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Vonder.

P. 1497.
Id. t. 3 P

femblée fut nombreuse: Martin étoit accompagné des car- AN. 1417. dinaux, de l'empereur, des princes & des électeurs. Il entendit les demandes des particuliers, & fit expédier plufieurs Hardt. t. 4. bulles. Le lendemain il tint un confiftoire, où il jura la profetlion de foi de Boniface VIII en préfence des députés des 779. nations qui l'avoient élu ; & par cette profeffion il promettoit de n'aliéner en aucune façon, ni fous quelque titre & quelque prétexte que ce fut les biens de l'églife; de maintenir la difcipline eccléfiaftique, & de la faire rétablir par le confeil des cardinaux, lorfqu'on l'auroit violée en quelque point. Ce qui paroît oppofé aux règles de la chancellerie qu'il avoit fait dreffer. On rapporte à ce temps-ci le traité que Maurice de Prague compofa par ordre du concile, contre la communion fous les deux efpèces, & en particulier contre le traité que Jacobel avoit écrit en 1415 pour foutenir cette pratique. Toutes ces preuves font à peu près les mêmes que celles qui font dans Herfon, & dont on fe fert ordinairement. Il répond aux autorités de l'écriture, des pères & des fcholaftiques, que Jacobel avoit alléguées en faveur de la communion fous les deux espèces; & rapporte les raifons ou les inconvéniens qui avoient obligé l'église à retrancher la coupe au peuple.

XCV.

Quarantedeuxième

On tint la feffion quarante-deuxième le mardi vingt-huitième de Décembre; ce fut la première à laquelle Martin V préfida. L'empereur y fut préfent, avec tous les princes, les feflion. prélats & les ambaffadeurs. Après la meffe de la fête des faints Lubbe cone. Innocens, qui fut célébrée par l'évêque de Concordia, & les t. 12. p. 2524 prières accoutumées, le cardinal de S. Marc lut une bulle adreffée à l'empereur, par laquelle le pape, de l'approbation du concile, décharge ce prince, l'électeur Palatin & Louis de Bavière de la garde de Balthafar Coffa, ci-devant Jean XXIII, qui depuis deux ans & demi étoit prifonnier, tant à Heidelbergqu'à Manheim; à la charge de le remettre entre les mains de ceux que fa fainteté nommeroit pour le recevoir. Il eft dit dans cette bulle que la dépofition de Balthafar Coffa étoit canonique.

XCVI. L'évêque de

Winchester

cardinal.

On croit que ce fut immédiatement après cette feffion que Martin V nomma cardinal Henri de Beaufort, fils du duc eft nommé de Lancaftre, évêque de Winchester, & qu'il le fit fon lé- Vondergat dans le pays de Galles & en Irlande. Cette éle&ion fut Hardt. to. 4. contestée en Angleterre, & l'archevêque de Cantorberi en P. 1501.

AN. 1418.

connoît Si

écrivit au roi, pour lui représenter que le pape en envoyant un légat agiffoit contre les lois du royaume & contre les privilèges du primat d'Angleterre, & lui confeilloit de défendre à l'évêque de Winchefter de prendre la qualité de cardinal légat.

XCVII. Le premier jour de Janvier de l'année fuivante 1418, Le pape re- le pape célébra folennellement la meffe, & donna la béné gifmond roi diction au peuple. Après le facrifice l'empereur monta les dedes Romains. grés de l'autel, ie pape, les cardinaux & tous les autres étant affis, & créa chevalier Henri de Hulm conful de Conftance, à caufe des fervices importants qu'il avoit rendus au concile. Le vingt-quatrième fuivant, le pape affembla une congrégation générale des cardinaux, patriarches, archevêques, & de tous les prélats, des princes & de la nobleffe, pour reconnoître folennellement Sigifmond roi des Romains. Martin célébra la meffe, l'évêque de Coire fit le difcours; après quoi Sigifmond fe mit à genoux devant le pape, qui le reconnut pour légitime roi des Romains, & déclara qu'il fuppléoit par fon autorité apoftolique à tous les défauts qu'il pourroit y avoir eu dans fon élection. Ensuite il mit une couronne d'or entre les mains des cardinaux de Viviers & des Urfins, qui la posèrent fur la tête de l'empereur. qui de fon côté promit & jura fidélité au fiége apoftolique, Le pape promit de fa part d'avoir pour lui le refpe&t & les égards qui étoient dûs à un empereur. Cette cérémonie n'étoit qu'une confirmation de fon couronnement fait à Aix-laChapelle. Mais les empereurs en ce temps-là ne portoient que le titre de roi des Romains, tant qu'ils n'avoient pas été couronnés à Rome.

XCVIII. Mémoire des Allemands

XCIX.

Cependant les nations preffoient le pape de travailler à la réformation que l'on avoit promife, & fupportoient impatouchant la tiemment un fi long délai dans une affaire fi importante. Les réformation. Allemands préfentèrent un mémoire, où ils demandoient que l'on ftatuât promptement fur les dix-huit articles de réformation que l'on avoit propofés dans la quatrèime feffion. Ce Les Fran- mémoire étoit écrit avec beaucoup de ménagement. çois & les Les François fe joignirent aux Allemands pour demander Espagnols demandent la réformation; ils allèrent trouver l'empereur, & le prefsèrent inftamment d'engager le pape à mettre la dernière main à Vonder-Har. ce grand ouvrage : mais il les renvoya en leur difant que, 1.4.p. 102. quand il les avoit preffés de faire réformer l'églife avant qu'oa

aufli la ré

formation.

C.

Le pape préfente aux na

élût un pape, ils n'avoient jamais voulu y acquiefcer; que AN. 1418. préfentement qu'ils en avoient un, ils pouvoient s'adreffer à lui pour faire cette réformation. Les Efpagnols, dont quelques-uns favorifoient fous main Pierre de Lune, parloient plus librement que les autres, ils publioient des écrits fort piquans contre la fimonie, & menaçoient même ouvertement le pape, s'il ne vouloit pas corriger les abus. Martin, importuné de ces inftances des nations, donna fur la fin de Janvier un projet de réformation fur les dix-huit articles dont les Allemands venoient de réitérer la demande. Il le mit entre les jet de réfor mains des députés des nations pour l'examiner, & il paroît Vonderqu'il y accordoit prefque tout ce que les nations avoient de- Hardt, to. 4. mandé, excepté le huitième article fur lequel il ne fait point P. 1507. de réponse; & fur le treizième qui regarde la dépofition du pape, il dit : on ne croit pas qu'il faille rien décider de nouveau là-deffus, & tel a été auffi le fentiment de plufieurs nations.

tions un pro

mation.

CI.

naux de Be

à Conftance. Spond, ad an. 1418. .

1.

Pierre de Lune, dit Benoît XIII, toujours entêté d'une dignité dont il ne poffedoit que l'ombre, & qui le rendoit Deux cardien effet malheureux, ne voulut point se rendre aux remon- noît envoient trances d'Alfonfe roi d'Aragon, ni aux follicitations de trois leurs députés ou quatre cardinaux qui étoient encore avec lui, & lui confeilloient de fe foumettre au concile de Conftance & de reconnoître le nouveau pape. Martin crut qu'il devoit profiter des bonnes difpofitions où il voyoit ces cardinaux, que l'intérêt ne pouvoit lier fortement à un homme abandonné & perfécuté. Il leur fit dire que, s'ils vouloient fe détacher de Benoît, ils pouvoient compter fur fa protection. Cette promeffe en gagna deux, qui envoyèrent leurs députés à Conftance, où ils furent reçus avec de grandes démonftrations de joie. Ils eurent audience le dernier du mois de Janvier, & prêtèrent ferment de fidélité à Martin V, de forte qu'il ne refta plus que deux cardinaux à Benoît XIII; l'un étoit Julien d'Oblat, & l'autre Dominique de Bonnefoi Chartreux; tous deux Efpagnols.

Au commencement de Février l'empereur affembla les princes & les prélats, pour délibérer fur l'affaire du duc d'Autriche: l'électeur de Brandebourg préfidoit à cette affemblée. On y réfolut que le duc obligeroit tous ceux de fes vaffaux qui refufoient de reconnoître l'empereur, de s'y foumettre, ou qu'il confentiroit qu'on les y forçât.

AN. 141S.
CII.

ment

le duc de.

Milan.

Quelques jours après l'empereur nomma des ambassadeurs pour divers pays. Sur quelque différent furvenu entre SigifAccommode- mond & Philippe-Marie duc de Milan, ce dernier avoit enentre voyé à Constance l'abbé Manfrede de la Croix pour faire l'empereur & hommage du Milanois à fa majefté impériale; mais comme il furvint enfuite de nouveaux démêlés entre eux, l'empeKayn. 1418. reur, à la réquifition du duc, envoya l'evêque de Paffau & le comte d'Ottingen à Milan pour les terminer à l'amiable. une des conditions du traité fut que le duc de Milan joindroit fes troupes à celles du Montferrat, pour faire la guerre aux Génois dont l'empereur n'étoit pas content. Mais il y eut lieu de douter que ce duc fût fincère; on l'accufa d'avoir fait couper la tête à Beatrix Tenda fon époufe, qu'il croyoit d'intelligence contre lui avec les ambaffadeurs de Sigifmond. Le comte de Schawartzembourg avec d'autres teigneurs de L'empereur Bohême fut auffi envoyé à Bale, pour engager les habitans amb.ff.deurs de cette ville à remettre à l'empereur les places qu'ils avoient à Bare, Ma- prifes fur le duc d'Autriche depuis Bâle jufqu'à Zurich. Mais ils ne rendirent rien, & en furent quittes pour une bonne fomme d'argent. L'empereur s'accommoda de mème avec les autres villes de Suiffe. Il envoya auffi à Mayence, à Vormes & à Spire pour redemander quelques villes du Palarinat & des environs qui avoient appartenu à l'empire. Ces vi!les envoyèrent leurs députés à Conftance pour en traiter avec l'empereur; mais ils s'en retournèrent fans rien conclure hormis ceux de Mayence à qui il remit quelques impôts.

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envoie des

yence, &c.

CIV.

de folennelle

à Benoit.

Le concile ne regardant pas le fchifme comme tout-à-fait On envoie éteint, tant que Penoit demeureroit obftiné dans fa prétenune ambalation d'être fcul le papelégitime, repréfenta à Martin V qu'il falloit le fommer par une ambaffade plus folennelle, de céder & de reconnoître le pape, & de le menacer de l'y forcer par toutes les peines eccléfiaftiques. Le cardinal de Pife fut envoyé pour cet effet légat en Efpagne, & de fon côté l'empereur écrivit aux rois d'Aragon, de Caftile & autres, pour les prier de faciliter la négociation du légat. Mais le cardinal de Pife ne fut pas plus heureux que d'autres qu'on Bzov, n. 12. avoit déjà envoyés à Benoît dans le même deffein. L'antiSup.. 103. pape fe contenta de répondre qu'on devoit fe repofer fur lui du foin de pacifier l'églife, & qu'il en vouloit conférer lui-même avec Martin V. Mais le cardinal regardant cette réponse comme une défaite, fulmina par tout l'Aragon des

Platin.c. 27.

bulles

bulles d'excommunication contre Benoît, & contre les deux cardinaux qui étoient demeurés auprès de lui.

AN. 1418.

CV. Brouilleries entre le pape

Sur ces entrefaites Martin V & le roi d'Aragon fe brouillèrent; celui-ci avoit envoyé au pape une ambaffade, pour lui demander qu'en confidération des dépenfes que fon père & le roi d'AFerdinand & lui avoient faites pour la paix de l'églife, il lui ragon. accordât à perpétuité le droit de difpofer des bénéfices de la Sicile & de la Sardaigne, fans être fujet à aucune redevance au fiège apoftolique, & outre cela une partie de la dixme des biens eccléfiaftiques qui appartenoient au fiége de Rome dans l'Aragon. Il demandoit encore quelques places de la dépendance des chevaliers de Rhodes, & le droit de donner un grand-maître à quelque aurre ordre de chevalerie. Comme le pape tiroit tous les ans dix-huit mille florins de la Sicile & de la Sardaigne, il ne jugea pas à propos d'aliéner un revenu fi confidérable, & ne l'offrit feulement que pour cinq ans. Ce refus irrita tellement le roi d'Aragon, qu'il fe rangea du parti de Pierre de Lune, quoique d'abord affez fecrétement; mais enfuite il rappela fes ambaffadeurs de Conftance, & leur défendit d'entrer dans fon royaume : parce qu'ils avoient mal foutenu, difoit-il, fes intérêts auprès du pape. Cette conduite diminua beaucoup le crédit du concile de Conftance en Aragon.

Alfonfe, qui cependant ne vouloit point d'éclat, réitéra ses demandes aupres du pape ; & tout ce qu'il en put obtenir, fut que s'il pouvoit faire fortir Pierre de Lune de Panifcole & le ranger à son devoir, il lui accorderoit, avec le fort & la ville, tout le revenu des bénéfices qui en dépendoient pendant leur vacance. Cette réponse irrita Alfonfe plus que jamais : il répondit qu'il prétendoit bien fe rendre maître de Panifcole, fans faire aucune violence à Benoît. Cette divifion fut une femence d'inimitiés & de querelles entre Martin V & Alfonfe, & elles durèrent jufqu'après la mort de Benoît XIII qui n'arriva qu'en 1424.

CVI. Ambaltade des Grecs att

concile de

Le dix-neuvième de Février il arriva une ambaffade folennelle de la part de Manuel Paleologue, empereur des Grecs, & de Jofeph, patriarche de Conftantinople, pour faire au concile des propofitions de réunion. Le chef de Conftance. Dupin,bibl cette ambaffade étoit George, archevêque de Kiovie: il étoit accompagné de plufieurs princes Tartares, & de dixneuf évêques du rit Grec. Ils furent reçus avec beaucoup Tome XIV.

Z

to. 12. p. 27.

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