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&c.

4. V-21. lean. 19. v.

les lépreux font guéris, les fourds entendent, les morts reffufcitent, & l'Evangile eft annoncé aux pauvres. Tous lignes que les Prophetes avoient marquez pour connoître quand le Meffie feroit venu. Ifaïe ch. 61. Voilà pourquoi JESUS-CHRIST parlant aux Juifs leur dit : Lifez avec foin lean. 5. v.39 les Ecritures; ce font elles qui rendent témoignage de moi. Ainli tout étant ac- Luc. compli, c'étoit donc par un aveuglement outré que les Hébreux ne vouloient pas reconnoître JESUS CHRIST pour le Meffie Fils de Dieu, & qu'ils appelloient une nouveauté, la doctrine de ce divin Sauveur; par conféquent, Monfeigneur, votre feconde batterie eft enclouée & ruinée. Pouf fons jufqu'à la troifiéme.

Lorfque l'Eglife, continue Votre Excellence, fut tombée dans la corruption, vers le dixieme fiecle, & que plufieurs fuperftitions fe furent introduites dans les dogmes, a il s'éleva de zelez reformateurs b qui voulurent remettre la Religion dans fon ancienne pureté; mais le Pape fes fectateurs taxerent de nouveauté la doctrine de la reformation, ce qui n'empêcha pas cependant de détruire

a Cela eft faux pour les dogmes,

Quelle Miffion avoient-ils

la fuperftition, malgré le titre de nova teurs que l'on donnoit aux Proteftans Reformez.

pas

A cela je réponds, Monfeigneur, 1°. Que, quoique l'Eglife parût affoupie entre le neuf & dixième fiecle, n'aiant point en ces tems-là cette foule de Docteurs pour la défendre, ainfi qu'elle avoit eue avant ce prétendu fommeil ; je foûtiens, dis-je, que cette même divine Eglife ne laiffoit de subsister dans toute la pureté de fes dogmes; puifque nous la voyons fe reveiller, pour ainsi dire, à la publication d'une nouvelle doctrine, dont elle n'avoit jamais entendu parler, & qui étoit toute contraire à fon ancienne croyance Catholique. 2. Qu'il eft faux de dire que l'Eglife fe fût corrompue dans la foi; parce qu'il fembleroit qu'il y eut pû avoir un tems où JESUS-CHRIST auroit abandonné fa chere Epoufe: ce qui feroit contraire au ferment que ce Divin SauJoan. 14. v. veur lui a fait, de ne la pas laißer orfeline, & d'être avec elle jufqu'à la confommation des fiecles. Or s'il étoit poffible qu'elle fe fût relâchée, ce ne pouvoit être tout au plus, que dans fa difcipline; Article que je ne passe

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Matt. 28. v.

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qu'avec bien de la peine. 3. Que ces fameux Reftaurateurs de cette Eglife, fe fuffent contentez d'attaquer les abus prétendus de cette même difcipline, fans vouloir toucher aux articles fondamentaux de la Religion, ny changer la foi Catholique, l'Eglife Romaine ne fe feroit point foulevée avec tant de force & de courage contre ces faux zélez; & elle auroit fubi volontiers cette ef pece de réforme dans fa difcipline. Mais quand cette Divine Mere à vû, que fes enfans dénaturez non- feulement levoient le pied contre elle, mais Pf. 120. 9. §. qu'ils prétendoient encore la ruïner de fond en comble, & renverser les principaux dogmes de fa foi, elle a fait taire en elle-même cette tendreffe maternelle, & n'a pu s'empêcher de déclarer hautement pour hérétiques, ceux qui ne gardoient point la même croyance dans la foi, qu'elle avoit inviolablement confervée depuis JesusCHRIST, fon divin Fondateur.

Enfin, Monfeigneur, vous convenez que notre Eglise a fubfifté les neuf premiers fiecles, aprés la mort du Sauveur du monde, dans toute la pureté de fon inftitution divine, & que c'eft

précisement vers ces tems-là, que la Religion Romaine a changé de dogmes; c'est ce que je deffie aux plus habiles de Meffieurs vos Miniftres de me prouver folidement. Ainfi en attendant vos preuves du contraire, qui feront long-tems à venir, je paffe à la derniere partie de votre Lettre, dans laquelle Votre Excellence veut prouver que l'Eglife Romaine à enseigné plufieurs maximes contraires à la Loi de Dieu, que par confequent ma Religion doit être fauffe & nouvelle.

me

Je ne puis comprendre, Monfeigneur, que Votre Excellence fi éclairée, puiffe attribuer à la doctrine de la fainte Eglife Romaine, des fentimens de certains particuliers, qui non-feulement nous ont toûjours fait horreur, mais dont l'abfurdité eft plûtoft retombée fur l'ignorance de ceux qui les avoient imprudemment avancez, que fur notre divine Religion, qui n'en peut jamais fouffrir aucune atteinte dans fa pureté.

que

Mef

Si les maximes honteuses fieurs les Prétendus - Reformez attribuent à l'Eglife Catholique-Romaine, étoient profeffées dans notre fymbole, renfermées dans notre confeffion

de foi, ou enfeignées dans les canons des faints conciles généraux; ces Melfieurs auroient indubitablement raifon de dire, que telle feroit la doctrine de notre croyance: mais d'appliquer à notre Eglife Catholique - Romaine, des vifions chimeriques, qui partent de l'ignorance de quelques particuliers défavouez, & châtiez de leurs fupérieurs: En vérité, Monfeigneur, il y a de l'injustice de votre part, attendu, que la Religion Catholiqne-Romaine, qui a des fentimens plus pures & plus rélevez, condamne autant ce qui eft contraire à la Sainte- Ecriture, qu'elle abhorre ce qui choque le bon fens & fait revolter la raison.

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Si de toutes les armées que Votre Excellence a commandées, il s'étoit trouvé un fimple foldat qui pouffé de folie, eût avancé quelques extravagances à la tête de fon Regiment, la conféquence feroit-elle jufte, fi je difois que toutes ces armées étoient compofées de fous ?

Il ne faut donc pas, Monfeigneur,

a En 1610. le Général des Tefuites défendit pu bliquement à tous les freres de fon Ordre, fous de gran. des peines, d'enfeigner comme ils avoient toujours fait, qu'il fut permis, fous quelque prétexte que ce fut, de jamais attenter fur la perfonne facrée des Princes & des Rois,

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