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que tout le cinquiéme Acte eft encore 1639 une des caufes du peu de fatisfaction que laiffe cette Tragédie. Il est tout en plaidoyés, & ce n'eft pas-là, ajoute-til, la place des harangues, ni des longs difcours. Ils peuvent être fupportés en un commencement de Piece, où l'action n'eft pas encore échauffée : mais le cinquième Acte doit plus agir que difcourir. L'attention de l'auditeur déja Jaffée, fe rebute de ces conclufions qui traînent, & tirent la fin en longueur.

Suivons préfentement M. Corneille dans fon examen. « Comme je n'ai » point accoutumé, dit-il, de diffimu»ler mes défauts, j'en trouve ici deux » ou trois affez confidérables. Le premier, que cette action (d'Horace) qui devient la principale de la Piece,... furprend tout d'un coup, & toute la préparation que j'y ai donnée... » n'eft point fuffifante pour faire atten» dre un emportement fi extraordi

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» Le fecond défaut eft, que cette » mort fait une action double, par le » péril où tombe Horace.... ajoutez » pour troifiéme imperfection, que Camille,qui ne tient que le fecond rang » dans les trois premiers Actes, prend

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» le premier en ces deux derniers....

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Je n'ai point vû encore fur nos Théa- 1639» tres cette inégalité de rang en un » même Acteur, qui n'ait produit un » très-méchant effet. Il feroit bon d'en » établir une régle inviolable. »

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Avec la même fincérité, l'Auteur fait remarquer les fineffes de l'art, dont il s'eft fervi pour embellir fon Poëme & donne ainfi des préceptes, en fe rendant justice.

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» Le perfonnage de Sabine eft affez » heureusement inventé, & trouve » fa vraisemblance aifée dans le rap»port à l'histoire, qui marque affez » d'amitié & d'égalité entre les deux > familles, pour avoir pu faire cette » double alliance. (a)

(a) Le perfonnage de Sabine ne fert pas d'avantage à l'action que l'Infante à celle du Cid, & ne fait que fe laiffer toucher diversement, comme elle a la diverfité des mouvemens : Néanmoins on a applaudi généralement à celle-ci & condamné l'autre. J'en ai cherché la raifon, dit M. Corneille, & j'en ai trouvé deux. L'une eft la liaifon des Scenes, qui

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femblent, s'il m'eft per-
mis de parler ainsi, in-
corporer Sabine dans
cette Piece, au lieu que
dans le Cid, toutes celles
de l'Infante font déta-
chées & paroiffent
hors d'œuvre. L'autre
qu'ayant une fois pofe
Sabine pour femme
d'Horace, il eft nécef-
faire que tous les inci-
dens de ce Poëme lui
donnent les fentimens
qu'elic en témoigne
avoir, par l'obligation

1639.

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«L'oracle qui eft propofe au pre» mier Acte, trouve fon vrai fens à la » conclufion du cinquième. Il femble » clair d'abord, & porte l'imagination » à un fens contraire; & je les aime"rois mieux de cette forte fur nos "Théatres, que ceux qu'on fait en» tierement obscurs, parce que la furprise de leur véritable effet, en est plus belle. J'en ai fé ainfi encore » dans l'Andromede, & dans l'Edipe. Je ne dis pas la mê ne chofe des fonges, qui peuvent faire un plus grand » ornement dans la Protafe, pourvû qu'on ne s'en ferve pas fouvent. Je » voudrois qu'ils euffent l'idée de la fin » véritable de la Piece, mais avec quelque confufion, qui n'en permit pas » l'intelligence entiere.C'eft ainfi que jè m'en fuis fervi deux fois, ici, & dans » Polyeucte mais avec plus d'éclat, » & d'artifice dans ce dernier Poëme, » où il marque toutes les particulari»tés de l'événement, qu'en celui-ci, » où il ne fait qu'exprimer une ébauche

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رو

دو

qu'elle a de prendre in-
térêt à ce qui regarde fon
mari & fes freres mais
l'Infante n'eft point
obligée d'en prendre au-'
cun en ce qui touche le

Cid, & fi elle a quelque inclination fecréte pour lui, il n'eft point befoin qu'elle en faffe rien paroître, puifqu'elle ne produir aucun effet.

tout-à-fait informe de ce qui doit » arriver de funefte.

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Comme les perfonnages des deux Horaces, de Curiace & de Camille, n'ont pas besoin d'apologie, M. Corneille paffe à celle de Tatius, & de Valere, & dit que le premier eft mieux placé que Dom Fernand dans le Cid, & qu'il agit véritablement en Roy: on convient feulement que fes difcours répondent à fon caractere. C'eft aux connoiffeurs à décider s'il a juftifié l'utilité & la conduite du fecond. « S'il » ne prend pas, dit-il, le procédé de » France, il faut confidérer qu'il est » Romain, & dans Rome, où il n'au»roit pû entreprendre un duel contre » un autre Romain, fans faire un cri» me d'état : & que j'aurois fait un » crime de Théatre, fi j'avois habillé » un Romain à la Françoise. »

1639.

1639.

LE RAVISSEMENT

DE PROSERPINE,

TRAGEDIE

DU SIEUR CLAVERET.

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Ette Piece dont le fujet est extrêmement connu & déja traité par Hardy, comme on l'a pu voir, ne mérite aucun extrait. Il faut feulement donner un échantillon de la Poëfie de Claveret. (a)

Jupiter ordonne à Mercure de parcou rir l'Univers, & de recommander aux Divinités & aux Mortels de ne point révéler à Cérès l'enlèvement de fa fille Proferpine: & Mercure vient rendre compte à Jupiter de fa commiffion.

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