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ROBERT.

Eh! pourquoi

Combles-tu mes chagrins en y joignant l'outrage?

LA HIRE, avec attendrissement.

Ah! loin de vous affliger,

Je voudrais de grand cœur pouvoir vous soulager; Votre épouse paraît, le devoir vous engage....

SCÈNE II.

LA VIEILLE, ROBERT, LA HIRE.

LA VIEILLE, portant nn panier à son bras.

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Madame....

De fine liqueur,
Qui réveille, réveille,
Réveille le cœur.
Après le repas,

Ah! ah! ( n'est-ce pas ?)
La petite bouteille

De fine liqueur
Réveille, réveille,
Réveille le cœur.

ROBERT.

LA VIEILLE.

Quel air froid! seriez-vous un ingrat?

Vous, vous qui sur l'honneur êtes si délicat ?

LA HIRE.

Ah! si mon maître a peine à rompre le silence,
C'est qu'il ne trouve point des termes assez forts
Pour... et n'en trouvant point alors....
L'excès de sa reconnaissance....

Lui coupe la parole.

LA VIEILLE.

Eh! je l'en aime mieux;

Mais je voudrais qu'il eût une autre contenance :
Le jour qu'on se marie on doit être joyeux.

Soyez gai, Chevalier.

(La vieille tire de son panier les provisions, et prépare

(A La Hire.)

la table.)

ROBERT.

Je suis né sérieux.

Prends mon cheval et mon armure,

La Hire, je t'en fais présent.

LA VIEILLE.

Un plat de buis sert comme un plat d'argent....

Opéras-Com, en vers. 2.

10

ROBERT.

Annonce à mes pareils ma funeste aventure,
L'état affreux où je suis à présent.

LA VIEILLE.

Et lorsqu'on est heureux, on n'est point indigent.

LA HIRE.

Quand on croit tout perdu, la fortune seconde.

ROBERT.

D'un maître qui t'aimait, mon ami, souviens-toi ; Il n'est plus de Robert au monde.

LA VIEILLE.

Vous soupirez, et je ne sais pourquoi.

LA HIRE.

Cette aventure enfin n'est pas des plus cruelles ; Oui, ne désespérez de rien.

Je ne veux pas troubler votre entretien ; Je reviendrai bientôt savoir de vos nouvelles.

ARIETTE.

Un chevalier plein de courage
Doit affronter tous les dangers;
Les vents, la tempête et l'orage,
Pour lui sont des maux passagers.
Au-dessus d'une ame commune "
Par sa mâle intrépidité,

Il doit ramener la fortune,
Et subjuguer l'adversité.

Un chevalier plein de courage, etc.

SCÈNE III.

ROBERT, LA VIEILLE.

LA VIEILLE.

MON ami, mettons-nous à table: Nous allons faire un repas agréable. Çà, placez-vous à mon côté. Vous vous obstinez à vous taire?

Je n'aime point la taciturnité,

Et je prétends, sans vous déplaire,

Refondre votre caractère :

Vous êtes un enfant gâté.

(Tout en lui parlant, elle lui attache un bouquet.)

ROBERT.

L'entreprise, à mon âge, est un peu difficile.

LA VIEILLE.

Eh! bon, bon, votre âge n'est rien.

Si je pouvais changer le mien,

Je vous trouverais plus docile.

ROBERT.

Je pense que vous feriez bien.

LA VIEILLE.

Sachez que notre âge est le même,
Et qu'on est jeune tant qu'on aime.
Qui dit vieillesse, dit insensibilité.

Si nous n'avons reçu qu'une ame languissante,
Nous tombons, en naissant, dans la caducité;
Mais cette flamme active et pénétrante,

L'amour, ce vrai présent de la divinité,

Dans nos cœurs qu'il échauffe, arrête la jeunesse ;

Il conserve, il nourrit le feu de nos beaux ans,

Et sait soustraire la vieillesse,

A la rapidité du tems.

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Si votre esprit est équitable,
Vous êtes de mon sentiment;
Qu'avez-vous à répondre à mon raisonnement ?

ROBERT, avec un peu plus de douceur.
Que vous êtes fort respectable.

LA VIEILLE.

Une vieille pleine d'égards;
A son époux adresse ses regards;

Pour lui plaire, saisit la moindre circonstance.
Sa maison seule occupe tous ses soins :

Elle épargne, l'époux dépense;

Elle n'est pas coquette, et comme on lui doit moins, Elle a plus de reconnaissance.

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