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deur avec fa fuite, en Angleterre. Mais de tous çes vaiffeaux, un feul rentra dans les ports d'Angleterre, tous les autres furent perdus. Richard Chancellor périt, & l'ambaffadeur Ofep (Jofeph) Nepea eut les plus grandes peines à fauver fa vie fur les côtes d'Ecoffe, il perdit toutes fes marchandises & les préfens qu'il portait en Angleterre. Dès que cet accident fut connu en An-. gleterre, on envoya chercher l'ambaffadeur, qui fut magnifiquement reçu à Londres. La compagnie lui fit de riches préfens, & le renvoya en Ruffie fur fes propres vaiffeaux. En 1557, le roi & la reine lui accordèrent une audience où ils le reçurent très-bien, & lui donnèrent des préfens pour lui & le grand - duc. Les vaiffeaux anglais. continuèrent à aller tous les ans en Ruffie & y firent un commerce très- avantageux que Dantzick & les autres villes Anféatiques s'efforcèrent envain de détruire.

IV. La compagnie enyoya, en 1556, une pinaffe, fous le commandement d'Etienne Burrough ou Burrow qui avait fait le premier voyage avec Richard Chancellor en qualité de contremaître, en 1553. Ce vaiffeau fimplement destiné aux découvertes, fut nommé le Searchthrift. A leur départ, le gouverneur de la compagnie, Sébaftien Cabot, leur rendit une vifite, & on le nommait le bon vieillard, comme on le voit dans

une relation de ce voyage. Cette expreffion femble une preuve évidente que ce Sébaflien Cabot est le même que celui qui découvrit Terre-Neuve, & s'il avait vingt-deux ans lorfqu'il fit cette découverte, il devait en avoir alors quatre-vingt-un. Burrough relâcha à la côte de Norwège, vit Lafot & le Nord-Cap, qu'il avait nommé ainfi dans fon premier voyage de l'année 1553, il vint enfin à Cola. Delà il fit voile de conferve avec quelques petits vaiffeaux ruffes ou lodje, jufqu'à KanynNoff ou Kanda Noff. Dès qu'on a paffé le cap de cette île on trouve les vents d'eft, nord - est & nord, qui foufflent de plus en plus. Il relâcha enfuite à trente lieues delà par est-nord-est à la baie de Morfchiowez (Morzovetz) par le foixantehuitième degré vingt minutes latitude nord. Delà il courut vingt-cinq milles à l'eft; & à huit lieues au nord par oueft, il trouva l'île de Colgoive(Kolgow-Oftrow). Il vint enfuite à Swetinotz (Swjatoi-Noff), & bientôt après à l'embouchure dangereuse de la Petfchora. Toute cette côte est couverte de petites collines fablonneufes. Enfin il toucha à la Nouvelle - Zemble ( Newland ) & aux îles de Waigats (a).

(a) Waigats, felon l'opinion de quelques favants, vient de l'hollandais Waaieu, c'est à-dire, fouffler, venter, & de gaz, creux ou étroit, & eft appelé Waigat, parce que

Mais Burrough trouvant qu'il était impoffible d'avancer plus loin à caufe des vents de nord-eft, & de la grande quantité de glace; outre cela les nuits commençant déjà, au 22 d'août, à devenir très-obfcures, fe détermina à retourner fur fes pas & à paffer l'hiver à l'île Colmogori ; quoique les Ruffes lui montraffent les avantages qu'il retirerait dans le voisinage de l'Oby, à caufe de la grande quantité de morfes qu'il y trouverait. Il ne vit pas, dans la Nouvelle - Zemble, un feul homme, mais il apperçut beaucoup d'oifeaux, quelques renards blancs & des ours de la même couleur. Sur le continent il vit les Samojedes, nation payenne qui habite les bords de la

dans ces détroits le vent fouffle avec violence. Mais comme ces détroits étaient déja appelés Waigats, par Burrough, avant que les Hollandais les euffent vues, & que les Anglais. leur avaient entendu donner les noms de Nouvelle-Zemble, & des Waigats par un ruffe appelé Loshak; il fuit que ce nom eft plutôt ruffe qu'hollandais. Barentz trouva sur la Nou velle-Zemble quelques figures gravées sur un promontoire près le détroit, il le nomma pour cela, Afgoedenhock (le Cap des Idoles): dans la langue esclavone, Wajat hignifie graver, faire une figure. Wajati-Noff, fignifierait donc cap gravé, ou cap des images. Il me paraît que c'eft la vraie origine du mot Waigats, qu'on pourrait appe ler très-proprement Wajateltwoi Proliw, Détroit des Images,

Petfchora; ils étaient déjà fujets de la Ruffie, & vivaient affez en paix. Ceux qui étaient établis fur les bords de l'Oby, étaient cruels & fauvages. Burrough ayant paffé l'hiver en Ruffie, retourna en Angleterre dans l'année 1557, & fut fait enfuite contrôleur de la marine royale.

V. Les tentatives pour découvrir un passage par le nord - eft pour aller aux Indes, ayant échoué, on conçut de nouveau l'efpérance d'en trouver un par le nord oueft. Pénétrée de cette idée, la reine Elifabeth envoya en 1576, Martin Forbisher avec trois petits vaiffeaux. Le 11 de juillet, ce navigateur vit une terre par le foixanteunième degré latitude nord, qu'il fuppofa être le Friefland de Zeno. Il trouva dans ces parages une grande quantité de glace; le 28 du même mois, il vit encore une terre qu'il prit pour la côte de Labrador. Le premier d'août il apperçut une troisième terre & trouva une grande île de glace qui s'éclata le lendemain avec un bruit effroyable. Le 11 du même mois il était dans un détroit, quoique cela ne fût peut-être qu'un golfe. Après qu'il eut fait quelques préfens aux habitans, ceux-ci vinrent voir fon vaiffeau; le jour fuivant l'un d'eux vint à bord fur la chaloupe & fut enfuite renvoyé à terre; mais les cinq matelots qui l'accompagnaient, defcendirent avec lui, malgré les ordres qu'ils avaient reçus, & difpa

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rurent avec la chaloupe; depuis ce temps on n'en entendit plus parler. Forbisher se saisit d'un naturel de ce pays & l'emmena avec lui en Angleterre où il mourut bientôt après fon arrivée. Parmi les objets que Forbisher apporta avec lui, il montra une pierre noire, brillanté & très-pefante, c'était la marcaffite d'or (Pirytes aureus de Linné), qui contient une affez grande quantité d'or.

VI. L'or trouvé dans cette pierre fut caufe que la fociété fe détermina à envoyer en 1577, trois autres vaiffeaux. Forbisher en fut encore nommé le chef. A la diftance de fix journées des Orcades, il rencontra des bois flottans, pouffés continuellement par des courans qui allaient du fud-ouest vers le nord-eft. Après avoir fait voile pendant vingtfix jours dans la direction de l'oueft & nord-oueft," il vint des Orcades à la terre qu'il avait d'abord prife pour le Friesland, bientôt après il relâcha dans le détroit de Forbisher, où tout était couvert de neige & de glace, quoiqu'on fût alors aut 4 juillet. Cependant il ne pouvait se persua der le froid fût affez fort faire geler l'eau de la mer, parce que la différence entre le flux & le reflux était de plus de dix braffes. Forbisher trouva de la glace à une distance de plus de mille milles de la terre; mais cette glace était formée d'eau douce. On ne pouvait pas con

que

pour

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