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qu'octogenaire, de prendre garde à ne pas mourir dans fon péché.

Je finis cet article en difant que les Conciles mêmes ont befoin de Tradition, pour nous perfuader & nous convaincre, que les Canons qui nous en restent, sont encore à préfent les mêmes oracles du Saint-Elprit, qu'ils l'étoient autrefois; & c'est en quoi je trouve la conduite de Meffieurs les Prétendus Réformez, des plus extraordinaire, car Meffieurs veulent bien recevoir, comme infaillibles, les quatre premiers Conciles généraux de l'Eglife, fans avoir d'autres preuves de leur infaillibilité, que la Tradition qui leur apprend auffi-bien qu'à nous depuis plus de douze fiecles, que ces quatre premiers Conciles étoient légitimes & œcuméniques. Quels motifs ces Meffieurs ont-ils pour refufer les décifions de ceux qui fe font tenus canoniquement depuis C'eft un myftere pour nous impénétrable, à moins que nous ne nous payions des raisons qu'ils nous alleguent, en difant qu'il n'y a que les quatre premiers Conciles généraux « de l'Eglife qui foient infaillibles; fçavoir le

a

■ Comme dans la fuite j'aurai occafion de parler de ces quatre Conciles,' je n'en fais ici aucun détail.

Jean. 8. v.21.

premier Concile de Nicée, le premier Concile de Conftantinople, le Concile d'Ephefe, & le Concile de Calcedoine, lefquels quatre premiers Conciles, difent Meffieurs les Prétendus Réformez, n'ont pû fe tromper dans leurs décifions, attendu que les Traditions Apoftoliques étoient encore en vis gueur dans ces premiers tems de l'Eglife. Voilà juftement ce que nous deman dons de ces Meffieurs, qui eft de reconnoître une parole verbale des faints Apôtres, & par conféquent une Tradi tion abfolument néceffaire dans l'Eglife de Dieu.

a Tenu l'an 325. par 318. Evêques.
Tenu l'an 381. par 250. Evêques.
Tenu i'an 431. par 200. Evêques,
Tenu l'an 451. par 630. Evêques.

ARTICLE II.

La juftification, & le mérite des

œuvres.

OBJECTION.

La foi feule nous juftifie, comme « l'Ecriture dit, (Gen. 15.) qu'elle juftifia Abraham, à qui la foi fut imputée à justice.

се

Mais nous croions que cette foi doit # toûjours être accompagnée de bonnes «< œuvres; & que fi l'on entend par justifier, déclarer une perfonne jufte. Nous « fommes juftifiez par ceuvres, & non « par la foi.

1

REPONSE.

Si quelqu'un eft furpris de voir la

Religion Protestante Prétenduë Réformée, avoir un fi grand nombre de fectateurs, j'ose me flater qu'il revien→ dra fans peine de fon étonnement, quand il voudra bien faire attention, que l'efprit humain a toûjours fa pente naturelle au relâchement; qu'il fe laiffe

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Ifa. 6. v. 9. ✩ 10.

avec facilité ébloüir à l'éclat d'une doc trine, laquelle cachant fa malignité fous les apparences de perfection, entraîne l'homme facilement dans l'erreur, parce que les raifonnemens fubtils & pleins d'équivoques de cette morale, lui rendent tout ailé, & joignent insensiblement, l'aveuglement de l'efprit à l'endurcißement du cœur.

Nous avons un trifte exemple de ce funefte égarement en la perfonne de

Matt. 10. v. Meffieurs les Prétendus Réformez 38. Id.16. v. puis qu'au lieu d'exhorter leurs fecta23. Id. 14. v. teurs à renoncer à eux-mêmes 27. 1. Theff.

24. Luc. 9.v.

3. v. 12.

2. v. 17.

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1. Cor.13.v.2.

Gal. 5.v. 6.

....

à

3.0.3. 2.Tim. porter leur croix..... pour fuivre JesusCHRIST, & leur recommander la pratique continuelle des bonnes œuvres.... Ep. S. Jacq. fans lesquelles la foi eft morte; ces Meffieurs fe contentent de prêcher que nous sommes tous justifiez par la feule foi fpeciale en JESUS-CHRIST, fans le fecours des œuvres; lefquelles, disent-ils, ne nous justifient point, mais nous déclarent être juftifiez. Quelle ridicule diftinction ? comme s'il fuffifoit feulement de croire que JESUS-CHRIST eft mort en vûë de notre redemption, pour que par ce feul acte de foi, les mérites de la fatisfaction, que ce divin Sauveur a offert à Dieu fon Pere pour l'expiation de nos cri

mes, nous rendiffent tous juftifiez à un certain point, que nous fuffions revêtus de la propre justice de JESUS-CHRIST, par laquelle nous fommes rendus agreables à Dieu. Penfée des plus abfurdes & digne d'un Luther: car quoi que

a Martin Luther prit naiffance à Iflebe en Alle magne le 10. Novembre de l'an 1483. où il fit une par tie de fes études. A l'âge de 22. ans il reçut l'habit de Religieux dans l'Ordre des Hermites de S. Auguftin, & à 14 ans il fut o donné Prêtre. Quelques troubles s'étans élevez dans fon Oidre, on l'envoya à Rome pour les pacifier: ce qu'il executa avec prudence. A fon recur il reçut le bonet de Do&eur, & fur choil Profeffeur avec tour l'applaudiffement de l'U niverfité de VVittemberg. Cependant Luther ne pou voit fouffrir les Theologiens Scholaftiques, c'eft pourquoi dés l'an 1515. il commença à les combattre par des Thefes pub iques, du franc-arbitre, du mérite des bonnes œuvres, des Traditions humaines, &c. L'année d'après, le Pape Leon X. ordonnant de publier la Croifade par toute la Chrétienté, Albert Archevêque de Mayence, la fit prêcher dans fes Etats par les Dominiquains au préjudice des Auguftins à qui cet honneur appartenoit. Luther qui ne manquoir poine d'orgueil, prit le fait & caufe de fon Ordre, & commença à fe déchaîner tant contre le trafic des Indulgences, que contre les queftes qui fe faifoient pour tette Croifade. La querelle s'échauffa; des propoftions fortes il tomba dans les douteuses, & pour les foutenir, il fe précipita dans l'abîme des héréfies. On voulut fe faifir de lui, il fe mit en füreté, & pour lors ne gardant plus de mefures, il leva entierement le mafque, & le déclara non-feulement contre le Pape & fa Cour Romaine, mais il se mit encore à combattre la dotrine la plus facrée de l'Egli e. Le Pape excommunia Luther en 1510. La Sorbonne & les autres Univerfitez le condamnerent; mais tout cela ne fervit qu'à animer davantage cet hérétique, qui étoit l'hom me du monde le plus emporté & le plus infolent. L'an 24. il jetta fon habit de Moine, & l'année fuivante débaucha une Religieufe nommée Catherine de

Fy

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