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qu'il avait navigué fous le pôle où il trouva l'air auffi chaud qu'il a coutume de l'être en été à Amfterdam. Enfin, le capitaine Gould qui avait fait plus de vingt voyages au Groenland, dit au roi Charles II, qu'étant au Groenland vingt ans auparavant, il avait rencontré près l'île Edges (a), à l'eft de cette contrée, deux navigateurs Hollandais, qui réfolurent, comme il ne paraiffait point de baleine fur ce rivage, de faire voile plus loin vers le nord, ce qu'ils firent en effet; qu'ils étaient revenus quinze jours après, & avaient été jufqu'au quatre-vingt - neuvième degré, où ils n'avaient vu aucune glace, mais une mer parfaitement libre & des vagues auffi grandes que dans la baie de Biscaie. La déclinaifon de l'aiguille aimantée était dans ce lieu de cinq degrés. Il arriva dans la fuite qu'un de ces capitaines vint à Londres, le capitaine Gould le préfenta à quelques membres de la compagnie du Nord qu'il convainquit pleinement de la vérité de fa relation. Voyez la Re

(a) L'île Edges eft probablement une des îles appartenants à ce grouppe d'îles découvert par Ryke - Yƒe. Le capitaine Thomas Edge qui fit dix voyages au Groenland, découvrit cette île en 1616; & en 1617, une île fituée à la hauteur du Spitzberg, fut appelée île Wyche du nom de M. Wyche.

lation de quelques Voyages & de plufieurs Découvertes faites depuis peu; Londres, 1711, pag. 45; ainfi que l'Hiftoire du Froid, par M. Boyle.

XII. C'eft la malheureufe deftinée des favans de ne pouvoir, malgré tous leurs foins, acquérir les connaissances qu'ils defirent fur les objets de leurs recherches. Nous trouvons dans les meilleures cartes quelques relations ou plutôt quelques notions relatives aux contrées qu'on prétend avoir été découvertes par les Hollandais; mais il eft fort difficile de déterminer où l'on pourrait trouver des relations plus circonftanciées concernant ces découvertes. Je vais parler de quatre ou cinq contrées découvertes dans le Nord par les Hollandais, dont je ne puis guère dire que le nom. Je possède une collection d'environ fept cents volumes de voyages écrits en différentes langues, cependant j'avouerai que dans tous ces livres je n'ai rien pu trouver qui ait le moindre rapport à ces découvertes; peutêtre cet aveu engagera-t-il quelques favans ou d'autres perfonnes à me faire part de leurs recherches fur ces contrées; dans ce cas je leur aurais une obligation infinie, non - feulement d'avoir par-là augmenté la fomme de mes connaiffances, mais encore d'avoir rendu mon. Hiftoire des Découvertes dans le Nord beaucoup

plus complette qu'elle ne l'est à préfent. Car je conviens franchement que, même à mon avis, mon ouvrage n'a pas atteint ce point de perfection auquel je m'étais propofé de le porter. Mais j'ai rencontré une multitude de difficultés qu'il m'a été impoffible de furmonter dans la fituation où je me trouve. Au foixante - quinzième degré fatitude nord, & environ cinq degrés à l'eft de l'île de Fer, nous trouvons fur la côte orientale du Groenland, la terre de Gale-Hamkens, qu'on dit avoir été vue en 1654. Gale-Hamkens était un Hollandais commerçant au Groenland, qui dès l'année 1639, avait le commandement de l'Oranjeboom, vaiffeau du premier rang, & qui prit fur fon bord le capitaine Dirk-Alberts-Raven & le refte de fon équipage, lorfque cet infortuné perdit fon vaiffeau nommé le Spitzberg, dans les glaces près du Spitzberg. C'est là tout ce que j'ai pu apprendre concernant ce Gale-Hamkens. J'avoue même que je ne puis déterminer s'il a découvert cette terre, ou fi quelque autre navigateur lui aura donné le nom de Gale-Hamkens pour perpétuer la mémoire de ce marin. On a indiqué au foixante-dix-huitième degré de latitude nord, & au dixième degré de longitude eft de l'île de Fer, une terre fituée fur la côte orientale du Groenland, & appelée la terre d'Edam. Elle fut découverte en 1655, mais je ne puis

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dire par qui, ni fi elle fut nommée ainsi du nom d'un honime, d'un vaiffeau ou de la ville d'Edam dans le nord de la Hollande. De plus on place au foixante-treizième degré trente minutes de latitude nord, à peu de diftance du premier méri dien qui paffe à l'île de Fer, une île fur laquelle eft écrit le nom de Bontekoe avec la date de l'année 1665, mais je ne fais qui la découvrit, ni fi elle a été nommée ainfi du nom de celui qui y a abordé le premier, ou d'un vaiffeau, ou enfin, de quelqu'homme de cette contrée. On marque encore au foixante-dix-neuvième degré de latitude nord, & au dixième degré de longitude eft de l'île de Fer, une terre où l'on trouve la date de 1670, mais c'eft tout ce que je fais concernant cette île. Enfin, précisément au quatre-vingtième degré de latitude nord, & à cent milles géographiques à l'eft de Northeast - Land dans le Spitzberg, on trouve une terre élevée. Cette terre fut découverte en 1707, par un négociant au Groenland, favant & expérimenté nommé Cornelis Gillis. Il alla beaucoup au-delà du quatre-vingt-unième degré au nord des SeptIles, fans trouver du tout de glace; ensuite il tourna à l'eft, & enfin au sud-eft, de forte qu'il fe tint toujours à l'eft de Northeast-Land, & découvrit à vingt-cinq lieues delà, au quatrevingtième degré, une terre élevée que perfonne

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n'avait probablement vue avant lui. Van Keulen a placé cette terre fur fa carte du Spitzberg, appuyé fimplement fur le récit donné par le capitaine Gillis. Voyez les Mélanges de Barrington, Lond. 1780, pag. 80 & 85.

Telles font les relations des découvertes faites dans le Nord par les Hollandais, les feules qui foient parvenues à ma connaissance. Cet efprit actif qui animait tous ces républicains, qui caractérisa fi énergiquement leurs entreprises au feizième & dix-feptième siècles, & qui éleva à ce haut point de grandeur où nous les voyons actuellement les provinces - unies des Pays-Bas, s'eft éteint par degrés & a totalement difparu. Ce peuple a commencé à fuivre un fyftême diamétralement oppofé à celui qui l'avait conduit à la gloire & aux honneurs. Ce méprifable efprit de parti en matière de religion & de politique qui attire leur attention vers de vains objets, leur fait négliger les chofes vraiment grandes & importantes. Ce faux fyftême engage cette république à tout facrifier au commerce; d'après ce principe, elle a cherché à demeurer neutre, & a fréquemment refufé, au mépris des conventions & des traités les plus folennels, de donner à fes alliés les fecours qu'elle leur avait promis. Elle s'eft bornée à faire en paix fon commerce, fans penfer à mettre fes forces de terre & de mer

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