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Marc. 1. v. 27.

fa doctrine, les fuifs difoient entre-eux", qu'est-ce que ceci, & quelle eft cette nowvelle doctrine.

Mais, Monfeigneur, de pareilles raisons terminent-elles en aucune maniere la difficulté. Votre Excellence fçait l'axiome reçû de tout le monde. Que non eft ref- celui-là ne resout pas la 'question, qui se

Retorquere

tere.

contente fimplement de retorquer l'argument; il doit outre cela donner d'autres folutions. En effet, fi j'eftois accufé & convaincu en Justice de quelque crime, en ferois-je moins coupable, & mon innocence feroit-elle bien prouvée, parce que je répondrois vivement à mes Juges, que bien d'autres avant moi auroient été accufez de la même chofe? Je ne ferois pas pour cela déchargé de l'accufation que l'on auroit intentée contre moi. Ainfi, que Meffieurs les Prétendus Réformez nous faffent donc voir par d'autres raisons plus folides, que la croiance de la communion Proteftante Prétendue Réformée, eft non feulement la plus ancienne, mais qu'elle eft encore conforme à la Sainte Ecriture, & Momb.3.0.50. pour lors on pefera au poids du SanEtuaire les fentimens des deux parties. Favouë, Monfeigneur, que les Chaldéens, les Egyptiens, les Amorrhéens,

les Cananéens, & les autres peuples qui occupoient la Terre- promife, traitoient les Ifraëlites de novateurs. Mais ces Idolâtres ne pouvoient faire le même reproche aux Juifs, que les Catholiques Romains font à Meffieurs les Prétendus Réformez : car nous montrons à ces Meffieurs, par des preuves inconteftables la nouveauté, & la fauffeté de la Religion Proteftanre Prétendue Réformée; ce qu'il étoit impoffible aux Hétéens, Hévéens, Gébuféens, &c. de prouver aux Hébreux, puifque la Religion Judaïque s'étoit implicitement profeffée dés l'inf tant de la création du monde ; fçavoir,depuis Adam « le premier des hommes, jufqu'à la vocation d'Abraham b par la loi de nature; c'est-à-dire, par la connoiffance que l'homme peut avoir, felon les lumieres de fa raifon, D'UN ESTRE SUPERIEUR ET INFINI, qui eft DIEU SE UL. Cette notion conduit infailliblement Phomme à aimer Dieu, & à ne faire à autrui que ce qu'il voudroit qui lui fût fait, & eft la fource infaillible de

a

▲ Mort l'an du monde 930, avant JESUS-CHRIST 3074. ans.

Pendant 2083, ans.

l'amour du prochain. Ainfi l'amour de Dieu & du prochain qui compose la véritable Religion, s'eft pratiqué depuis le premier homme.

b

Depuis la vocation d'Abraham, a julqu'au Mont-Sinai, cette loi de nature a été plus étendue & mieux éclairée, par les differentes converfations de l'Ange de Dieu, avec les anciens Patriarches. Enfin le Mont-Sinai, fur lequel la loi de Dieu fut donnée aux Juifs en dix Commandemens clairs & diftincts, l'an du monde 25 13. Ce qui fait une fucceffion non interrompuë d'amour de Dieu & du prochain, fur lequel Matt. 12. v. roule toute la loi & les Prophetes, qui

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devoit convaincre ces anciens peuples idolâtres, que la Religion Juive avoit pris nailiance dans le cœur du premier homme qui fut fur la terre, & qu'elle et par conféquent la premiere.

De plus, les Juifs répondoient à ces peuples, comme les Apôtres aux Gentils; que la croiance des Chaldéens, Amorrhéens, &c. n'étoit qu'un culte

a Mort l'an du monde 2183. avant la venue du Meffie 1821.

b Pendant 430. ans.

Environ 1491. avant la venuë de JESUS CHRIST.

abominable d'idolâtrie, puifqu'ils adoroient des dieux forgez de leurs mains, qui avoient des jeux & des oreilles, fans Pfal. 113. que ces idoles puffent voir, ni entendre: Au lieu qu'une véritable religion,fuppose une réelle & unique divinité. Ainfi l'ancienneté de l'idolâtrie de ces premiers peuples du monde n'autorisoit point l'abfurdité de leur croiance. Par conféquent, Monfeigneur, votre comparaifon n'eft pas jufte, attendu, comme j'ai déja dit, que la Religion Proteftante Prétendue Reformée renverfe l'Ecriture Sainte dans tous fes points', par conféquent nouvelle: au lieu que l'Eglife Catholique Romaine fuit inviolablement à la lettre & fans figure cette même divine Ecriture: donc notre Religion eft la premiere & la véritable.

De l'établiffement de la Religion Juive dans le païs de promiffion, votre Excellence paffe à la difficulté que le faint Evangile trouva, quand il fut queftion de perfectionner cette même loi du Mont-Sinaï. Mais, Monfeigneur, votre fecond raifonnement n'a pas plus de force que le premier: car Meffieurs, les Proteftans Prétendus Réformez renverfent fans raifon cette même doctrine,

que notre divin Redempteur prêchois aux Juifs, & qu'il a établi par fon fang; au lieu que les Juifs, qui avoient reçû leur loi de la part de Dieu même, étoient en quelque façon excufables, puifque l'Evangile de JESUS-CHRIST leur paroiffoit tout nouveau, attendu qu'il détruifoit abfolument la groffiereté des cérémonies légales & figurées, pour fubftituer à la place la spiritualité & la réalité. Les Juifs cependant n'avoient pas plus lieu d'appeller JESUSCHRIST & fes difciples des Novateurs, que les Egyptiens, Chaldéens, Cana néens, &c. étoient en droit de nommer ainfi les anciens Ifraëlites. Car les Juifs attendoient abfolument un Melfie, Redempteur du genre humain; toutes les Propheties avoient indiqué le tems Prophete Mi- & le lieu de fa naiffance. Les prodiges 5. inouis qui devoient arriver pendant fon regne; & la mort ignominieufe étoient diftinctement marquez dans les livres facrez, ce qui fut caufe que faint PhiJean. ch. 1. lippe dit à Nathanaël, nous avons trou vé celui de qui Moyfe a écrit dans la loi, &que les Prophetes ont prédit. Allez, JESUS-CHRIST, raconter à Jean

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Matt. 2.

w. 45.

dit

Matt, ch. 1. ce que vous avez vû entendu. Les

aveugles voient, les boiteux marchent,

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