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& les vœux des honnêtes gens parmi les Ninivites, délivre fa Ville capitale & tous les fujets de la vengeance prochaine dont Dieu les avoit menacez par le Prophete Jonas.

Enfin le peuple Juif retombe continuellement dans l'idolâtrie. Dieu les punit de leurs crimes prefqu'à chaque fois; & d'abord qu'une partie des Ifraëlites crie au Seigneur, tout le peuple fort en triomphe de captivité, & revient glorieux à Jerufalem, faifant la loi aux nations qui les avoient tenuës en fervitude.

Si les prieres des juftes ont une & grande vertu, c'est donc avec de folides raifons que l'Eglife Romaine Militante, qui veut toûjours conferver une fainte communion de prieres & de charité avec la même Eglife fouffrante ou triomphante, fait prier pour ceux qui eftans morts avec la grace de Dieu fouffrent en l'autre vie le refte des peines que la juftice divine s'étoit refervée. 4

Les Juifs croient la refurrection des morts, ave un jugement univerfel, que Dieu fera de tous les Humains en cops & ename. Ils admettent un Paradis qui confifte à jouir de la gloire dans la feule vifion de Dieu. Un enfer, où les ames des méchans feront tourmentées éternellement

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Meffieurs les Prétendus Réformez prendront garde, s'il leur plaît, qué dans cet article j'ai traité du Purgatoire, que l'Eglife de JESUS-CHRIST reconnoît; & que mon intention n'eft point de foûtenir ni protéger en aucune maniere, ce qui a été fabuleufement inventé fur ce fujet par les vûës intereffées de certains particuliers, qui me font fort fufpects.

par le feu & d'autres fupplices. Et enfin un Purgatoire, qui n'eft diftingué de l'enfer,que parce que les pei. nes de quelques ames n'auront qu'un certain tems. Voilà pourquoi ils prient, jeûnent, & font des aumồnes à l'intention des morts. Quelques Juifs cependant, fans être tenus chez eux pour hérétiques, enfeignent la Métempficofe de Pithagore, abufans de certains paffages tirez des Livres de l'Ecclefiafte & de Job, qu'ils s'imaginent favorables à leurs fentimens.

Il faut fçavoir que Pithagore natif de l'Ile de Samos, après avoir confulté les plus grands hommes de la Grece, voiagea en Egypte, en Phenicie & dans la Chaldée, où il eut connoiffance de la loi de Moïfe. Pithagore étant revenu à Samos, pafla enfuite dans cette partie de l'Italie que l'on appelle la grande Gre ce. Il y forma quantité de difciples, mais avant que de les recevoir il les éprou oit par un rigoureux filence de plufieurs années. Il avoit une entiere connoiffance de toutes les fciences, fur tout de la Geometrie qu'il perfectionna, de l'Arithmetique, dont il inventa un grand nombre de regles, & des Mathematiques, dans lefquelles il fe rendit admirable. Il ft le premier des Philofophes qui ait foûtenu l'immortalité des ames, mais pour établir certe véri é, il admettoit la Métempficofe, c'eft-à-dire, la tranfmigration des ames d'un corps dans un autre. Eufebe met la mort de Pithagore en la quatrième année de la LXX. Olympiade, vers l'an 258 de Rome environ 495 ans ayant J. C. Divers Auteurs on dit que ce Philofophe n'avoit jamais rit ni pleuré, qu'il vivoit dans une abftinence & une fruga. Tité des plus rigoureufe, & qu'il faifoit beaucoup d'eftime de la véritable amitié.

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La necessité absoluë du Baptême.

OBJECTION.

Nous croions que Dieu n'attache → point de telle maniere la grace au signe du Sacrement, qu'il ne puisse bien nous » la donner sans lui; ainsi un enfant qui » meurt fans Baptême, peut être auffi-bien » fauvé par la foi de fes parens Chrétiens, que les enfans des Juifs l'étoient quand ils mouroient avant la Circoncision; autrement ils ne l'euffent point differée jufqu'au huitième jour.

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Rs.4.V. II.

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REPONSE.

E ne puis abfolument comprendre le parallele que Meffieurs les Prétendus Réformez font de la pure cérémonie & du fimple figne de la Circoncifion avec le faint Sacrement de Baptême. La Circoncifion étoit une marque visible dans la chair de l'homme Gen. ch. 17. ordonnée de la part du Tres-haut pour faire fouvenir celui qui la portoit du

Lavit. 12.

1

C

tems de la figure, que Dieu avoit fait 48.7.v.8. alliance avec fes ancêtres, aufquels il avoit promis un Redempteur; & qu'étant du nombre du peuple choifi, il auroit la vie éternelle aiant la foi au Meffie. Cette cérémonie de la Circoncifion n'effaçoit pas le péché originel, ni ne faifoit pas par elle-même l'adoption; mais elle en étoit feulement le témoignage; un fuif, & même un Gentil Rom ch. 1. pouvant recevoir la Circoncifion fans effet s'ils ne pratiquoient point le refte de la

loi.

Le Baptême au contraire, nous rend en lui-même & par lui-même véritablement Chrétiens, effaçant en nous la tache du péché originel; nous conferant fur le champ la grace fanctifiante, & imprimant dans notre ame le véritable & ineffaçable caractere fpirituel d'enfans de Dieu, fans lequel nous ne pouvons nous presenter devant fa divine Majefté; ce que la Circoncifion ne faifoit point, puifqu'un payen qui auroit reçu le faint Baptême, porteroit toûjours le caractere de Chrétien, imprimé dans fon ame, fut-il adonné à fon idolâtrie jufqu'à la mort. La Circoncision n'étoit pas

abfolu

3.

Rom. ch. 2.

1. Cor.ch. 7. Gal. ch

Eph, ch. 2. Phil. ch. 3. Coloff ch. 2. Id. ch. 3.

ment néceffaire à falut, attendu que l'accompliffement feul de la loi Molaïpour être fauvé. En effet, que fuffifoit 5. un Gentil qui auroit accompli la loi de Moïfe, & qui par conféquent auroit eu une foi d'efpérance au Meffie; cet étranger, dis-je, eût pû être sauvé, quoi qu'il ne fe fut point fait circoncire, au Matt. ch. 28. lieu que le Baptême eft d'une nécessité 1. Pet. ch. 3. abfolue & indispensable pour avoir la vie Marc.4 éternelle.. qu'il efface le péché, & Col. 2. v. 13. Heb. 10.v.11. qu'il nous régenere en JESUS-CHRIST. Ce A&t. 2. v.38. la Circoncifion ne faifoit que

Jean ch. 3.

Gal.

3. V.27

......

pas,

elle

Eph. 5. v.26. qui n'étoit que la figure du Baptême: 1.Cor. ch. 10 car fi cette pure cérémonie de circon

cire eût été abfolument nécessaire à falut, il auroit fallu qu'elle eût imprimé dans l'ame de celui qui la recevoit un caractere, fans lequel on ne pouvoit être fauvé: or il eft évident par tout ce que nous lifons dans faint Paul, que la Circoncifion n'étant fimplement qu'une marque vifible du péché; elle n'avoit point en elle-même une pareille vertu, puifqu'il n'y avoit que les mâles qui la reçuffent; par conféquent les Juifs pouvoient fans crainte d'aucuns rifques, attendre jusqu'au buitiéme jour à circoncire l'enfant, & même ils y

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