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ces Souverains, en élevant un empire fur la tête des Rois, déliant les chaînes facrées qui font entre le Prince & les Sujets, &c. des maximes, dis je, fi abominables nous font tellement horreur, que nous ne pouvons voir fans une jufte indignation, les attentats énormes d'un Gregoire VII. d'un Innocent III. d'un Boniface VIII. d'un Jule II. d'un Sixte V. d'un Gregoire XIV. & d'une infinité d'autres, qui ont pouffé leur orgueil démefuré jufqu'à vouloir effrontément fapper des trônes facrez, dont Dieu lui-même a jetté les fondemens, & qu'il protege fans ceffe d'une providence toute particuliere.

Je ne parle point d'un Marcellin, qui l'encenfoir à la main, offrit de l'encens aux Idoles; d'un Liberius qui devint Arien; d'un Anaftafe II. qui protegea l'héréfie de Neftorius; d'un Honorius I. qui favorifa les Monothellites; d'un Gregoire III. qui permettoit la Poligamie; d'un Gregoire XI. qui étoit Schifmatique; d'un Etienne V I. d'un Jean IX. d'un Boniface VIII. d'un Clement V. qui s'anathematifoient fucceffivement les uns les autres; d'un Paul III. qui

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étoit forcier & magicien; d'un Jean VIII. qui excommunia Formofe, « rétabli par Marin I. dont le decret fut ce à fon tour caffé par Etienne VII. le- « quel fit déterrer Formofe, & après lui avoir fait couper les trois doigts de la main droite, fit jetter le cada- « vre de ce Pape dans le Tibre; d'un Sergius III. abominable par toute << forte de vices. Enfin, d'un Grégoire XII. & d'un Benoift XIII. qui furent << condamnez comme hérétiques par le « fecond Concile de Pife,& chaflez en- «e fuite de leur Siege. Une infinité d'Auteurs irréprochables de tous les fiecles « de l'Eglife, ont trop déploré dans co leurs écrits les defordres & les infamies de la Cour de Rome, pour que « l'Eglife Romaine puiffe en aucune maniere l'ignorer. C'est pourquoi, malheur à ceux qui non-feulement << foutiendront l'infaillibilité chimérique des Papes, mais qui trouveront << encore à redire aux précautions que les Princes éclairez prennent pour mettre des bornes & des limites à l'infatiable ambition Romaine.

I

REPONSE.

L eft incontestable qu'il doit y avoir
dans le monde une Eglife vifible,

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v. 2.

fubfiftante, perpétuelle, & infpirée du Saint-Esprit, dont les décisions infaillibles puiffent donner la véritable intelligence des faintes Ecritures, & procurer à fes enfans des regles fures du falut.

Nous avons fait voir jufqu'à préfent, par des preuves fans repliques, que la Religion Proteftante Prétendue Réformée ne pouvoit point fe qualifier d'un titre fi glorieux. Il faut donc que cet honneur appartienne à l'EglifeCatholique Romai2. Cor. 11. ne, qui eft cette véritable Epouse du Fils de Dieu,... contre laquelle les portes de l'EnMatth. 16. fer n'ont jamais pu prévaloir, malgré la fureur d'une infinité d'hérétiques, qui ont mis tout en ufage pour l'étouffer & la déchirer, dès le moment de fa naiffance. C'eft cette fainte Eglife qui eft la 1.Tim. 3.0.15 pierre fondamentale, la bafe & la colonne de vérité. C'est elle feule qui eft capa

Eph. 5. v.25.

2.18.

ble de nous empêcher de tomber dans Prov. 9. v.1, l'erreur, attendu que la Sageffe éternelle & incréée,...l'a édifiée sur Jesus-Christ mê1. Pet. ch. 2. me, qui en eft la pierre vive & le fonde1. Cor. 3.v.11.ment inébranlable. En effet, l'autorité qu'elle a reçûe de Dieu eft tellement abfolue & inconteftable, que JESUSMatth. 28. CHRIST lui a promis d'être avec elle jufJoan. 14. v. qu'à la confommation des fiecles, & de la gouverner de fon Esprit. Il est donc par

2. 20.

conféquent impoflible que cette Divine Eglife puiffe en aucune maniere abufer de fon pouvoir & errer dans fa foi, puifque cette fage Mere fe regle uniquement fur la parole fidelle de fon cher Epoux, & fur la doctrine orthodoxe des Saints Peres, qu'elle déclare par fon Conc. Trid. faint Concile de Trente vouloir abfolu- Seff. 4. ment fuivre fans aucune altération dans

toutes fes décisions.

La conduite que tinrent les Apôtres après la mort de JESUS CHRIST, fait bien connoître la certitude où ils étoient que le Saint-Esprit conduifoit lui-même fon Eglife en infpirant fes Miniftres.Car peine commencerent-ils à prêcher le faint Evangile, que de certains Juifs zelez indifcrets voulurent obliger les Gentils, qui embraffoient la foi, à se faire circoncire & à garder la loi de Moïfe: mais les Apôtres fe mettent auffitôt en prieres, ils forment un Concile à Jerufalem; & après avoir longtems A. ch. 15. conféré ensemble, & que les Prêtres, les Anciens avec toute l'Eglife eurent auffi mûrement examiné la question agitée, il fut enfin décidé par le Concile que l'on n'impoferoit point aux Gentils ce joug infupportable, & qu'il fembloit bon au Saint-Efprit & à l'Eglife

de ne point impofer d'auttes charges que celles qui font néceffaires, attendu que nous ne ferons tous fauvez que par la grace du Seigneur JESUS-CHRIST. Cette décifion fut d'abord reçue avec joie & confolation par tous les fideles, & ils gardent les ordonnances des Apôtres, parce que JESUS-CHRIST avoit dit de fon vivant, que celui qui écouteroit fon Lucio. v. 16. Eglife, c'est lui-même qu'il écouteroit...... au lieu que celui qui ne l'écouteroit point, feroit regardé comme un Payen & un Publicain. Ainfi mal-à-propos Meffieurs les Prétendus Réformez accufent-ils l'Eglife de vouloir être Juge & partie, le Saint-Esprit décidant & prononçant lui-même dans les faints Conciles Généraux.

Matth. 18.

7. 17.

D'ailleurs l'Eglife eft la même préfentement, qu'elle étoit autrefois. C'est pourquoi fi elle a eu cy-devant le pouvoir d'interpreter la fainte Ecriture, & de décider fouverainement dans fes quatre premiers Conciles généraux & infaillibles, fuivant l'aveu de Meffieurs les Prétendus Réformez, il faut abfolument que cette même autorité fubfifte encore, autrement il n'y a plus d'Eglife; car chaque particulier voulant felon les foibles lumieres de fon petit efprit, interpréter

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