페이지 이미지
PDF
ePub

357

ARTICLE XI.

Honneur dû aux Images, &
l'invocation des Saints.

OBJECTION.

сс

Dieu veut être adoré en esprit & en « vérité. Jean 4. 23. 24. Il défend les Images. Exod. 20. Nous invo- ce quons Dieu feul, & non les Anges, ni la Vierge, ni les Saints: car l'in- « vocation eft un acte d'adoration.

REPONSE.

[ocr errors]

Lenfeigne à fes enfans, que l'on
A Religion Catholique Romaine

n'adore absolument & uniquement que Dieu feul. Dans l'ancienne loi, Dieu défendit les idoles (& non pas les images) parce que les peuples groffiers de ces tems-là, leurs rendoient un culte de Latrie, c'est-à-dire de Religion, & adoroient ces mêmes idoles comme de yéritables dieux, en mettant toute leur con- Pf. 113. D. 8. Id. 134.~. fiance 3 leur foumiffion dans l'ouvrage

3. Rois

de leurs mains; au lieu que nous autres qui fommes inftruits & éclairez, nous ornons nos Eglifes, non d'idoles, mais bien de fculptures, de peintures, de ftatuës, & d'images, dans le même efprit Exod. qu'autrefois l'Arche d'alliance, l'Otacle, le Temple de Salomon, les vales facrez, &c. étoient par l'ordre exprès de Dieu, ornez de Cherubins ou d'autres figures. Nous ne mettons pas plus de confiance dans nos images, ou reprefentations, que les Juifs en avoient autrefois dans leurs fculptures; puifque nous ne leur rendons qu'un fimple culte de Dulie, c'est-à-dire d'honneur, de respect, & de pieté, par rapport à la fainteté de l'objet qu'elles nous reprefentent.

Meffieurs les Prétendus Réformez doivent fçavoir qu'il y a une grande difference entre le terme d'idole, & celui d'image.

L'idole eft une expofition fauffe & chimérique, qui veut faire paroître à nos yeux, ce qui non-feulement à cause de fon impoffibilité, n'a jamais été, mais qui ne peut même tomber fous nos fens, par l'absurdité & la répugnance de l'idée affreuse que nous nous en formons; femblable à ce que

les

Gentils fe figuroient de leurs faux dieux, dont les attributs infames & extravagans faifoient révolter la raifon de ceux qui en étoient capables.

L'image, au contraire, est une noble imitation au naturel d'une chofe réelle, & qui fubfifte actuellement. Comme lorfque l'on nous dépeint la reffemblance d'un homme, d'une fleur, d'un Palais, &c. Voilà pourquoi l'EcritureSainte dit que Salomon orna le Temple 3. Rois ch.7. de ferufalem, en y mettant des images, ou reflemblances de bœufs, de lions, de palmes, &c. Au lieu que cette même Ecriture-Sainte, en parlant des Gentils, dit que leurs fimulacres n'étoient que des idoles, dont l'abfurde expofition étoit plus oppofée aux attributs parfaits & infinis de Dieu, que le menfonge eft éloigné de la vérité.

Si notre ferveur s'étoit toûjours foûtenuë, femblable à celle de nos anciens Peres de la primitive Eglife, quantité de pratiques, quoi-que faintes, ne fe feroient pas introduites dans la difcipline de notre Religion. Les premiers Chrétiens ne perdoient jamais de vûë la présence de Dieu; leur efprit étoit entierement pénétré de la fainteté des mystéres de l'Eglife de JESUS-CHRIST.

Proph. Ofée.

Ils affiftoient dans leurs temples avec un respect & un recueillement, qui faifoit affez connoître la pureté & la fimplicité A.2. v.46.de leur cœur, fans avoir befoin du fecours, ni des livres, ni des images. Voilà pourquoi nous voions encore de nos jours, que les Eglises anciennement bâties, font fort obfcures. Mais d'abord que la tranquillité & la paix furent accordées à la Chrétienté; que la fucceffion de plusieurs fiecles nous eut éloignez de ces faints tems heureux ; pour lors la diffipation fucceda au culte fpirituel, l'adoration intérieure fe trouva prefque évanouie. Et enfin la longue accoûtumance, de concert avec la familiarité des faints myftéres, rendus trop communs par la faute de certains particuliers, produifirent auffi-tôt une miferable tiédeur, & une fade non-chalence, qui engagea l'Eglife notre mere à chercher des moiens pour fubvenir à la foibleflè de fes enfans.

Ce fut à l'occafion de ce trifte relâchement, que les Miniftres de notre fainte Religion nous mirent par la fuite entre les mains plufieurs livres, ou formules de prieres à Dieu, afin de fixer nos efprits, obfedez par le cahos & l'embaras des affaires temporelles : ce qui fit procurer

Gentils fe figuroient de leurs faux dieux, dont les attributs infames & extravagans faifoient révolter la raifon de ceux qui en étoient capables.

L'image, au contraire, eft une noble imitation au naturel d'une chofe réelle, & qui fubfifte actuellement. Comme lorfque l'on nous dépeint la reffemblance d'un homme, d'une fleur, d'uņ Palais, &c. Voilà pourquoi l'EcritureSainte dit que Salomon orna le Temple 3. Rois ch.7. de ferufalem, en y mettant des images, ou reflemblances de bœufs, de lions, de palmes, &c. Au lieu que cette même Proph. Ofée. Ecriture-Sainte, en parlant des Gentils, dit que leurs fimulacres n'étoient que des idoles, dont l'abfurde expofition étoit plus oppofée aux attributs parfaits & infinis de Dieu, que le menfonge eft éloigné de la vérité.

Si notre ferveur s'étoit toûjours foûtenuë, femblable à celle de nos anciens Peres de la primitive Eglife, quantité de pratiques, quoi-que faintes, ne se feroient pas introduites dans la difcipline de notre Religion. Les premiers Chrétiens ne perdoient jamais de vûë la préfence de Dieu; leur efprit étoit entierement pénétré de la fainteté des myftéres de l'Eglife de JESUS-CHRIST.

« 이전계속 »