fe préfenter à la Reine, fous le nom 1639. de Cléomene. Eurydice fait d'autant moins d'effort pour vaincre la paffion qu'elle reffent fubitement pour Ptolomée, qu'elle prend pour le frere du Roi de Carmanie, que fon inclina tion s'accorde avec un certain oracle qui lui a promis un bonheur extraordinaire, fi elle peut époufer un Prince qui viendra lui demander fa fille au nom d'un autre Prince. Elle ne balance donc pas à lui accorder Erigone, dans l'efpérance d'époufer enfuite cet aimable Ambaffadeur. A peine l'hymen d'Erigone & de Prolomée eft-elle célébré, que le Roi de Carmanie qui a forcé fes gardes, paroît, & veut se faire connoître pour ce qu'il eft. Prolomée foutient que c'eft un impofteur, & un miférable Pirate, à qui il a fait grace de la vie. La Reine prévenue pour Ptolomée, ne veut point écouter la juftification de fon Rival, & ordonne qu'on le mette aux fers. La fourberie de Ptolomée se découvre. Euridice reconnoît qu'elle eft trompée, & qu'elle vient d'unir fa fille avec le Prince qu'elle aime, elle veut les faire mourir. Le Roi de Carmanie, Prince doux, & benin, les fauve de ce danger. Il offre fa main à la Reine, pour la dédommager du Prince d'Arabie; Eurydice y confent avec plaifir, & reçoit en même-tems Ptolomée pour fon gendre. Soit en vers, foit en profe, M. Defmarefts manquoit d'art dans les plans de fes Pieces, & ne fçavoit donner aucun caractere à fes Perfonnages. Tous ceux qu'il préfente ici, font déteftables; le style de l'Ouvrage eft bas, plein d'inutilités & de pointes, & peu convenables aux Acteurs qui y paroiffent. 1639. دو SAINT EUSTACHE, TRAGE' DIE DE M. BAR 0. C Her Lecteur, je ne te donne pas ce Poëme, comme une Pie» ce de Théatre, où toutes les régles » feroient! obfervées, le fujet ne s'y "pouvant accommoder : c'eft fans » doute que je n'y aurois point tra» vaillé, fi je n'y avois été forcé par " » une autorité fouveraine; la même 1639. » obéiffance qui me la fit compofer, me »le fait mettre en lumiere, après m'en » être défendu depuis dix ans (a): & j'ai cru enfin que je devois cette juf »tice au Sieur Des Fontaines, qui a » fait imprimer le fien, fans fe nom» mer, de ne fouffrir que fon nom & » le mien fuffent confondus dans un » mê.ne Ouvrage. La Légende de S. Eustache & de ses enfans, est toute employée dans ce Poëme. Tant d'événemens raffemblés pouvoient amufer la plus grande partie des Spectateurs, qui dans ce tems ne cherchoient ni fineffe ni art dans les Pieces de Théatre; des événemens merveilleux, & des vers remplis de galimathias, tenoient la place d'un plan régulier, & d'une poëfie noble & fimple. (4) Ceci affure la date fous laquelle nous avons placé cette Tragédia quoique l'Auteur ne l'ait fait imprimer qu'en 1649. L'Abbé d'Aubignac dans fa pratique du Théatre, confirme no tre fentiment, car parlant de plufieurs Pieces Saintes qui furent jouées en ce tems-là, il nommie S.Eustache de Baro, avant la Tragédie de Polyendte, de M. Corneille, qui fút repréfentée en 1640. DOM QUICHOT DE LA MANCHE, SECONDE PARTIE, COMEDIE DE M. GUÉRIN DE BOUSCAL. Om Quichot fe difpofe à partir pour aller chercher de nouvelles. avantures, malgré les représentations de fa Niéce, de D. Lope, & du Barbier. Sanche arrive enfuite, & prie fon Maître de vouloir bien arrêter fes gages, & fe contente modeftement de deux cent mille écus. D. Quichot rejette cette propofition comme impertinente, & abfolument contraire aux loix de la Chevalerie, mais il ajoute que les Statuts enjoignent de récompenfer noblement les écuyers: & lui promet la fouveraineté d'une Ifle. Sanche ajoute foi à cette promeffe, Thérefe fa femme plus fenfée que lui, n'en tient aucun compte. THE'RE SE. Mais quand reviendrez-vous ? 1639 1639. SANCHE. Sur la fin de l'année. THERESE. Songez au moins à moi, fongez à vos enfans, Votre fille Sanchique, aura bientôt vingt ans. Il faut la marier. SANCHE. Puifque rien ne nous presse, Je veux attendre encor, pour la faire Com teffe. THE'RESE. Comteffe! Ah! Dieu! SANCH E. Comteffe. THE'RESE. Ah! gardez-vous en bien. SANCHE. Et pour quelle raison? THE'RE SE. Pour notre commun bien. Les maux que je prévois de ce grand mariage, Je l'ai vû fe parer d'une tolle groffiere, |