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de la ville de Syracufe, & dépouille Arbas de fa nouvelle puiffance; mais 1641 par une générofité, peu commune, c'eft en faveur d'Andromire, & cette derniere la partage avec Cléonime. Siphax époufe Stratonice, fœur de la Reine, & Arbas qui a autrefois aimé Policrite, autre foeur d'Andromire rentre dans fes premieres chaînes.

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Malgré le fuccès de la Piece de M. de Scudery, on ne peut lui paffer la multiplicité des évenemens peu arrangés, dont elle eft remplie. De plus tous fes perfonnages font défectueux. Andromire ne garde aucune majefté dans fes difcours, ni dans fes actions: Cléonime eft fans efprit; Arbas n'eft qu'un bas fcélérat: les fœurs de la Reine, des avanturieres, qui fe jettent à la tête de ceux qui fe préfentent. Ju gurthe & Siphax n'ont point de carac teres décidés tous les deux animés par la vengeance, & l'ambition, lorf qu'ils font en état de fatisfaire ces paffions, ils deviennent généreux, fans qu'on puifle juger quel motif les y porte. A l'égard de la verfification, elle eft pompeuse, mais vuide de penfées. & fouvent remplie d'antithefes, & de jeux de mots. Voilà quelle eft cette

Tragi-Comédie qui, « oblige» M. de

دو

1641. Scudery « d'avouer que foit pour la » fable, ou pour les vers, pour l'invention, ou pour le kyle, c'est le dernier » effort de fon efprit >>

CLARICE:

U

COMEDIE

DE M. ROTRO v.

N jeune homme de famille eft amoureux d'une aimable personne appellée Clarice, chez laquelle il ne peut s'introduire, attendu que fon pere, & celui de fa maîtreffe font ennemis. Cet obstacle lui fait naître l'idée de se traveftir en domeftique, & de fe présenter fous ce titre au pere de fa maîtreffe, qui le reçoit à fon fervice. Le pere du jeune homme meurt, & par fon teftament il demande que le Pere de Clarice donne cette jeune pér fonne à fon fils, pour affoupir toute inimitié. Le Pere de Clarice confent à la volonté du défunt. Le jeune hom me fe fait connoître, & époufe la belle Clarice. Il y a dans cette Comédie

deux roles épifodiques, qui font assez comiquement rendus de la part de l'Au- 1641, teur; l'un eft un Capitan, & l'autre un Pédant. Ces caracteres qui étoient alors fort à la mode, devoient amufer les Spectateurs.

PHALANTE,

TRAGEDIE

De M. de la Calprenede.

H

Eleine, Reine de Corinthe, a autant d'averfion pour Philoxene fils du Prince Timandre, que d'amour pour Phalante, Prince étranger. Tout l'intérêt de la Piece roule fur la délicateffe de ce dernier, qui facrifie les fentimens de fon cœur à ceux de l'amitié qui le lie avec Philoxene. Au lieu de répon dre aux empreffemens de la Princeffe, il ne lui parle qu'en faveur de fon ami. Ses foins ne fervent qu'à redoubler l'averfion de la Reine, & exciter très-injuftement la jaloufie de Philoxene, qui fans vouloir écouter aucune juftification,force fon Rival à mettre l'épée à la main, fur laquelle il fe jette avec tant de fureur, Tome VI.

N

qu'il s'en bleffe mortellement. Il recon1641. noît enfin fon erreur, & meurt pénétré du regret de fon aveuglement. D'un autre côté, les froideurs affectées de Phalante, jettent la Reine dans un tel défefpoir, qu'elle s'empoisonne pour terminer une vie importune. Elle vient en cet état fe préfenter aux yeux de fon cruel amant. La vûe de la Princeffe expirante lui caufe de preffans remors; fe reproche fa foibleffe, qui l'a engagé à entretenir l'infructueux amour de fon ami, & empêché de profiter de celui d'une Reine adorable, & cédant à l'excès de fa douleur, il fe frape, & tombe aux pieds de fon Amante, qui ne tarde à le fuivre.

pas

,

il

à

Au refte, la verfification de cette Tragédie eft très-foible. Le plan eft à la vérité, d'une grande fimplicité mais il n'en eft pas plus heureux. Le principal perfonnage est peu propre être goûté au Théatre. Peut-on concevoir qu'une perfonne qui préfere fon ami à la maîtreffe, foit effectivement amoureux ? C'est une efpéce d'Héroil me trop extraordinaire, & trop peu vraisemblable.

BÉLISAIRE,

TRAGI-COME' DIE

PAR LE SIEUR DES FONTAINES.

A verfification de cette Piece eft

Laffez paffable pour le tems, mais les caracteres font pitoyables : l'intrigue eft très-embrouillée, l'Auteur l'a chargée d'événemens & ne s'en eft tiré que par un dénouement qui n'a pas le fens commun. L'Impératrice Théodore pourfuit Bélifaire avec fureur. Après avoir tenté inutilement de le faire affaffiner, elle le dénonce à l'Empereur comme criminel d'état. Ce Prince fait mettre Bélifaire en prifon : il reconnoît enfuite fon innocence, & le comble de biens & d'honneurs. Paf fons aux épifodes. Bélifaire reçoit d'une façon fort féche les attentions de la Princeffe Sophie, & va foupirer aux piés d'Amalafonte, amante de Vitigez, Roy des Gots. D'un autre côté, Iskirion, Prince Danois, rend des foins à Sophie. A la fin de la Piece, Vitigez époufe Amalafonte; l'empereur offre la

1641.

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