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tre maffacrez. Dieu les délivre du danger où ils fe trouvent, & par reconnoiffance, ces peuples ordonnent à perpétuité des fêtes annuelles pour que les defcendans fçachent les graces infinies que leurs peres avoient reçûes du Treshaut. Preuves inconteftables que la tradition a toûjours été regardée comme la source, la base, & l'appui de la vérité. Interrogez vos peres, dit l'Efprit de Dieu, confultez vos ayeux; aiez re- Deut. ch. 32. cours à la mémoire de vos ancêtres, & Job. ch. 8. remontez jusqu'à la fource de vos plus anciennes générations; puifque la fageffe eft dans les vieillards, & la prudence dans un long espace de tems: car c'eft dans es antiques traditions que vous apprendrez à ne jamais oublier les grandes merveilles que le Seigneur a opere pour vous.

Non feulement l'Ecriture-Sainte ne peur fe foutenir fans la tradition; mais même la plupart des articles fondamentaux de notre foi tomberont fans cette parole de Dieu non écrite: car où trouverons-nous, par exemple, dans l'Ecriture Sainte qu'il y foit parlé ouvertement d'ESSENCE DIVINE, DE CONSUBSTANTIALITE, DE PERSONNE, DE NATURE, DE GENERATION, DE PROCESSION DE LA PART DU Fus

Id. ch. 129

DE DIEU, &c. Cependant nous croions, comme articles indifpenfables de notre foi, après la décifion infaillible des faints Conciles généraux, que dans le myftere de la fainte Trinité, les trois perfonnes divines, réellement diftinêtes d'elles-mêmes, font renfermées, & contenues dans une feule unité d'Effence divine; que la perfonne du Fils est consubstantielle à la perfonne du Pere: que le Pere n'eft point engendré, & qu'il est sans principe; que le Saint-Efprit procede du Fils auffi-bien que du Pere: que le Pere, le Fils, & le Saint Efprit font trois perfonnes diftinctes, quoi-que de même nature: il faut donc qu'il y ait des Traditions Apoftoliques, par conféquent infaillibles, & des révélations divines, confervées dans l'Eglife de JESUS-CHRIST de tems immémorial, fur lefquelles les faints Conciles établiffent leurs décifions, lorfque la Sainte-Ecriture paroit 8. 8.0.31, en quelque façon obfcure, ou n'eft point 2. Pet. 3. V. affez étendue: car dit faint Paul, la foi vient de ce qu'on a oui, & on a oui, parce que la parole de JESUS-CHRIST a été prêchée.

16.

6. Rom. 10.

17.

Où trouverons - nous encore dans la Sainte-Ecriture la forme du Ba

tême, qui eft en ufage à préfent dans l'Eglife; où eft l'ordre exprès de la part de Dieu, d'obferver & de célébrer le Dimanche, au lieu & place de ce fameux Sabbat, a fi expreffément recommandé par toute la Sainte-Ecriture? Où eft la permiffion de manger préfentement du fang & de la chair des animaux étouffez, quoi-que le Concile de ferufalem, compofé des Apôtres mê- A&. 15. v. mes, l'ait formellement défendu ? Dans 29. quel endroit trouverons-nous que Marie mere de Dieu, foit reftée vierge jufqu'à fa mort, &c? Il eft donc néceffaire de convenir que notre foi eft autant fondée fur la Tradition que fur la Sainte Ecriture.

Il ne faut pas cependant s'imaginer que l'Eglife Catholique Romaine, donne tête baiffée dans toutes fortes de Traditions, comme Meffieurs les Pré

a Les Juifs tiennent le jour du Sabbat pour un tems fi faint aux yeux de Dieu, qu'ils prétendent que les ames de ceux qui font en Purgatoire, lequel ils reconnoiffent avec nous, ou même qui font damnées, ne fouffrent point pendant tout le tems du Sabbat.

b Ce premier Concile général de l'Eglife fe tint l'an de l'Ere vulgaire so.. faint Pierre Pape.

Les Juifs enfeignent que la loi de Moïse ne peut point fe foûtenir fans la Tradition, qu'ils appellent parole de Dieu révélée aux hommes, c'est pourquoi ils difent que la loi écrite eft un corps fans ame, & une lampe fans lumiere fi elle eft féparée de la loi de bou, che, ou des Traditions

rendus Réformez, veulent calomnieufement nous l'impofer: car cette divine époufe de JESUS-CHRIST, fage dans ce qu'elle fait, & prudente dans ce qu'elle entreprend, ne reçoit au nombre de fes Traditions, que ce que plufieurs Ecrivains de bonne foi, contemporains & non fufpects, nous ont laiffé par écrit. Un fait qui n'est rapporté que par un ou deux hiftoriens, eft souvent révoqué en doute dans l'Eglife Romaine; mais lors qu'elle voit plufieurs Auteurs, tant Grecs que Latins, les uns en Orient, les autres en Occident, avoir tous les mêmes fentimens orthodoxes, & la même doctrine Catholique cette bonne mere les adopte volontiers au nombre de fes enfans & de fes défenfeurs, parce qu'elle eft entierement convainçuë, que ces divers hiftoriens répandus dans les quatre parties du monde, souvent même inconnus les uns aux autres,n'auroient pû convenir, ni s'entendre ensemble, pour laiffer des faufletez dans leurs écrits. Ainfi, c'est par ces grands Ecrivains, appellez les Saints Peres de l'Eglife, que nous avons une connoiffance certaine des fanglantes perfécutions de la primitive Eglife, & de fon glorieux triomphe, qui a com

mencé dans le quatrième fiecle, fous le Grand Empereur Conftantin, premier du nom “. C'est par eux que nous fçavons de quelle maniere le Sainte Ecriture a toûjours été interpretée dans le véritable fens que l'Eglife Catholique Romaine lui donne. C'eft par eux que nous apprenons les differentes difciplines, que l'Eglife a été obligée de garder suivant la néceffité des tems. C'est par eux enfin que nous avons les noms & les fentimens de la prodigieufe quantité d'héretiques qui fe font élevez depuis l'établiffement de l'Eglife de JESUS-CHRIST.

Meffieurs les Prétendus Réformez n'ont donc qu'à voir préfentement, fi nous avons tort d'aller chercher dans les Traditions des Saints Peres, des lumieres pour nous conduire en toutes alfurances, furtout lors que nous fçavons que l'Ecriture Sainte n'eft point la feule regle de notre foi; les Evangeliftes & les Apôtres n'aians point mis tout

a J'aurai occafion de parler dans la fuite de ce premier Empereur Chrétien, qui naquit à Naiffe en Da cie le 24. Juillet, vers l'an 272. Sainte Heleine étoit fa mere. Son pere Conftantius Chlorus, quoique Payen étoit un Prince fi accompli, qu'il fut trouvé digne d'être élevé à l'Empire, de focieté avec Maximjen Galere.

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