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AXIAN E. (a)

TRAGI-COME' DIE

EN PROSE,

PAR M. DE SCUDERY.

Au Lecteur.

"Ime fuis trouvé en converfation
Ly a dix ou douze ans, que je
» avec trois des plus beaux efprits du
Royaume; l'un defquels, foutient
» fortement,
, que la profe étoit auffi
propre au Théatre que les vers; que
» par elle, on pouvoit auffi-bien ex-
» citer les paffions, que par la Poë-
fie, & que, pourvu qu'un Poëme
» de cette forte fut compofé par un
»bon Artifte, il auroit le même fuc-

cès. J'avoue que j'écoutai lors ce » difcours comme un paradoxe, & que » toutes les raifons qu'il apporta ne » me perfuaderent point. Cependant, il eft arrivé par la fuite du temps, que

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Bafla,

(a) Le fujet de cette mier Volame de l'Illuf Tragi-Comédie eft tiré d'une Hiftoire du pré

tre

2

16:43.

1643.

در

دو

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l'expérience m'a fait voir la vérité » de fon opinion, & la fauffeté de la » mienne : & trois ou quatre Ouvra"ges de cette efpéte, ont fi avantageufement réuffi, qu'il a fallu donner les mains, & rendre les armest » & confeffer ingénuement à l'avanta»ge de la Profe, que fes forces font plus grandes que je n'avois cru..... "Mais comme celui dont j'avois com» battu les fentimens, a remarqué "que les miens étoient changés, il a » voulu pouffer plus loin fa victoire, » & fe fervant du pouvoir que les vainqueurs ont fur les vaincus, il » m'a impofé, comme une réparation » à fon honneur, la néceffité de faire >> une Piece de cette nature: je l'ai donc faite... avec tout l'art, & tout » le foin dont je fuis capable, &c. ". Léontidas, Prince de Lesbos, chaffé de fes Etats par fes propres fujets, forme le deffein de courir les mers & devient en peu de temps un fameux Corfaire. Hermocrate fils de Diophante, Roy de Créte, eft pris prifonnier par Léontidas. Il devient amoureux d'Axiane fille de ce dernier. Axiane, fenfible à l'amour d'Hermocrate, brife fes fers, & s'enfuit avec

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la

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lui en Créte, où Diophante les reçoit
avec bonté. Léontidas, au désespoir de
perte d'Axiane, déclare la guerre au
Roy de Créte, & dans une bataille na-
vale, ce dernier, tombe au pouvoir de
fon ennemi. (Ici commence la Piece.)
Léontidas offre la vie & la liberté auRoi
de Créte,en lui remettant Axiane. Dio-
phante refuse cette propofition, aimant
mieux mourir, que de commettre une
pareille perfidie.Cependant Axiane,fans
en rien communiquer à Hermocrate,
se résout à se remettre au pouvoir de
fon pere, pour fauver la vie au géné-
reux Roy de Créte. Le même motif en-
gage Hermocrate à s'offrir à la colere
de Léontidas. Axiane, & Hermocrate
fe trouvent dans le même moment aux
pieds de ce pere inéxorable. Ce fpecta-
cle, & les difcours de ces Amans, défar-
ment la colere de Léontidas: il pardon-
ne à Axiane, & confent qu'elle s'uniffe
avec Hermocrate, & en même-temps,
il fe réconcilie avec le Roy de Créte, &
promet de quitter la profeffion de Cor-
faire; & le Roy de Créte lui offre tous
les fecours néceffaires pour remonter fur
le trône de Lefbos. Cette Piece a beau
coup d'endroits pathétiques: le dénoue
ment en eft même attendriffant.
Tome VI.

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1643.

1643.

EUROPE,

COMEDIE HEROIQUE

DE M. DESMARESTS.

Q

Uoique cette Piece ait été imprimée comme d'un Anonyme, cependant le nom de l'Auteur étoit auffi connu, que l'allégorie facile à appliquer à la conjoncture des affaires, où l'Europe fe trouvoit alors.

La paix defcendant du Ciel, fait le Prologue, & annonce le retour des Arts, du Commerce, des plaifirs, & de l'Abondance.

Europe, qui du monde eut le plus beau
partage,

Qui compte tant de Rois entre fes habitans,
Malgré l'orgueil de fes Tirans,
Va voir diffiper fon orage.

Après mille tourmens foufferts,

Un guerrier valeureux la va tirer des fers, D'un Tyran dont l'ardeur la veut rendre captive.

Son heur fera fuivi de tous.

Après, le mal, le bien; les fruits de mon-
Olive.

Au cueillir font amers, & par le temps font

doux.

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L'Espagne représentée par Ibere ou

vre le premier Acte, & prie Germani- 1643. que fon parent & fon Confident, de l'aider dans le deffein qu'il a d'affujétir la Reine Europe, malgré les efforts de Francion, qui a entrepris de maintenir fa liberté.

Je brule pour Europe, & ma fortune eft telle,

Que fans faire le vain, je fuis feule digne
d'elle.

Tant de Rois affervis, tant de puiffans Etats
M'ont mis au plus haut rang entre les Po-

tentats.

Je fuis fi cher aux Dieux, que du milieu de l'onde,

Ils ont fait pour moi feul fortir un autre monde ;

Et pour me combler d'heur, ils ont fait naître encor

Des rivieres d'argent, & des montagnes d'or.

Comme fes foins & fes empreffemens ne font qu'irriter cette fuperbe Reine, Ibere a recours à la rufe, & à la violence : & tâche à gagner la Nymphe Aufonie (1), Confidente & favorite d'Europe. Pour faciliter cette con- lic quête, Germanique employe fon autorité, & fait agir Parthenope & Mé

(1) L'Ita¬

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