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ralement reçue de tout le monde, que la différence des âges & la diverfité des demandent des ufages différens & des coûtumes diverfes. La difcipline d'un Royaume peut changer, fuivant les circonftances des occafions, fans que les loix fondamentales de cette même Monarchie en foient altérées. Ainfi l'Eglife naiflante ou fouffrante dans les perfécutions, avoit malgré elle une dif cipline différente de cette Eglife glorieufe, triomphante & tranquille dans laquelle nous avons le bonheur d'être préfentement. La foi cependant a toûtjours été la même fans altération, foit dans fon commencement, foit dans le fiecle où nous fommes; mais les coûtumes ont quelquefois changées, fuivant les néceffitez preffantes, & les befoins de l'Eglife, qui maîtreffe abfoluë de la difcipline, ne peut toucher en aucune

maniere au fondement folide & inébranlable de la foi..

Ces principes pofez, l'Eglife dans fon commencement étoit obligée à caufe de fa foibleffe, de tolérer avec peine, quelques pratiques, dont néanmoins elle fe releva bien vîte, quand le luftre & l'éclat de fa puiffance lui permirent d'obliger fes Miniftres d'exercer leurs.

fonctions facrées, avec toute la décenfe & la pureté que requert la fainteté de leur miniftere, ce qui arriva environ le quatriéme fiecle, comme M. le Marquis de Langallerie vient de l'avouer lui-même. C'eft pourquoi l'Eglife fçachant les fuites & l'embaras que caufent un ménage, une femme & des enfans, cette chafte époufe de JESUS CHRIST, ordonna dans ce tems-là à fes Evêques & à fes Prêtres de garder le célibat, & elle leur défendit encore de fe marier,afin que dégagez entierement du foin des affaires temporelles, ces Miniftres du Seigneur ne s'occupaffent plus dans la fuite qu'à la priere, à la méditation continuelle de l'augufte caractere qu'ils portent, & à la pureté du maître qu'ils fervent, felon ce précepte du SeiLuc ch. 21. gneur: Prenez garde que vos cœurs ne s'appefantiffent par les excès & les inquiétudes de cette vie.

2.34.

Je conviens qu'il y a quelquefois des Prêtres de l'Eglife d'Orient (ou Grecque) qui font mariez; mais je foûtiens avec de bonnes preuves en mains, que ces Miniftres Grecs ne peuvent point fe marier, quand n'ayant point encore de femmes, ils fe font engagez dans la

Prêtrife, & qu'ils ont feulement la liberté de garder leurs époufes s'ils en ont, lorfqu'on les ordonne Prêtres. Ce qui est bien différent de ce que j'entendis un jour dire à un Miniftre de Hambourg, lequel avança hardiment en Chaire, que non-feulement on ne fouffroit point aucun Prêtre Grec qui ne fût marié, mais qu'on les obligeoit fouvent malgré eux à prendre une femme, & quelquefois plufieurs.

Enfin, comme le célibat des Prêtres: n'eft pas d'inftitution divine, & que cela ne regarde uniquement que la difcipline de l'Eglife, cette fage & fainte Mere peut difpenfer fes enfans de fes propres ordonnances, quand les occafions & les tems le demandent, ce qu'elle fait toûjours avec beaucoup de pru dence. C'eft pourquoi dans l'Eglife Grecque, lorfque l'on voit un bon fujet dont la capacité peut rendre service,

a Il y a apparence que ce Miniftre entendoit mal ce que dit le Frere Jefuite Dandini, dans fa Relation des Maronites If marque que les peuples Orientaux font fi jaloux de leurs femmes, que les Evêques, mê-mes orthodoxes, font difficulté d'ordonner un Prêtre qui n'eft pas marié, à moins qu'il ne foit renfermé dans un Monaftere; mais ce Jefuite ne dit pas que ces Evêques faflent marier leurs Prêtres pour les ordonner en uite; ou qu'ils leur faffent prendre des époufes quand étant Prêtres ils deviennent veufs.

quoiqu'il foit marié, on l'ordonne cêpendant Prêtre, la coûtume & l'ancienne difcipline de cette Eglife le permettant ainfi. Mais cette même Eglife ne fouffriroit jamais qu'un Grec étant Prêtre fe mariât, pour quelque raifon que ce fut 4.

a M. de Sainte Croix dans fa Turquie Chrétienne dit que le mariage n'eft pas défendu aux Prêtres fécu liers, mais qu'il faut qu'ils fe marient avant que d'entrer dans le Soudiaconat, car on interroge celui qui s'y préfente pour fçavoir s'il eft marié ou s'il ne l'eft pis. Si il veut vivre dans la continence, on lui donne l'hàbit de faint Bafile, qui l'engage au célibat & à l'abftinence des viandes. Après cette renonci tion il reçoit le Scûdiaconat, & ne peut pas fe marier, à moins qu'il ne voulût être puni, dégradé & chafle de l'Eglife. Si ce particulier avant que de recevoir le Soudiaconat veut fe marier, il faut qu'il épouse une vierge, & quand elle vient à mourir, il ne peut pas convoler à de fecondes nôces. Le même Auteur ajoute que préfentement le célibat eft fort en usage, & qu'il y a très peu de Prêtres Grecs qui folent mariez, parce que par bienfeance les dignitez ne font remplies que par des Religieux aufquels il eft même défendu de fe faire fervir par des femmes, ni d'en tenir aucune dans leurs maifons, autres que leurs meres ou leurs fœurs A l'égard des Prêtres qui font mariez, ils ne remplif fent que des Cures de villages.

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Les Vaux Monaftiques.

AVERTISSEMENT à M. Guillot de Marcilly.

Puifque l'abus outré de vos Moines «

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fait un de mes forts préjugez con- « tre la Communion Romaine, ne trou- ce vez point mauvais, je vous fupplic, Monfieur, fi je réitere ici la priere que « je vous ai faite, qui eft de ne point éluder ni diminuer la force de mes objections. Je fçai que cet article eft pour «< vous une matiere des plus délicates à ce traiter, mais fi vous ne me paroiffez naturel & fincere, je vous accuferai de « peu de bonne foi, & au lieu peut-être « de me gagner à la Religion Romaine, « vous ferez caufe au contraire que j'au- « rai toute ma vie un affreux éloigne- « ment pour elle. Si d'un autre côté ce vous vous trouvez indifpenfablement obligé de reconnoître publiquement les abus énormes qui fe font gliffez dans ce vos Monafteres vous vous attirerez

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