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pe, quand il avance décifivement que toutes les Fêtes parmi les Juifs étoient d'inftitution divine: car outre les grandes folemnitez de Pâque, Pentecôre, des Trompettes, de l'Expiation, des Tabernacles, & le Sabbath que les Juifs célébroient par l'ordre exprès de Dieu; ils gardoient auffi (comme ils le font encore) la Fête établie par la Reine Efter, & le grand Mardochée, en mémoire éternelle de l'heureufe délivrance du peuple Hébreu, qui penfa être mafacré par l'ordre du Roy Affuerus, trompé par fon favori Aman 4.

Efter. Les Ifraëlites folemnifoient encore la Fête de la miraculeufe délivrance de Bethulie, lorfque la fameufe Judith eut le courage de couper la tête à Holopherne, Général des armées de Nabuchonofor Roy des Affiriens, qui faifoient

b

a Je vis au mois de Mars à Amfterdam une infinité de Juifs qui couroient mafquez & déguifez par les rues. Je m'informai de quelques perfonnes du fujet de cette extravagance. Ils m'apprirent que c'étoit leur carnaval qu'ils renouvelloient tous les ans en réjouiffance de ce que la Reine Efther avoit autrefois fait pour eux.

b Ce Nabuchodonofor étoit Roy de Ninive, & pir conféquent bien différent de ce Nabuchodonofor II. du non, Roy de Babylone, qui ruina, pilla & brûla le Temple & la Ville de Jerufalem vers l'an du monde, 3405. environ 599. ans avant JESUS CHRIST, & 414 ans après la fondation du Temple de Salomon. Les Juifs furent pour lors menez tous captifs à Babylone, laquelle captivité dura 70 ans.

Judith.'

Seff. 15.

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le fiege de cette ville de Judée, au moyen dequoi cette belle & fainte veuve de la tribu de Simeon délivra fa patrie prête à périr, & rendit fon nom très-célebre à la postérité. Je paffe fous filence les autres Fêtes qui étoient en vénération chez les Juifs.

Pour ce qui regarde l'abftinence des viandes que nous gardons pendant de certains jours; fi cette louable pratique provenoit d'un motif de fuperftition, & non dans le deffein, dit le Concile de Trente, de mortifier notre chair, en la privant des folides alimens trop nourriflans, je pafferois condamnation, & je donnerois gain de cause à Meffieurs les Proteftans Prétendus Réformez,mais nos pieuses intentions font trop pures pour nous attirer l'injufte calomnie que F'on nous fait, d'être des fuperftitieux, & de regarder de certains jours dans la femaine, comme étans plus heureux ou moins favorables.

C'eft pourquoi je crois qu'il eft inutile de m'étendre fur un article dont la feule lecture des objections fait connoître l'honteux libertinage de la fecte Proteftante Prétendue Réformée, puifque tout ce qu'ils nous reprochent font autant de faintes vertus que nous pratiquons.

En effet, nous confondons notre orgueilleux amour propre, par l'humble confufion d'une honteufe confeffion auriculaire, détaillée & circonftanciée, faire à un Prêtre pécheur comme nous. Nous honorons la chafteté & la pureté de la continence par le célibat que nous attachons au Sacerdoce. Nous prêchons le renoncement & le détachement des chofes de la terre, pour ne fonger qu'à celles du Ciel, c'eft fe qui pratique avec plus de facilité dans les maifons Reli gieufes & les Monafteres. Par les faintes Confreries approuvées de l'Eglife, & non autrement, nous infinuons aux fideles la cordialité fincere d'une tendre union fraternelle, afin qu'ils s'entr'exciftent les uns les autres aux exercices de pieté, & qu'ils aient de l'aversion pour tout ce qui a rapport à la débauche & au libertinage. Enfin, nous mortifions notre corps, & nous le réduifons en fervitude par l'austérité de la pénitence, du jeûne & de l'abftinence des viandes fucculantes; nous nous difpofons auffi à la folemnité des faintes Fêtes de Pâques, par les macerations d'un rude Carême; en vérité, tant que l'on ne pourra nous imputer que de pareils crimes, nous aurons toûjours horreur de

la doctrine de Meffieurs les Proteftans Prétendus Réformez, qui ouvre la porte à toutes fortes de vices.

Car pourquoi ces Meffieurs nient-ils le mérite des bonnes œuvres, fi ce n'est pour flatter leur fade nonchalance, & accorder tout à l'appetit criminel de leurs fens? Pourquoi combattent-ils l'autorité du fucceffeur légitime de faint Pierre, & des autres Evêques fes égaux confreres, fi ce n'eft pour se maintenir dans une orgueilleuse indépendance ? Pourquoi refufent-ils fi obstinément la tradition, fi ce n'eft pour se délivrer de ce qui pourroit abfolument les convaincre, & dans le deffein de fe fouftraire à l'obéiffance qu'ils fentent par eux-mêmes être indifpenfablement dûe à l'Eglife? Pourquoi foutiennent-ils que nulle autre chose ne nous purge, que le Sang de JESUS CHRIST, fi ce n'eft pour fe garantir de toutes peines, & n'être point affujettis à aucunes fatisfactions? Pourquoi, enfin, ces Meffieurs rejettent-ils la propitiation du Sacrifice de la fainte Meffe, en difant qu'il n'y a nulle propitiation, que celui de la Croix? fi ce n'est pour ne point travailler à fe rendre Dien propice. Une pareille conduite témoigne bien que Meffieurs les

Matth. 15.

Marc. 7. v.6.

Prétendus Réformez honorent fimple- 1faïe. 19. ment Dieu des levres en apparence,mais". 11. que leurs cœurs en font bien éloignez. Ce v. 8. font donc des aveugles qui tombent incon- Matth. 15. fidérément dans le précipice, en fe tenans v. 14. tous par la main. Par conféquent c'est à Luc. 6. v.39. eux que s'adreffe cette malédiction du Prophete: Maudit foit l'homme qui se Jerem. ch.17. confie à un autre homme..... maudit celui qui met fa force dans ce qui n'eft que chair, & dont le cœur s'éloigne de Dieu.... heureux plûtôt celui qui prend Dieu pour fon conducteur..... car la bénédiction fera fur celui qui met fa confiance au Seigneur, qui n'a d'espérance qu'en lui.

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