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passèrent par Kilduyn & entrèrent dans le Wardhuys, delà ils revinrent enfin en Hollande; l'amiral prit le chemin de la Zélande, les autres capitaines entrèrent dans le Texel & arrivèrent le 26 feptembre à Enkhuyfen.

Barentz qui avait pris une route toute différente arriva à la côte de la Nouvelle - Zemble le 4 de juillet, près d'une pointe de terre à laquelle il donna le nom de Langenefs, fituée quelque part à l'ouest de cette maffe d'eau qui divife l'île de la Nouvelle - Zemble. Il rangea la côte & nomma une baie qu'il y rencontra, la baie de Loms, parce qu'il y vit une grande quantité d'oifeaux de ce nom. Ces oifeaux ont le corps fort grand & les aîles très-petites, ils bâtiffent leurs nids fur les montagnes les plus escarpées pour fe mettre en sûreté contre les animaux Ils ne pondent qu'un œuf qu'on pourrait leur enlever fans qu'ils s'envolaffent. Ces voyageurs vinrent enfuite à une île qu'ils nommèrent île de l'Amirauté. Au foixante-quinzième degré vingt minutes latitude nord, ils trouvèrent un promontoire qu'ils appelèrent Zwartenhoek (Pointe-Noire), & au foixante-quinzième degré cinquante-cinq minutes, ils virent l'île de William, ils y trouvèrent une grande quantité de bois flottant & de morfes. Ils nommèrent Berenfort un havre au-delà de l'île de William, où ils avaient tué un ours blanc. II

trouvèrent dans une île deux grandes croix, ce qui leur fit donner à cette île le nom d'île de la Croix. Ils nommèrent une pointe de terre au foixante-feizième degré trente minutes, Cap Naffau. Delà ils allèrent à Troofthoek & à Yshoek ( Pointe de glace) & aux îles d'Orange. Ils revinrent enfuite fur leurs pas, & repassèrent par tous ces lieux que nous venons de nommer, & arrivèrent à une île fituée au-delà de Langeness, au fudoueft, à laquelle ils donnèrent le nom d'Ile-Noire à caufe de fa couleur. Enfuite Barentz entra dans une paffe qu'il fuppofa être le même lieu où Olivier Bennel avait relâché précédemment, & auquel il avait donné le nom de Conftant - Search (Conftante-Recherche) (a). Sur un promontoire un peu plus loin, il vit une croix, ce qui lui fit donner, à ce promontoire, le nom de Cruyshoek (Pointe de la Croix). Enfuite il entra dans la paffe Saint-Laurenz-Hoek, & en vit une autre

(a) Il est très-évident que les navigateurs, qui avaient été dans la Nouvelle-Zemble avant Barentz, étaient Anglais; car le nom d'Olivier Bennel eft entièrement anglais, & le nom de la paffe que Barentz appelle Conftint-Sarch, ne peut être pris pour un autre que Conftant-Search. Mais on ne peut aisément déterminer, dans lequel des voyages connus faits par les Anglais dans ces lieux, cet endroit a été nommée ainsi, ou fi Olivier Bennel aura entrepris unt

trois milles plus loin nommée Schanshoek. En s'avançant toujours plus loin, il découvrit un havre beau & sûr, fur les bords duquel il trouva de la farine; il le nomma, pour cela, Meelhaven; enfin, il vit deux petites îles auxquelles il donna le nom d'îles de Sainte-Claire. Arrivé aux îles Matfeoi & Dolgoy, il rencontra les vaiffeaux de la Zélande & d'Enkhuyfen qui étaient précisément revenus de Waigatz. Les équipages de ces vaiffeaux croyaient que Barentz avait fait le tour de la Nouvelle-Zemble. Après s'être félicités mutuellement de leur heureuse rencontre, ils prirent tous ensemble le chemin de la Hollande.

II. En 1595, fept vaiffeaux furent équipés, deux à Amfterdam, deux en Zélande, autant à Enkhuyfen & un à Rotterdam; le 2 de juillet, ils partirent des Dunes; le 17 d'août, ils trouvèrent des glaces en grandes maffes. Le 18, ils virent l'île Mauritius (ou Dolgoi-Oftrof.) Le 19, ils étaient vis-à-vis du détroit de Waigatz, mais ils fe trouvèrent bloqués par les glaces. Ils attendirent dans quelques paffes & devant le détroit; mais la glace continua long-temps, & le

voyage dans le deffein de faire des découvertes, ou enfin, s'il aura été jeté sur cette côte en allant ailleurs, Nous n'avons rien de pofitif là-deffus.

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2 & le 3 de feptembre, étant arrivés à l'île des Etats, ils furent obligés, à caufe des glaces & des brouillards, de fe mettre en ftation derrière l'île. Ils tinrent un confeil général dans lequel il fut réfolu qu'ils feraient encore un nouvel effort pour avancer. Il gelait toutes les nuits, & la glace avait un pouce d'épaiffeur. Ils tuèrent deux liévres fur cette île, mais un ours blanc qu'ils apperçurent, leur échappa. La marée venait de l'eft, ce qui leur fit croire qu'il y avait une grande mer de ce côté. Ils trouvèrent fur l'île des Etats, de petits criftaux tranfparens; dans la recherche de ces minéraux deux de leurs gens furent dévorés par un ours blanc. Ils furent obligés à caufe des glaces, d'avancer dans les détroits jufqu'à Twisthoek. Le II, ils réfolurent de faire une nouvelle tentative; mais bientôt ils fe trouvèrent forcés de retourner en arrière à caufe des glaces qui obftruaient leur route. Le 15, ils fe déterminèrent dans un confeil général de revenir, puifqu'il était impoffible de naviguer au travers du détroit à caufe de la grande quantité de glace dont il était rempli. Après avoir beaucoup fouffert des mauvais temps & des tempêtes, ils fe trouvèrent le 10 d'octobre au fud-oueft de Waardhuys. Ce ne fut que très rarement qu'ils apperçurent la lune. La lumière des étoiles compenfait presque l'abfence du foleil. Outre cela, les aurores boréales

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contribuèrent beaucoup à les éclairer. Enfin ils arrivèrent le 26 octobre dans leur patrie.

III. Quoique les états généraux eufsent refusé d'avancer l'argent néceffaire pour entreprendre un autre voyage, cela n'empêcha pas la ville d'Amfterdam d'équiper deux vaiffeaux en 1596. Le com+ mandement en chef de ces vaiffeaux fut donné à Jacob van Heemskerk, & la place de premier pilote à William Barentz. Jean Cornelis Ryp fut maître du fecond vaiffeau & en même temps fupercargue des marchandises qui étaient à bord de ce bâtiment. Le 18 de mai, ils fortirent du Vlie, & le 22, ils virent les îles de Schetland & Fayerhill. Le 2 de juin, ils virent deux parélies au foixante-onzième degré latitude nord; il s'éleva alors une dispute entre Barentz & Ryp fur la route les vaiffeaux devaient tenir. Le premier pen que fait qu'il fallait faire voile plus à l'eft; mais Ryp affurait qu'ils étaient dans la bonne route; car il avait toujours fait voile à l'opposite du détroit de Waigatz. Ils virent les de la glace pour première fois, & pafsèrent heureusement au travers. Le 9, ils virent une île par le foixante- quatorzième degré trente minutes, qui pouvait avoir, felon leur conjecture, environ quinze milles de longueur. Ils y trouvèrent un grand nombre de goilands dont ils emportèrent les œufs. Ils mon tèrent fur une haute montagne de neige du haut

la

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