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les deux efpeces, ait été de ce genre. Car il faut bien prendre garde de ne pas confondre ce qui n'eft fimplement que d'inftitution divine, avec ce qui eft abfolument de précepte divin. Une chose peut avoir été établie par Dieu même, fans que chaque particulier foit obligé de la mettre en pratique.Le facrement de Mariage, par exemple, eft d'inftitution divine; cependant nul n'eft tenu de fe marier, &c. Il en eft de même de l'ufage des deux efpeces, dans le Sacrement de la fainte Eucharistie, qui est d'inftitution divine à la vérité, mais qui n'est point de précepte divin; chaque particulier pouvant communier fous une feule efpece, ou fous les deux enfemble, fuivant la pratique de fon fiecle. A l'égard de ce qui eft de précepte divin, comme la néceffité de faire pénitence, l'amour de Dieu & du prochain, l'obéiffance à l'Eglife, &c.ce font des loix indifpenfables à tous les hommes, dont Dieu lui-même ne peut exempter qui que ce foit.

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Concluons donc de tout ce que nous avons avancé dans ce troifiéme chapitre, que la Communion fous les deux efpeces, n'eft point absolument essentielle au facrement de la fainte Euchari

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tie; que le rétranchement de la coupe dans la fainte Cene, eft une pratique libre des plus ancienne, & qui prouve même la premiere croiance de l'Eglife Catholique Romaine, touchant la réalité de la fainte Euchariftie; car chaque efpece, comme je l'ai prouvé, étant chan gée au Corps & au Sang réel de JESU S← CHRIST, & produifant tous deux en particulier le même effet, que toutes les deux jointes ensemble, il eft donc indifferent de laquelle on fe ferve, puifque l'on fait auffi bien la commémora tion de la mort du Seigneur, fous l'ef pece du pain, que fous l'efpece du vin.

En un mot Meffieurs les Prétendus Réformez, qui crient tant contre le retranchement de la coupe, ces Meffieurs font encore pire, enfeignans, que quoique JESUS-CHRIST ait inftitué la fainte Cene, avec le pain & le vin, ni l'un ni l'autre cependant ne font point, difentils, abfolument néceffaires pour admi niftrer ce Sacrement, attendu que l'on peut diftribuer la fainte Eucharistie avec tout autre chofe, & fous d'autres fignes, que ceux que JESUS-CHRIST a établis, quand on manque de pain ou de vin. C'est ce que j'entendis prêcher à Roterdam le 11. Aouft 1715.où le Mi

ter: & je leur protefte qu'ils y trouveront de fi folides réponses à leurs objections, qu'à moins d'une obftination & d'un aveuglement outré, ils fe fentiront contraints par un attrait tout divin, de rentrer dans le fein de la véritable épouLuc. 16. v. fe de JESUS-CHRIST. Ainfi ils ont Moyfe & les Prophetes, qu'ils les écoutent.

29.

feurs, cinq de fes niéces, & M. Arnaud d'Andilly fon frere, font morts avec la réputation d'une hat; te vertu. M. Arnaud de Pompone, ci-devant note Ambaffadeur en Suede, & enfuite Secretaire d'Etat, étoit fon neveu. Cette Abbaye de Port Roial des Champs a été démolie après que les Dames Religieu. fes en furent forties le 29. d'Octobre de l'an 1709. pour être transferrées dans d'autres Maisons Religieufes. Mathilde de Garlande femme de Matthieu Premier de Marly, cadet de la Maifon de Montmoren cy, en jetta les premiers fon femens l'an 1204. Anf Port Royal des Champs a fubfifté plus de 500 ans; mais le monde eft une viciffitude continuelle d'évenemens,

ARTICLE VII.

Le Saint Sacrifice de la Meffe.

OBJECTION.

Nous foûtenons, fuivant ce que faint » Paul a dit aux Hébreux, chapitre 9. que JESUS-CHRIST aiant une fois: facrifié fur la Croix, il ne peut plus » être offert en facrifice; ainfi nous » ne voulons point entendre parler de celui de la Meffe.

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REPONSE.

'Eft une chose incontestable, qu'il

Cny a jamais eu de Religion fans

facrifice; point de facrifice fans autel; point d'autel fans victime; & point de victime fans Prêtre. Dieu, comme notre fouverain Seigneur, s'eft uniquement refervé la feule adoration, en qualité de notre Créateur; & a laiffé aux hommes le refte des autres actions humaines pour l'ufage & la focieté civile du monde & des créatures. L'Eglife Catholique Romaine eft fi perfuadée &:

Teftament, que l'Eglife offre à Dien par tout le monde, après l'avoir reçûë des Apôtres.

Rien de plus ancien dans l'Eglife que la célébration du faint facrifice de la Meffe; la pratique de ce mystere est si antique, que nous n'en voions nulle part fon établiffement, c'eft pourquoi ee profond & refpectueux filence nous en fait croire, & fuppofer l'origine dès le tenis même des faints Apôtres, par l'adoption immémoriale, fucceffive, & non interrompuë de toutes les Eglifes

du monde.

de fon zele : car il affembla deux Conciles à Lyon ; le premier fous le Pontificat de faint Eluther, environ l'an 185. pour combattre les hérétiques de fon tems. A l'égard du fecond, il fut tenu l'an 197 par treize Prélats des Gaules, afin de confirmer le décret du Pape faint Victor premier, touchant la célébration de la fête de Pâque, fixée au Dimanche d'après le quatorziéme jour de la lune de Mars. Les Prélats d'Asie ne voulant point recevoir ce décret, le Pape Victor les excommunia; mais S. Irenée écrivit au Pape une lettre très-vive, par laquelle il montroit à ce Pontife le tort qu'il avoit de tetrancher de fa communion tand de faints perfonnages. Sain: Irenée fut enfuite mar tyrifé, l'anor, pendant que l'Empereur Sévere exerçoit fa rage fur l'Eglife de Lyon. Une infinité de Peres parlent de faint Irenée comme d'un homme trèsfçavant, & digne fucceffèur des Apôtres. Les hérétiques ont mis tout en ufage pour improuver l'autorité des écrits de ce grand Prélar; mais nous méprifons les emportemens de certaines gens, qui non contens do falcifier les Ecritures, rejettent les anciens ouvrages qui établiffent incontestablement les Traditions apof toliques, & condamnent les erreurs.

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