maitre boucher, firent partie. La première chose dont la commission devait s'occuper était d'arrêter un programme, ce qu'elle fit dans sa séance du 14 octobre 1810.

« Ce programme était l'ouvrage du sieur Combault, dont la longue expérience dans la pratique de l'art du boucher pouvait inspirer toute confiance. M. Gauché, l'un des architectes nommés par le ministre, fut chargé d'indiquer les premières dispositions, ainsi que de rédiger les plans généraux, qui devaient être conformes au programme et l'accompagner.

« Il s'en acquitta avec le talent qu'on lui connaît. Ces plans comprenaient tous les édifices qui doivent composer un abattoir général. Leur disposition, dont on s'est peu écarté dans l'exécution, était largement tracée. Tous les édifices étaient isolés et entourés de rues ou de places spacieuses; et l'on peut dire que sous ce rapport ces établissements ne laissaient rien à désirer. Sous d'autres rapports, il semble que le programme, quoique rédigé par un homme du métier, porte l'empreinte d'une opinion particulière. On pouvait croire qu'il existait une arrière-pensée, et que l'on regardait comme possible qu'une compagnie fût chargée de l'exploitation générale des abattoirs. Cette pensée, si elle a existé, était contraire à la promesse faite aux bouchers de les laisser jouir dans les abattoirs généraux de la même liberté que dans leurs ateliers, et elle a pu influer sur quelques dispositions. D'un autre côté, les bouchers, dont les nouveaux établissements contrariaient les habitudes,

ABA parurent éviter de prendre aucune part aux projets qu'on allait arrêter, espérant que leur exécution, qui exigeait de grandes dépenses, ne serait jamais terminée. Les emplacements furent cependant fixés et les terrains acquis. L'un des abattoirs, celui de Montmartre, était même déjà commencé, lorsqu'en janvier 1811 je fus chargé de la direction des travaux de Paris. Il m'était difficile dans les premiers moments où les affaires exigeaient la plus grande partie de mon temps, et où j'avais à m'occuper à la fois d'un grand nombre d'édifices, de me pénétrer profondément des conditions auxquelles il me fallait satisfaire dans la construction de toutes les parties d'un abattoir général. Ce ne fut qu'après avoir visité les anciens établissements et conféré avec plusieurs maîtres bouchers, que je crus reconnaitre quelques vices de dispositions, notamment dans ce qu'on appelle assez improprement les échaudoirs (lieu où l'on abat). Il était bien tard, car les constructions étaient déjà avancées, principalement à l'abattoir de Ménilmontant; mais les observations qui m'avaient été faites me parurent importantes, et le succès des abattoirs tellement compromis, surtout avec l'opposition connue des bouchers, que je regardai comme indispensable de changer le premier projet adopté pour les échaudoirs. Suivant ce projet, chaque corps de bâtiment ne contenait que six cases dont une partie était mal éclairée. Trois ou quatre bouchers devaient abattre dans la même case, et les bœufs abattus auraient été suspendus aux mêmes pentes, ce qui aurait donné lieu à des débats multipliés, à cause du mélange des viandes, des langes, des instruments et de l'affluence des garçons bouchers dans un même passage. Dans la nouvelle disposition, seize échaudoirs, ou cases plus petites que celles du projet précédent, sont placés sur une vaste cour de travail, et l'on trouve à l'étage au-dessus des serres fermées par des grillages en fer, dans lesquelles chaque boucher peut déposer son suif en branches et tout ce qu'il juge convenable.

» L'étendue des abattoirs a été proportionnée aux quartiers qu'ils étaient destinés à desservir. Ceux du Roule et de Villejuif, qui sont à peu près semblables, contiennent chacun trente-deux échaudoirs, celui de Grenelle quarante-huit, et ceux de Ménilmontant et de Montmartre, chacun soixante-quatre; au total, deux cent quarante échaudoirs. Ce nombre est encore inférieur à celui des bouchers; mais plusieurs font tuer par leurs confrères et il y a quelques échaudoirs communs à deux bouchers. Les bouveries et bergeries ont la même étendue que les corps d'échaudoirs. On trouve en outre dans chacun des cinq abattoirs, des fondoirs pour le suif, des réservoirs et des conduites en plomb qui fournissent l'eau dans toutes les parties des édifices, des voiriesou cours de vidange, des écuries et remises pour le service particulier des bouchers, des lieux d'aisances publics, des parcs aux bœufs, des logements pour les agents; enfin, un aqueduc voûté conduit toutes les eaux de pluie et de lavage dans les égouts de Paris. On

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y a ajouté depuis quelque temps des triperies qu'on avait cru dans l'origine devoir en exclure. »>

Après quelques autres détails sur la disposition générale des abattoirs, M. Bruyère continue ainsi :

« On peut seulement regretter que la commission ait été privée des renseignements qu'auraient pu donner les bouchers eux-mêmes, si l'esprit qui les animait leur eût permis d'avoir une opinion unanime sur les perfectionnements dont chaque partie de ces établissements était susceptible. La commission avait éprouvé, et j'ai éprouvé avec elle, combien il est difficile de combattre l'esprit de routine et les intérêts particuliers. >>

Les architectes qui ont fait exécuter ces abattoirs sont: MM. Petit-Radel, Leloir, Gisors, Happe et Poidevin. Ils ont eu pour collaborateurs, MM. les inspecteurs Malary, Colson, Menager, Turmeau, Coussin, Altiret, Clochard et Guénepin.

Au mot Aballoir, on trouve dans le Dictionnaire de l'Industrie, ouvrage in-octavo, dont le premier volume a été publié en 1833, deux articles très curieux concernant ces établissements en général. Le premier, qui a rapport à l'hygiène, est rédigé par M. Parent-Duchatelet; le second, qui traite de la construction, est de M. Gourlier, architecte. Nous croyons devoir rapporter ici le paragraphe suivant, qui termine l'article de M. Gourlier.

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ABB

» Comparativement à la somme totale des dépenses, ce revenu représente un intérêt annuel d'environ trois et deux tiers pour cent, taux qui serait sans doute très faible comme résultat d'une opération purement fiscale, mais qui ne laisse pas d'être satisfaisant, ajouté aux autres avantages que la capitale a recueillis de cette belle création. >>

Les cinq abattoirs ont été terminés en 1818; une ordonnance de police du 11 septembre de cette année fixa au 15 de ce mois l'époque où ils seraient livrés aux bouchers de Paris, et ordonna qu'à partir de ce même jour les bestiaux ne pourraient plus être conduits dans l'intérieur de cette ville aux étables et abattoirs particuliers.

En 1839, les cinq abattoirs ont rapporté à la ville de Paris un bénéfice de 1,074,475 fr. 50 c. (voir les articles particuliers pour chaque abattoir).

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ABBAYE (PRISON DE L').

Située place Sainte-Marguerite, no 10. 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

Le pilori de l'ancienne Abbaye Saint-Germain-desPrés existait encore en cet endroit au XVIe siècle. Il fut remplacé par une prison destinée aux militaires. Le bâtiment, de forme carrée, a trois étages.

Au commencement de la révolution, l'Abbaye devint le théâtre de scènes affreuses et sanglantes. En septembre 1792, un grand nombre de détenus, parmi lesquels on comptait quelques ecclésiastiques, y furent massacrės. Parmi les victimes, se trouvaient le comte de Montmorin de Saint-Hérem, ministre des affaires étrangères sous Louis XVI, et l'abbé l'Enfant, prédicateur de Joseph II.

Mesdemoiselles de Sombreuil et Cazotte, qui nous ont laissé de touchants exemples de piété filiale, furent également enfermées à l'Abbaye.

Le 10 novembre 1794, madame Roland sortit de cette prison pour monter sur l'échafaud.

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ACA biens nationaux firent dresser un plan sur lequel on traça deux rucs.

La 1re, partant de la place Saint-Germain-des-Prés, devait se terminer à la rue des Petits-Augustins;

La 2me, prenant naissance à la rue de l'Échaudé, devait aboutir à la rue Saint-Benoit, en coupant, pour atteindre cette dernière voie publique, une partie des propriétés portant aujourd'hui les nos 9 et 11.

Presque tous les actes de vente renfermèrent l'obligation de livrer sans indemnité le terrain nécessaire aux rues projetées.

La 1re reçut son exécution et fut ouverte telle qu'on l'avait tracée sur les plans annexés aux ventes (c'est aujourd'hui la rue Saint-Germain-des-Prés);

La 2me, celle qui nous occupe, ne fut percée que jusqu'à sa rencontre avec la rue Saint-Germain-des-Prés. On lui donna d'abord le nom de rue de la Paix, puis celui de rue de l'Abbaye.

Une décision ministérielle du 9 floréal an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 9 m.74 c. Cette largeur a été maintenue par une ordonnance royale du 29 avril 1839, qui autorise le prolongement de la rue de l'Abbaye jusqu'à la rue Saint-Benoît. Toutefois, cette disposition ne peut être exécutée qu'après que la ville de Paris aura été autorisée à acquérir les immeubles ou portions d'immeubles qui ne sont pas grevés de la servitude de livrer sans indemnité le terrain nécessaire à ce prolongement.

Les constructions de la rue de l'Abbaye sont toutes à l'alignement. Il existe sous cette voie publique une conduite des eaux de l'Ourcq (voir Germain-des-Prés, église Saint).

ACACIAS (PETITE RUE DES).

Commence au boulevart des Invalides, no 24; finit à la place de Breteuil. Pas de numéro. Sa longueur est de 240 m. 10e arrondissement, quartier des Invalides. Ouverte en 1790, elle porta d'abord le nom d'avenue Montmorin. M. le comte de Montmorin de SaintHérem, ministre des affaires étrangères sous Louis XVI, était propriétaire de terrains situés près de cette communication.

Elle prit ensuite le nom de Pelile-rue-des-Acacias (voyez l'article suivant).

La largeur de cette voie publique est de 17 m. 55 c. Quelques portions de terrain sont sujettes à retranchement. Il existe sous cette ruc une conduite des eaux de l'Ourcq (partie comprise entre le boulevart des Invalides et la rue Masseran.)

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nistrateurs de l'Hôtel-Royal des Invalides furent autorisés à aliéner, soit à vie, soit à bail emphythéotique, des terrains situés entre cet hôtel, l'École-Militaire et le Gros-Caillou.

Par suite de ces lettres-patentes, un plan fat dressé. Il contenait l'indication de plusieurs percements.

Le sieur Alexandre-Théodose Brongniart, architecte du roi et propriétaire de terrains voisins de ceux qu'on avait aliénés, voulut de son côté coopérer à l'exécution du plan. A cet effet, il demanda une autorisation qui lui fut accordée par arrêt du conseil du 30 juin 1790. En vertu de cet arrêt, le sieur Brongniart fit ouvrir quatre communications, dont trois furent plantées d'arbres. Ce propriétaire était tenu d'établir à ses frais le premier pavage des nouvelles voies publiques.

La rue qui fait l'objet du présent article, et dont la largeur était fixée à 17 m. 55 c., fut appelée rue des Acacias, en raison de la nature des arbres qui bordaient ses deux côtés. Les trois autres voies publiques sont ainsi désignées : Petite-rue-des-Acacias, rues Masseran et Neuve-Plumet.

Une décision ministérielle du 12 décembre 1822 prescrivit la réduction de la largeur de la ruc des Acacias à 12 m. En vertu d'une ordonnance royale du 20 septembre 1842, la largeur de cette voie publique est définitivement fixée à 17 m. 50 c.

Les propriétés riveraines sont alignées, à l'exception de celles qui sont situées sur le côté gauche, entre la Petite-rue-des-Acacias et la rue Neuve-Plumet. - Conduite d'eau dans la partie qui s'étend de la Petite-rucdes-Acacias à la rue de Sèvres.

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Cet hospice occupe les bâtiments de l'ancienne abbaye de Port-Royal. Fondée en 1204, par Mathieu de Montmorenci, seigneur de Marly, et par Mathilde Garlande, sa femme, dans le fief de Porrois ou PortRoyal, près de Chevreuse, cette abbaye fut transférée à Paris en 1625, dans la maison de Clagny, située à l'extrémité du faubourg Saint-Jacques. L'église, commencée en 1648, fut terminée la mème année. Le pape permit qu'on établit dans ce monastère l'adoration perpétuelle du Saint-Sacrement. On conservait dans l'église une épine de la sainte-couronne. L'abbaye de Port-Royal fut supprimée en 1790.

Pendant le régime de la terreur, cette maison reçut le nom de Port-Libre, et fut convertie en prison. Il est assez difficile de comprendre l'espèce de liberté dont jouissaient les prisonniers dans cet établissement. Peu de temps après, on y enferma les militaires.

Arrêté du comité du salut public.

an IV (Convention Nationale).

a

13 brumaire

« Le comité du salut public voulant prévenir l'exé»cution du décret du 10 de ce mois, arrèle:

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>> Article 1er. La commission des secours publics >> fera transférer dans le plus court délai, dans la >> maison de Port-Libre, rue de la Bourbe, les nour>> rices et les enfants actuellement placés dans celle » dite du Val-de-Grâce; en conséquence, les prison>> niers qui se trouvent dans ladite maison seront » évacués.

« Art. 2. Elle fera également les dispositions nė>> cessaires pour rétablir les femmes en couche dans la » maison du ci-devant institut de l'Oratoire. L'autorise » à cet effet à donner congé aux locataires qui l'occu>> pent; à traiter de gré à gré ou à dire d'experts, des >> indemnités qui pourraient leur être dues, et à leur en >> payer le montant sur les fonds mis à sa disposition. » Art. 3. Les ouvrages qu'exigera la nouvelle desti>> nation des maisons ci-dessus, seront exécutés par la >> commission des travaux publics, sur les plans et » devis qui leur en seront remis par celle des secours. » Art. 4. Charge ces deux commissions et celle de » police, chacune en ce qui la concerne, de l'exécution » du présent arrêté. » (Extrait du Moniteur, 13 brumaire an IV.)

Cet établissement porta plus tard, avec la maison de l'Allaitement, le nom d'Hospice de la Maternité.

Dans la maison de la Maternité, rue d'Enfer, étaient les élèves de l'école d'accouchement, et dans celle de la Maternité, rue de la Bourbe, logeaient les femmes dont l'accouchement était prochain, ainsi que les enfants nouveaux-nés. On y plaça dans la suite des enfants trouvés. Depuis 1814, cet état de choses a été modifié. Les deux établissements sont distincts et indépendants l'un de l'autre les femmes enceintes, les femmes en couche et les élèves sages-femmes sont réunies dans l'ancienne maison de Port-Royal, et les enfants nouveaux-nés ont été transférés dans la maison de l'Oratoire, rue d'Enfer, no 74. Les pauvres femmes accouchaient autrefois à l'Hôtel-Dieu. Il n'y avait pour elles que 106 lits. Les plus grands contenaient souvent quatre femmes en couche.

Occupées à des travaux en rapport avec leur position, ces femmes en reçoivent un salaire. On leur fournit du linge et même des vêtements. Elles doivent sortir de l'hospice huit jours après leur délivrance, à moins d'ordre contraire du médecin.

Cet hospice compte 450 lits environ, et occupe 60 employės.

L'école d'accouchement est comprise dans cet établissement. Les préfets doivent y envoyer chaque année une ou plusieurs élèves, selon les fonds dont ils peuvent disposer. Pour être admises, ces femmes doivent être agées de 18 à 35 ans au plus. Outre la pension de 600 fr., chaque élève reçoit en arrivant une somme suffisante pour acheter des livres. Elles sont nourries, logċes, éclairées et fournies de linge. A la fin de l'année, les élèves subissent un examen devant un jury composé de médecins et de chirurgiens, qui décerne des prix aux plus habiles.

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