ÆäÀÌÁö À̹ÌÁö
PDF
ePub

64.

Joan. 6. v. fo.sio

Joan. 6. v. a dit, la chair ne fert de rien, parce que mes paroles font efprit & vie. Le Sauveur du monde vouloit faire rentrer en euxmêmes les Capharnaïtes qui ne fe fouvenoient plus que JESUS-CHRIST les avoit avertis qu'il étoit le veritable pain vivant defcendu du Ciel. En effet, ces peuples groffiers s'imaginoient qu'il s'agiffoit de prendre le Corps du Fils de Dieu qu'ils voioient en fa propre efpece devant eux, & que l'aiant mis en pieces, comme dans une boucherie ils devoient le dévorer & le manger, ce Tract. 27. qui révoltoit leurs fens. Ainfi la chair

in Joan.

9.

ne fert de rien, dit faint Auguftin, c'està-dire de la maniere que les Capharnaites l'entendoient. Cette difficulté de Meffieurs nos adverfaires portant donc elle-même fa réponse, je paffe à une autre obje

tion.

Inc. 24.0.51. "tendus Réformez, un

A&. 1. v. 9.

Mare 16. v. "Jefus Chrift eft monté au Cielen Corps "en ame. Or,difent Meffieurs les Précorps ne peut pas »être en plufieurs endroits en même tems, par conféquent concluent ces Meffieurs, le Corps de JESUS-CHRIST ne peut pas être fous les efpeces funples, ou multipliées du pain & du vin. Je prie Meffieurs les Prétendus RéMatth. ch. formez de faire attention qu'il n'y a riem

[ocr errors]

d'impoffible à Dien; que le bras de la Luc. v. 37. puiflance Divine n'eft point racourcy; qu'elle fait fans ceffe éclater les richesses furabondantes de fa grace fur nous, par Eph. 2. v.7. la bonté qu'elle nous porte, & que celui

qui a multiplié cing pains pour nourrir Matth. ch. cing mille hommes, (chofe incompréhen- Marc ch. 6. fible de toute maniere) peut faire de Luc ch. 9. plus grands miracles pour la gloire de Joan, ch.6. Dieu fon pere.

Le Corps de JESUS-CHRIST après fa réfurrection, étoit le même que celui qui avoit été attaché à la croix; Dieu permit l'incrédulité de faint Thomas, Joan, ch. zo. qui toucha lui-même les plaies du Fils de Dieu, & enfonça fa main dans son facré côté, afin que nous n'euffions aucun lieu d'en douter. Cependant l'Ecriture marque que les Difciples étant tous dans Marc ch. 16. un même lieu, les portes bien fermées, Luc ch. 24. Jefus-Chrift fe trouva au milieu d'eux. Meffieurs les Prétendus Réformez qui ont la même croiance que nous fur cer article, devroient neanmoins en douter felon leur principe, puifqu'il eft auffi incroyable qu'un corps entre par pénétration dans un lieu, comme un pur efprit, qu'il eft furprenant que ce même corps puifle être en même tems en plu

Marc. 14.

.7.

Joan. 11.v.8.

fieurs endroits à la fois. Il n'y a poině
de milieu, fi ces Meffieurs qui font tant
les difficiles, ne peuvent pas nier le pre-
mier chef, il faut par une conféquence
abfolue qu'ils admettent le fecond.
Enfin, j'avoue que JESUS-CHRIST dit
à ces Difciples, qu'ils ne l'auront
jours. Mais le Fils de Dieu vouloit dire

pas

ton

Joan, chap. par là que fes Apôtres n'auroient plus bien-tôt fa converfation.

14. V.30.

Ainfi tout ce que Meffieurs les Prétendus Réformez nous objectent ici, prouve que JESUS-CHRIST eft monté au Ciel en la propre efpece & dans toute fa gloire; au lieu au lieu que cet aimable Sauveur demeure avec nous fous les efpeces étranJoan. chap. geres du pain & du vin, parce qu'il nous a promis de ne jamais nous laiffer orphelins.

14. V, 18.

Comme je ne finirois point fi je voulois entrer dans un plus long détail des objections de nos adverfaires, je me contente de dire à ces Meffieurs, que toutes les difficultez qu'ils nous font, ne font, pour ainfi dire, que de véritables & pures jeux de mots: c'eft pourquoi je conclus de tout ce que je viens de dire, que la figure étant paffée, la Kom.10,0. 4. réalité doit être venue, puifque Jesus

!

Chrift étoit la fin & l'accomplißement de

Exod. ch. 16.

la loi; que fi le facrifice de Melchife- Gen. ch. 14.
dech, la mane du defert, les pains de pro- Id. ch. 25.
pofitions, & l'Agneau Pafchal des Juifs Id. ch. 12.
fignifioient la mort de JESUS CHRIST &

le Sacrement de la fainte Euchariftie,
donc elle eft arrivée avec la réalité, au-
trement la mane, l'Agneau Pafchal, &c.
auroient été la figure de la figure, ce
qui répugneroit autant à dire qu'à pen-
fer: car fi les fept vaches en queftion
que vit le Roi Pharaon dans un fonge, Gen. ch. 41.,
dénotoient & marquoient les fept an-
nées qui devoient arriver & qui vinrent
en effet réellement; fi, dis-je, ces mê-
mes années fignifiées ne fuffent point
arrivées, le figne des fept vaches auroit
été faux, & par conféquent la figure
n'auroit fervi de rien, la réalité ne s'é-
tant point trouvée dans la fuite.

A l'égard de ce que Meffieurs les
Prétendus Réformez le plaignent de ne
pouvoir trouver dans aucuns Diction-
naires le mot de Tranffubftantiation:
quand la chofe feroit véritable, elle ne
détruiroit point l'ancienne & premiere
croiance de l'Eglife de Dien, puifque
la nouveauté ne confifteroit que dans
le terme.

En effet, avant même le Concile gé

néral de Nicéea, que Meffieurs les Pré

a Le Concile de Nicée fut le premier général de l'Eglife, fi nous en exceptons celui de Jerufalem tenu par les Apôtres. Alt. ch. 15. L'Empereur Conftantin premier du nom, dit le Grand, touché des defordres affieux que cau oit dans l'Eglife l'héréfie d'Arius crut qu'un Concile compofé des Evêques de toutes les parties du monde, étoit le feul moyen de réunir les fideles fous une même croiance. Pour cet effet ce grand Prince en écrivit aux Evêques de l'Empire, & les fupplia par des lettres trè refpectueuses, de vouloir bien fe trouver à Nicée vile de Bithinie dans l'Afie mineure. Les Prélts vinrent de toutes les Provinces de l'Empire, & fe trouverent à Nicée au nombre de 318. Conftantin avoit fait fournir des voitures à tous ces Evêques, auffi bien qu'à toutes les perfonnes qui les accompagnoient. Ofins de Cordoue, Vitus & Vincent Prêtres, y tinrent la place de faint Silveftre Evêque de Rome. Arius s'y rendit auffi avec fes adherans; ainfi tout étant difpofé, l'ouverture de ce grand Concile fe fit dins le Palais Impérial de Nicée le 19 Juin de l'an 315 L'empereur Conftantin ye tra vêtu de pourpre & tout couvert d'or. Sa Majefté voulut se placer au milieu des 1angs des Evêques, & abandonna par refpest le trône qui 'ui avoit été préparé pour y expoler en triomphe le Livre du faint Evangile, après un très beau difcours par lequel ce premier Prince chréti n déclaroit qu'il donnoit pleine &ensiere liberté aux E êques, il fe tût en proteftant Publiquement qu'il ne lui apparteroi point de décider des matieres de la foi. Arus fe présenta au Concile, où il profera plufieurs blafphemes, mais il y fut convaincu 'héréfie par les Evêques & principalement par faint Athanafe, le fleau des Ariens. La confubftantialité du Verbe y fut établie par cette belle profeffion de foi que nous chantons au iaint Sacrifice de la Messe. Et enfin ce faint Conc le œcuménique qui avoit été affemblé autant pour la doârine que pour la Difcipline de l'Eglife, fixa un jour certain pour la célébration de la fainte Fête de Pâque par tous les Chré tiens, & fit plufieurs reglemens qu'il renferma en vingt Canons, que Theodoret appelle les loix de la Difcipline Ecclefiaftique. Voilà pourquoi depuis ce tenis là nous célébrons la Pâque, le Dimanche qui fuit le quatorziéme jour de la lune de Mars.

« ÀÌÀü°è¼Ó »