AXIAN E. (a) TRAGI-COME' DIE EN PROSE, PAR M. DE SCUDERY. Au Lecteur. "Ime fuis trouvé en converfation cès. J'avoue que j'écoutai lors ce » difcours comme un paradoxe, & que » toutes les raifons qu'il apporta ne » me perfuaderent point. Cependant, il eft arrivé par la fuite du temps, que Bafla, (a) Le fujet de cette mier Volame de l'Illuf Tragi-Comédie eft tiré d'une Hiftoire du pré tre 2 16:43. 1643. در دو l'expérience m'a fait voir la vérité » de fon opinion, & la fauffeté de la » mienne : & trois ou quatre Ouvra"ges de cette efpéte, ont fi avantageufement réuffi, qu'il a fallu donner les mains, & rendre les armest » & confeffer ingénuement à l'avanta»ge de la Profe, que fes forces font plus grandes que je n'avois cru..... "Mais comme celui dont j'avois com» battu les fentimens, a remarqué "que les miens étoient changés, il a » voulu pouffer plus loin fa victoire, » & fe fervant du pouvoir que les vainqueurs ont fur les vaincus, il » m'a impofé, comme une réparation » à fon honneur, la néceffité de faire >> une Piece de cette nature: je l'ai donc faite... avec tout l'art, & tout » le foin dont je fuis capable, &c. ". Léontidas, Prince de Lesbos, chaffé de fes Etats par fes propres fujets, forme le deffein de courir les mers & devient en peu de temps un fameux Corfaire. Hermocrate fils de Diophante, Roy de Créte, eft pris prifonnier par Léontidas. Il devient amoureux d'Axiane fille de ce dernier. Axiane, fenfible à l'amour d'Hermocrate, brife fes fers, & s'enfuit avec la lui en Créte, où Diophante les reçoit 1643. 1643. EUROPE, COMEDIE HEROIQUE DE M. DESMARESTS. Q Uoique cette Piece ait été imprimée comme d'un Anonyme, cependant le nom de l'Auteur étoit auffi connu, que l'allégorie facile à appliquer à la conjoncture des affaires, où l'Europe fe trouvoit alors. La paix defcendant du Ciel, fait le Prologue, & annonce le retour des Arts, du Commerce, des plaifirs, & de l'Abondance. Europe, qui du monde eut le plus beau Qui compte tant de Rois entre fes habitans, Après mille tourmens foufferts, Un guerrier valeureux la va tirer des fers, D'un Tyran dont l'ardeur la veut rendre captive. Son heur fera fuivi de tous. Après, le mal, le bien; les fruits de mon- Au cueillir font amers, & par le temps font doux. L'Espagne représentée par Ibere ou vre le premier Acte, & prie Germani- 1643. que fon parent & fon Confident, de l'aider dans le deffein qu'il a d'affujétir la Reine Europe, malgré les efforts de Francion, qui a entrepris de maintenir fa liberté. Je brule pour Europe, & ma fortune eft telle, Que fans faire le vain, je fuis feule digne Tant de Rois affervis, tant de puiffans Etats tentats. Je fuis fi cher aux Dieux, que du milieu de l'onde, Ils ont fait pour moi feul fortir un autre monde ; Et pour me combler d'heur, ils ont fait naître encor Des rivieres d'argent, & des montagnes d'or. Comme fes foins & fes empreffemens ne font qu'irriter cette fuperbe Reine, Ibere a recours à la rufe, & à la violence : & tâche à gagner la Nymphe Aufonie (1), Confidente & favorite d'Europe. Pour faciliter cette con- lic quête, Germanique employe fon autorité, & fait agir Parthenope & Mé (1) L'Ita¬ |