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chez qu'ils auroient pû commettre par la feule penfée, d'en faire une confef fion fimple comme s'ils en étoient coupables. Faifant ainsi l'aveu de leur conScience, ils découvrent le poids qui appefentit leur ame, & ont recours par Là à un remede fouverain, quoique pour de legeres bleffures.

Le grand faint Bafile enfeigne qu'il Reg.brev. n. eft abfolument neceffaire de confeffer fes pechez à ceux que Dieu a fait les difpenfateurs de fes mysteres, parce que c'est ainsi qu'en ont toûjours agi les plus anciens qui ont voulu faire une fincere pénitence.

Le Pape faint Leon écrivant aux Evêques de la Campanie vers l'an 450. recommande, que qui que ce foit ne fe confessât tout haut & en public de Epift. 10. fes péchez fecrets: Car, dit ce grand Pape, il fuffit de découvrir l'état particu lier de fa confcience aux feuls Prêtres dans une confeffion fecrette.

a Saint Leon fucceda à faint Sixte III. le 10. Mai 440. Son efprit, fa pieté, & fon courage lui attire. rent avec juftice le furnom de Grand. Pendant fort Pontificat il eut beaucoup à fouffrir, tant de la part des hérétiques qui defoloient l'Eglife, que du côté des Barbares qui ravagerent l'Italie, & pillerent la ville de Rome; mais au bout de 21. ans de tribulations, Dieu donna à faint Leon la couronne de gloire le it. Avril de l'an 461. Le Pape faint Hilaire lui fucceda,

Eft-il poffible que de pareils témoignages authentiques de la plus ancienne antiquité ne pourront jamais convaincre Meffieurs les Prétendus Réformez? Tetes dures, hommes incirconcis A. ch. 7 de cœur d'oreilles, refifterez vous toùjours au Saint Efprit, & ferez-vous continuellement femblables à vos fondateurs, qui ont renversé la doctrine du Fils de Dien?

JESUS-CHRIST protefte à fes Apôtres, que tout ce qu'ils lieront fur la terre, Matt. 16. v. fera lié dans le Ciel; & que tout ce qu'ils 1d. 18. v. 18. délieront fera auffi délié. Qu'outre cela,

que

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les pechez feront remis à ceux à qui ils Jean 20.v.23. les remettront ; & ceux à qui ils les retiendront, ils leurs feront auffi retenus. Or je fupplie Meffieurs les Prétendus Réformez de m'expliquer comment ils veulent que mon Pasteur me. donne, ou me differe l'abfolution de

mes crimes, fi je ne lui en fais un aveu Concil.Trid. fidele & fincere après une exacte difcuf- Sess. 14.ch.

fion de ma confcience.

D'ailleurs, fi JESUS-CHRIST n'avoit fimplement donné à fes Apôtres, que le pouvoir de remettre les péchez, nos adverfaires auroient quelque efpece de raison, puisque je ferois là en par droit d'éxiger de mon Pafteur l'abso

lution des fautes dont je lui déclarerois en termes généraux me fentir coupable envers Dieu. Mais comme les Apôtres ont auffi reçû le pouvoir de retenir les péchez, cela doit donc fuppofer un détail, fimple, précis & circonftancié de mes crimes, afin que mon Pasteur me voiant toûjours retomber dans les mêmes habitudes, foir contraint de m'en refuser l'absolution, ou me la differer lorfqu'il ne trouve pas en moi un véritable amour de Dieu, & un fincere repentir dans la contrition que je dois avoir de l'énormité de mes rechutes. Ce que mon Prêtre ne pourroit faire, fi je ne les lui déclarois avec toutes leurs circonftances. Car fi j'avois, par exemple, une fracture dans mon corps, & que me faifant porter chez un Chirurgien, je me contentaffe de lui dire en général, Monfieur, je fuis bien bleffé; le Chirurgien me répondroit auffi-tôt avec raison, que je voie votre mal pour appliquer le remede qui lui convient. Si cependant, par une ridicule obftination, je continuois toûjours à lui dire, je vous avertis que je fuis bleffé, ne seroit-il pas en droit de me répliquer, Je ne puis vous procurer aucun foulagement, ni vous guérir, à moins que

vous ne me difiez la nature de votre mal, & que vous ne me faffiez voir la partie offenfée; parce que fi vous avez quelque membre rompu, je dois vous traiter d'une autre maniere que je ne ferois pour un coup d'épée, ou pour un coup de feu: ce que je ne puis faire fi je ne le vois. Il en eft ( pour ainfi dire) de même, lorfque j'ai eu le malheur d'offenfer Dieu; fi je vais me jetter aux pieds de mon Pafteur, & que je lui dise en termes généraux : Mon pere je me fens coupable envers Dieu d'une infinité de péchez, je vous prie de m'affifter de vos confeils, & de m'éclairer de vos lumieres: n'eft-il pas vrai que mon Pasteur me répondra avec justice : Mon cher enfant, fi vous voulez que je vous confole dans vos foibleffes, & que je vous donne des avis folides pour ne point retomber de nouveau dans vos mauvaises habitudes, faites-les moi connoître, & m'avoüez ingenûment & de bonne foi ce en quoi vous avez offensé Dieu.

L'Eglife Catholique Romaine a donc eu raifon d'ordonner la confeffion détaillée & auriculaire, connoiffant l'utilité qu'un pénitent retire des fages & falutaires confeils d'un Confeffeur éclai

ré; ce qui fert fouvent de frein au libertinage, & apporte beaucoup de confolation dans l'ame d'un pécheur, qui fouvent effrayé des peines que mérite l'énormité de ses crimes, n'eft pas capable par lui-même de tranquilifer, fans le fecours du Prêtre, les cuifans remords de fa confcience allarmée. C'eft de quoi je fais juges Meffieurs les Prétendus Réformez, qui deveroient rougir de honte du reproche qu'ils nous font: car quand bien même la confeffion auriculaite ne feroit pas d'inftitution divine, elle feroit toûjours très-eftimable par les grands biens qu'elle procure.

a Les Juifs fe confeffent directement à Dieu, en détaillant devant lui les efpeces & circonftances aggra. vantes de leurs crimes. Ils font ordinairement cette confeffion le lundi, le jeudi, les jours de pénitence, & quand ils font dans un péril évident, quelquefois même en te couchant Los qu'ils fentent leur confcience trop chargée, ils confultent leurs Rabins, afin de fçavoir ce qui convient le mieux pour fatisfaire à leurs pechez, tant par les jeûnes, les difciplines, les prieres, les aumônes, que par toutes autres bonnes œuvres. Sont-ils à l'article de la moit, ils font venir un Rabin, & en préfence de plufieurs perfonnes, ils font leur confeffion générale; après laquelle ils de mandent pardon à Dieu, & à tous ceux qu'ils croient ⚫ avoir offenfez, en pardonnant de même à leurs ennemis.

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